Les Pussy Riot à la Kufa ? Tout sauf des poupées russes
Photos : Carl Neyroud
La récente ré-élection de Vladimir Poutine n’a pas dû calmer les agitées de Pussy Riot puisque trois de ses membres, accompagnés d’un homme pour l’occasion, ont délivré une performance militante alliant le punk rock au théâtre action dans l’antre de la Kufa (Esch-sur-Alzette) mardi dernier.
Le projet Pussy Riot Theatre est signé Maria Alyokhina et est produit par Alexander Cheparukhin au plan musical. Ca balance sans concession sur fond de lutte féministe, égalitariste, antiraciste, écologiste, démocratique et pro-LGBT.
Le message de Maria est clair : “ Nous avons une voix. Nous sommes face à un choix. Nous voulons inspirer les gens. La communauté est plus forte que n’importe quel gouvernement. Pour vaincre le nationalisme, le sexisme, le racisme,la peur et l’indifférence, on doit se révolter ensemble ! Vous avez une voix. Je vais vous le prouver ! »
En toile de fond, des images rapportées aux thèmes, actions et événements évoqués viennent illustrer le texte scandé en russe. Pour la bonne compréhension du public, on retrouvera la traduction anglaise projetée sur écran.
Le verbe acéré, la moue rageuse et le poing vengeur, Pussy Riot déclame avec force des passages du livre intitulé Pussy Riot Days écrit par Maria Alyokhina rapportant les démêlés du groupe dissident avec le pouvoir russe ; et tout le monde en prend pour son grade : Poutine bien évidemment mais aussi les oligarques, l’armée, la police – classique comme secrète – et l’église orthodoxe en la personne du patriarche Cyrille.
Pour rappel, après la profanation de la cathédrale moscovite du Christ Saint-Sauveur en 2012, trois membres de Pussy Riot ont passé vingt-et-un mois en camp de détention, de quoi nourrir la rancoeur et la rage, de quoi fomenter la révolte. A l’aube du quatrième mandat du tsar Poutine, ce brûlot ardent arrive comme une revanche et un cri de révolte.
