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Royal Blood : Westminster vs Neimënster

Par Thibaut André / Photos : Carl Neyroud (@Deadly Sexy Carl)

Jeudi soir, le duo anglais Royal Blood a fait résonner l’esprit de Westminster dans celui de neimënster. Stéphane Bern étant absent pour couvrir la venue de ces deux royaux sujets à l’Abbaye, ce sont naturellement nos experts live Carl et Thibaut qui se chargent de nous donner leurs impressions et leur retour en images…

Il est 21 heures précises lorsque les champions de Worthing ouvrent le bal. Et ça commence en force avec Hole tiré de leur premier EP sorti en 2014. Démarrage au quart de tour du public également qui salue l’envoi de la saillie royale. Le groupe issu de la scène alternative fête ici ses dix ans d’existence et compte parmi ses fans rien moins que des membres de Muse, Artic Monkeys ou encore Foo Fighters, rien que ça…

La soirée s’annonce ainsi sous les meilleurs auspices, d’autant plus que la météo est au rendez-vous pour cet événement en plein air, dans le cadre toujours aussi plaisant de l’Abbaye de Neumünster. L’air est doux et une légère brise souffle sur la cour… On est bien, là.

Boilermaker (et son groove imparable) fait mouche. Trouble’s Coming permet à un claviériste de rejoindre le band sur scène le temps d’un morceau. Trois titres plus loin, c’est à l’entame du tube Little Monster, puissant et agitateur, que le public va s’enflammer. Le groupe apprécie la réaction de l’audience et rallonge le bridge pour l’occasion avant de terminer sur un final épique.Le son de la basse est rond et légèrement graveleux. On devine des teintes de distorsion avec, au final, un spectre sonore riche et somptueux. La batterie fait la part belle aux mid-tempos puissants et ravageurs, ce qui est d’ailleurs la marque de fabrique de ce groupe de… deux personnes.

En effet, si la formule rock minimaliste se limite en principe au trio guitare-basse-batterie, Royal Blood pousse le bouchon plus loin en prouvant que la six cordes est superflue en renforçant le son de la basse avec un savant mélange. Mike Kerr, bassiste et chanteur (et claviériste aussi, mais en studio uniquement), pousse le vice jusqu’à utiliser un stack d’amplis 50% basse et 50% guitare, le tout savamment arbitré par un pédalier d’effets et d’overdrive, ce qui donne une tessiture à la fois ronde et piquante, suave et mordante. Le reste est une autre combinaison intelligente mêlant le genre stoner (un dérivé du heavy metal combinant la lourdeur du métal avec les grooves du funk et les parfums de la psyché) avec des mélodies vocales carrément power pop. On aime ou on n’aime pas, mais ça ne laisse pas indifférent. Ce qui est formidable avec Royal Blood, c’est leur manière de se distinguer du reste. Comme certains rois, comme certaines reines…

Au final, Figure It Out vient ponctuer le set et c’est sur un rappel fait de deux titres, All We Have Is Now et Out of the Black, que le duo tire sa révérence, tels des seigneurs en terrain conquis. Royal !

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