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Philippe Lacheau, le super pouvoir du rire

Photo : Joel Saget

Philippe Lacheau a-t-il un super pouvoir ? L’acteur et réalisateur qui a contribué, de “Babysitting” à “Nicky Larson”, à renouveler la comédie potache et grand public, veut mettre une nouvelle fois les rieurs de son côté, avec “Super-héros malgré lui”.

Le pilier de la “bande à Fifi” est de retour en salles avec ses complices, Elodie Fontan, Tarek Boudali et Julien Arruti, avec une comédie d’action taillée pour plaire au plus grand nombre, qui tourne en dérision la culture Marvel.

Le désormais quadragénaire, père d’un enfant (“et pas deux comme il est écrit sur Wikipedia”, s’amuse-t-il) ne s’est pas assagi : il endosse à nouveau le rôle principal, celui d’un acteur raté, Cédric, qui se voit proposé le rôle de ses rêves, celui du super-héros “Badman”. L’affaire déraille très vite : Cédric, devenu amnésique après un accident au volant de la “badmobile”, se prend pour le super-héros qu’il n’est pas, et part pour une épopée ponctuée de gags sur les traces d’un redoutable braqueur de banques.

“Le film déroule plein de gags et s’adresse à tous ! Mais si tu connais les super-héros, il y a plein de clins d’oeil, d’hommages, une deuxième lecture”, souligne Philippe Lacheau, influencé notamment par “Kick-Ass” de Matthew Vaughn. Ses précédents succès ont mis la barre haut: il a cassé la baraque avec “Alibi.com” (3,6 millions de spectateurs) en 2017, après les deux volets de “Babysitting” (2,3 puis 3,2 millions de spectateurs).

La recette ? Des scènes d’action léchées, des références à la pop culture – “Babysitting” qui fait de l’oeil au “Projet Blair Witch” avec ses “found footages”, de fausses images amateur, le manga “Nicky Larson”, revisité en 2019, et désormais les super-héros. Et un humour potache et efficace, un peu à la Judd Apatow, peaufiné dans le cas de la “bande à Fifi” pendant des années à la télé (sur l’ex-Fun TV puis à Canal+).

“La vie est trop dure”

“Le défi, c’est de continuer à aborder des thèmes légers. Je trouve que la vie est trop dure, il y a trop de choses reloues. Je préfère parler de choses qui donnent le sourire”, souligne le réalisateur. Populaire et fédérateur, Philippe Lacheau estime que “beaucoup de thèmes sont tabous, la misogynie, le racisme”, et écarte certains gags à l’écriture. Pas tous : “des fois, y aller un petit peu, ça fait du bien aussi…”, assure ce blond costaud, au profil de gendre idéal.

A 41 ans, le joyeux drille aurait-il décidé de se livrer un peu plus ? “Super-héros malgré lui” est son film le “plus autobiographique”, convient-t-il. Comme le héros du film, Philippe Lacheau dit avoir “toujours cherché à rendre fiers” ses parents, un père assureur et une mère couturière, qui l’ont élevé à la Celle-Saint-Cloud, en région parisienne. Tout petit, celui que ses parents appelaient “Dindon” en raison de son double “voire triple” menton, savait déjà qu’il voulait faire du cinéma.

“Des fois, tu perds espoir, les castings sont très rares…”

Philippe Lacheau

“J’ai des images très précises de mes parents sur le canapé, en train de regarder les films de Francis Veber et Pierre Richard, et se marrer. Je les voyais kiffer et je me disais que j’aimerais faire la même chose avec les gens”. Pendant des heures, il se filme avec son copain Julien Arruti, au caméscope. “Des fois, tu perds espoir, les castings sont très rares… Je me baladais avec des montagnes de cassettes que je me débrouillais pour donner à tout le monde, de Michel Field à Dechavanne”, se souvient Philippe Lacheau.

Aujourd’hui, la “bande à Fifi”, constituée avant d’accéder à la célébrité, reste soudée. Après “Super-héros malgré lui”, Philippe Lacheau s’apprête à tourner le deuxième volet d’ “Alibi.com”. Et pourquoi pas un nouveau “Nicky Larson” ? “On nous le demande énormément, et on a pas mal d’idées en stock”, sourit-il.