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RHYE, aka Milosh

Texte Godefroy Gordet

Derrière Rhye, prononcé «rhwï» à l’américaine, se cache le producteur Robin Hannibal et surtout le compositeur Mike Milosh. Un musicien électronique downtempo, chanteur, auteur, interprète, d’influences classique et jazz, affilié au label Plug Research. Originaire de Toronto, le Canadien tombe dans la musique dès son plus jeune âge pour rapidement sortir trois albums électro/pop futuristes en solo. Mais c’est suite à sa collaboration avec Robin Hannibal, sous le mystérieux nom Rhye, que Milosh trouve un plus large auditoire, forçant les frontières à s’ouvrir et l’embarquant vers trois années de tournée à travers les salles du globe. Woman, l’unique album de Rhye jusqu’à présent, est une excellente association d’une soul sensuelle entrainée par des roucoulades électro à l’image des titres Open ou The Fall. Une signature intime, où la sincérité vocale du chanteur reste intacte. Dans cette lignée, Jetlag (2013), le dernier né du chanteur Canadien trouve néanmoins une toute autre esthétique, bien plus synthétique mais tout aussi magnifique. Mike prévoit pour bientôt un nouvel album qu’on lui espère fidèle, de Los Angeles à Luxembourg, on a établi le contact avec cet euphorique passionné… 

RHYE1

  • Comment es-tu arrivé dans la musique?

Pour moi mon attachement à la musique vient de mon père. J’ai commencé à jouer du violoncelle dès mes trois ans. J’ai beaucoup joué de violoncelle ce qui m’amené à intégrer le conservatoire. J’y ai appris les percussions. Ensuite je suis allé à l’université pour étudier le chant et l’électro acoustique, le jazz et la musique classique. Maintenant je produis ma propre musique, je la crée, la joue, je m’amuse.

  • Tu as décidé de ne dire à personne pourquoi vous avez choisi ce nom pour votre projet. Tu peux faire une exception?

Non. Je ne l’ai jamais dit à personne. Personne ne doit jamais savoir pourquoi le projet s’appelle Rhye. 

  • A la sortie de Open et The Fall, tu es resté très discret, pourquoi?

Je ne sais pas si je suis resté silencieux. Je pense que j’ai juste sorti ces titres. J’ai fait des tonnes d’interviews. Je n’ai juste pas fait beaucoup de photographie. Je ne pense pas que ce soit important de me mettre en avant. Pour moi, le plus important est de juste écouter la musique. Je ne me soucie pas de moi ou de qui fait quoi.

  • Open est le premier titre que tu as produit avec Robin Hannibal, comment ça s’est fait?

En fait ce n’est pas la première chanson. La première chanson a été Major Minor Love. Ça a commencé parce qu’il m’a contacté pour qu’on se rencontre et qu’on remixe une chanson ensemble. J’ai commencé à chanter doucement, progressivement on a changé la chanson. On s’est envoyé de nombreux mails et on a décidé de changer la façon dont était joué la chanson pour ne pas avoir de point mort quand on allait enregistré. 

  • Où trouves-tu cette voix sublime?

Ma voix?! C’est juste la façon que j’ai de chanter. Il y a des choses que j’essaie de faire, et j’essaie de les chanter. Je n’ai pas d’hésitation concernant la façon dont je chante.

  • Il y a quelque chose de très intime dans tes chansons, où veux-tu emmener l’auditeur?

Je pense que c’est vraiment important d’écrire avec ses expériences propres. Quelque chose qui nous est arrivé dans la vie. J’écris uniquement sur des choses que j’ai vécu, qui ce sont passées. Quelque chose qui s’est passé dans ma vie, je veux en laisser une trace. De fait, chacune des chansons parlent de choses très spécifiques qui se sont passées. Pour moi dans la musique ce qui est important c’est de livrer un message honnête. Je me fous de la musique commerciale.

  • A quel point tes influences jazz et électro t’ont influencé pour la création de l’album Woman?

Tout ce qu’on écoute peut potentiellement nous influencer. Ce qui nous arrive d’aimer. Un tas de musique vont nous rendre vivant et nous influencer. Je ne sais pas si le jazz a réellement influencé l’album. Je pense plus que c’est la musique classique, surtout pour la production électronique. Et ensuite bien sûr la sincérité ou l’honnêteté dans les paroles. C’est de là qu’est venue la plus forte influence. Je pense que la structure est très «clean» (pour «épurée», ndlr), le jazz c’est encore quelque chose de différent.

  • L’album est à la fois organique et synthétique, comment le définis-tu?

C’est un album que je définirais comme très naturel dans tous les sens du terme. Je n’ai jamais intentionnellement fait quelque chose pour essayer d’être à la mode. J’ai juste suivi mon cœur quand j’écris. J’ai fait la musique qui me semblait juste. J’ai essayé de faire une interprétation organique de la musique. Dans la musique tu dois juste être honnête avec ce que tu veux en faire. Quand je fais un album je ne me demande pas qui va l’écouter. Je ne cherche pas à faire de la musique à succès. Je fais les sons auxquels je crois et avec lesquels je me sens réellement connecté. 

  • Deux ans après la sortie de Woman, tu as sorti Jetlag sous ton nom de scène Milosh. Tu peux nous en parler?

Jetlag est venu huit mois après l’album sous Rhye. Mais je ne l’ai pas sorti sur un gros label. Il est venu très discrètement. Après Woman, je n’avais pas l’énergie pour une grosse production. Aujourd’hui, je travaille à nouveau sur un nouvel album. Ce que j’ai fait c’est que j’ai embauché quelque chose comme six musiciens qui voyagent avec moi pour les concerts. Parfois nous sommes que cinq en m’incluant. Je les utilise beaucoup pour mon prochain disque. Pour obtenir le son que nous avons en live sur ce nouvel album.

  • Tu viens à l’Atelier le 26 octobre, qu’avez-vous prévu pour ce concert?

Je tourne depuis trois ans mais j’arrive à me prendre des mois off de temps en temps. En août on donne quelque chose comme dix concerts et en octobre on va en faire 25. Tu vois. Je fais ça facilement. J’ai dû faire pas loin de 200 concerts sur les deux dernières années. J’ai prévu quelque chose de spécial en vérité. Je vais jouer mes albums, le concert va être très ouvert et nous allons laisser beaucoup de moments d’expérimentation. On va aussi jouer des titres qui ne sont pas encore sortis et quelques autres musiques. Quelques trucs qui réveillent. J’espère faire quelque chose de vraiment exceptionnel.

  • Tu as un rituel avant d’entrer sur scène?

J’en ai oui. Je fais un changement que j’annonce à mes musiciens, avant d’aller sur scène. C’est toujours une blague. Ce n’est pas sérieux. Parce que tout le set est très sérieux. Alors j’essaye de faire de ce changement une blague avec mon groupe. Les concerts sont toujours très fun. Le concert change selon les lieux qu’ils soient petits ou grands. C’est chaque soir différent. C’est la règle. 

  • Où seras-tu demain?

Je serai à L.A. Je vais travailler sur l’album. Enregistrer ma musique. Je reviens juste d’Europe, donc les trois prochaines semaines je vais travailler sur ma musique tous les jours.