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Quel premier bilan à mi-parcours ?

Texte : Jonathan Blanchet

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Après huit jours de compétition, on fait le tour des films qui ont retenu l’attention et nous ont le plus marqués.

Et soudain, Naomi Kawase. A quelques heures du bouclage de ce premier papier bilan, sa dernière réalisation en compétition est venue bouleverser tous nos pronostics. Il y a des films qui vous touchent dans l’instant, impressionnants par la pertinence de leurs propos, la justesse d’un dialogue, la direction que finit par prendre une scène : Vers La Lumière (Radiance, en VO) est de ceux-là. La réalisatrice japonaise y raconte les destins croisés d’une audiodescriptrice, éprise d’un photographe malvoyant qui perd chaque jour un peu plus le sens qui le fait vivre… Subtil équilibre de portraits, de plans symétriques envoûtants, de souvenirs évanescents, Vers La Lumière n’est rien de moins qu’une métaphore de la vie et du cinéma, dans son expression la plus pure.

Palme du cœur (pour l’instant), Vers La Lumière est notre favori, même s’il est loin de remporter tous les suffrages, du côté de la presse francophone et internationale. Le consensus porte sur quelques autres, et surtout un en particulier. Projeté samedi dernier, 120 battements par minute a marqué les esprits. Réalisé par Robin Campillo (scénariste de Laurent Cantet, il s’était notamment illustré sur Les Revenants, le film qui a inspiré la série Canal+), il revient sur les années Act’Up, du nom de l’association militante de lutte contre le Sida. Uppercut pour beaucoup, radiographie sociétale engagée, 120 battements peut-il séduire le jury présidé par Almodovar ? Plusieurs films pas exempts de défauts, mais remplis de qualités auront-ils les honneurs du Palmarès ? Okja, du coréen Bong-Joon Ho, fable écolo qui ne manque pas de lyrisme a t-elle captivé le réalisateur espagnol (même si le film en question est produit par Netflix et qu’il est apparu plutôt hostile à la politique de la plateforme?) Le spielbergien Wonderstruck (signé Todd Haynes), qui recueille les faveurs de la presse internationale (juste après Faute d’Amour, film russe d’Andreï Zviaguintsev), fait aussi partie de cette sélection… A Cannes, il reste quatre jours de compétition et autant de concurrents solides.