Russian Circles à la Rockhal : whisky sec et vodka pure

Le groupe belge Brutus a l’insigne honneur d’ouvrir le bal pour Russian Circles ce soir à la Rockhal. C’est sur un contraste que la formation pêchue s’affiche puisque le leader est une chanteuse charismatique qui a également la lourde tâche d’assurer derrière les fûts. Le trio délivre une prestation convaincante et pleine d’énergie en mêlant l’univers du noise rock aux vocalises lancinantes du shoegaze. C’est un groupe à suivre dans la veine underground indubitablement. 

Il est 21h15 et la tête d’affiche Russian Circles monte sur les planches. Le trio de Chicago distille un post-rock en mode purement instrumental nimbé de stoner et de gros métal. Le son de la gratte est lourd, très lourd. On a droit à un cocktail musical détonant, abondamment arrosé de whisky sec et de vodka pure.

En l’absence de chant, la formation privilégie les atmosphères planantes quand elles ne sont pas entrecoupées de gros riffs cinglants. Le guitariste utilise abondamment une pédale de delay avec un looper permettant l’enregistrement instantané de séquences et leur passage en boucle pendant les moments atmosphériques. Des riffs teintés de phaser sont également exécutés en mode tapping, ce qui contribue abondamment à colorer l’univers musical du groupe. Le duo basse-batterie est juste énorme d’intensité et de précision. Tout est absolument en place.

Il faut dire que Russian Circles a de la bouteille et possède déjà six albums à son actif (Enter sorti en 2006, Station en 2008, Geneva en 2009, Empros en 2011, Memorial en 2013 et Guidance en 2013). Formé en 2004 sur le mode « groupe de potes », le gang de Chicago n’a cessé d’affiner ses compositions au fil du temps pour les reproduire lors de prestations live époustouflantes. Ce soir, dans l’antre de la Rockhal, le trio n’a pas failli à sa réputation. Ce fut un concert de très grande qualité tant au niveau du support act que de la tête d’affiche.