Oslo, une capitale de la mode en devenir
Il y a Paris, Milan, Londres, New York, et maintenant… Oslo. C’est dans la capitale norvégienne qu’est inaugurée ce mardi 29 novembre une bibliothèque que l’on ne trouve nulle part ailleurs, l’International Library of Fashion Research, rassemblant des documents imprimés de la mode sur plusieurs décennies. Une première, qui n’est pas sans rappeler que la mode scandinave assoit progressivement sa notoriété dans la fashion sphère.
On parle souvent de Copenhague et de Stockholm comme des candidates très sérieuses au titre de nouvelles capitales de la mode, mais c’est oublier que le prêt-à-porter scandinave ne se limite pas à ces frontières. De plus en plus prisée, autant pour ses collections que pour les street styles qui ponctuent chaque show, la Fashion Week d’Oslo ne cesse de gagner en popularité depuis plusieurs années, au point de voir déferler une vague de créateurs dont la notoriété dépasse (largement) les fjords norvégiens, à l’instar de Fam Irvoll, Veronica B Vallenes, ou encore Eva Emanuelsen. Et ce n’est que le début. Avec l’ouverture de sa Library of Fashion Research, une bibliothèque unique au monde, Oslo prouve qu’elle a bel et bien sa place dans le cercle très fermé des capitales de la mode.
5 000 documents imprimés
C’est à la précoce Elise By Olsen que l’on doit cette bibliothèque d’un nouveau genre qui abrite pas moins de 5.000 documents de mode imprimés. A seulement 22 ans, la jeune femme est ce que l’on peut appeler une férue de mode, autant qu’une entrepreneuse avertie, qui ne se repose pas sur ses lauriers. Après avoir lancé son propre blog à l’âge de 8 ans, elle devient à 13 ans l’une des plus jeunes rédactrices en chef au monde avec son propre magazine de style Recens Paper. Non contente de ce parcours exceptionnel, elle est aujourd’hui à l’origine de l’ouverture de l’International Library of Fashion Research (ILFR), qui met en lumière une impressionnante collection de documents écrits sur la mode, bien loin des archives dématérialisées – ou commerciales – que l’on peut désormais trouver aux quatre coins du monde.
“La mode est l’un de nos artefacts culturels les plus significatifs – une expression de nos valeurs et de nos fascinations, et une impression d’un moment dans le temps avec des dimensions sociales, politiques et économiques. Pourtant, comme la plupart de ses documents imprimés sont créés à des fins commerciales ou informelles, elle fait rarement l’objet de l’étude approfondie qu’elle mérite”, peut-on lire sur le site du flambant neuf monument. Celui-ci se veut “le dépôt le plus complet au monde de recherches spécialisées sur la mode et de publications sur la mode contemporaine”, accessible à tous – chercheurs, professionnels, et amateurs de mode, gratuitement.
Oslo, grande ville de culture et de mode
Située à quelques pas du nouveau Musée national de Norvège, qui a ouvert ses portes en juin dernier, l’ILFR a trouvé sa place dans une ancienne gare. Le style minimaliste, à contrepied des musées, galeries, et autres lieux consacrés à la mode, fait la part belle à deux espaces : un lieu d’étude, et un espace d’exposition. Pour inaugurer la bibliothèque, la première, intitulée “For Immediate Release : The Art of the Press Release”, se concentrera sur une sélection de communiqués de presse et de textes promotionnels de plusieurs acteurs de la mode, dont Alessandro Michele, Comme des Garçons, Dries Van Noten, Maison Martin Margiela, Prada, Virgil Abloh, ou encore Vivienne Westwood.
Souvent reléguée au second plan au profit de Copenhague et de Stockholm, deux villes qui brillent déjà sur la scène mode, Oslo peut, avec cet établissement d’un nouveau genre, rapidement rattraper son retard, et s’imposer parmi les grandes villes de la mode dans le monde. Nul doute en tout cas que les événements mode vont affluer dans la capitale dans les prochains mois.