Regarder la vidéo en entier
Accéder directement au site
BOLD Magazine BOLD Magazine

Smashing Pumpkins et Interpol : duo gagnant à Luxexpo

Par Thibaut André / Photos : Carl Neyroud

Pour le premier volet du Luxexpo Open Air, le soleil brille – une fois n’est pas coutume. Les organisateurs d’A-Promotions ont mis les petits plats dans les grands en programmant des invités de marque tels que Smashing Pumpkins et Interpol. Le monde est au rendez-vous, tout comme nos experts live Thib et Carl…

C’est au gang new-yorkais d’Interpol que revient l’honneur d’ouvrir le bal. Emmené par son élégant chanteur Paul Banks, le groupe affiche 27 printemps et 6 albums studio au compteur. Leur néo-postpunk simple et efficace, faisant la part belle aux rythmiques syncopées, est la recette que le quatuor décline à merveille. Le set commence et, si on note une petite lenteur au démarrage, le 5e titre ‘Obstacle 1’ fait décoller le concert. Mais c’est surtout le tube ‘Evil’ et son refrain entêtant qui mettront le public sur un petit nuage, récoltant au passage des salves d’applaudissements. Histoire de ne pas laisser retomber le soufflé, Interpol enchaîne avec ‘The Rover’, titre tiré de l’excellent album ‘Marauder’ sorti en 2018. 

Le guitariste Daniel Kessler affiche toujours une classe de dandy affolante et, pour couronner le tout, il se pare de guitares demi-caisse au look vintage qui apportent la touche finale à son style. Bien planté devant son micro, Paul Banks, toujours armé de sa fidèle Les Paul noire, envoie son chant saccadé avec maestria. La section rythmique, composée de Brad Truax à la basse, Brandon Curtis au clavier et Sam Fogarino à la batterie, est sans faille. Après très exactement 60 minutes, le groupe clôture son show avec ‘Slow Hands’. La bonne nouvelle, c’est que le public est doublement chaud pour accueillir la tête d’affiche…

Les Smashing Pumpkins montent sur scène et on sent tout de suite leur envie d’en découdre. Il faut dire que le gang de Chicago a enrichi son line-up récemment en recrutant Jack Bates (le fils de Peter Hook, bassiste des mythiques Joy Division et New Order) et la scintillante Kiki Wong (Vigil of War) comme troisième guitare, les 3 membres originels demeurant Bill Corgan (chant et guitare), James Iha (guitare) et Jimmy Chamberlin (batterie). Ce qui caractérise les Smashing Pumpkins, c’est à la fois un son unique et un style qui mêle aussi bien le heavy metal que la pop psychédélique, le tout avec des solos de guitare tellement colorés que l’exercice relève de la pyrotechnie. On ne va pas refaire toute la biographie du groupe depuis sa formation en 1987, avec ses hauts et ses bas, ses gloires et ses déboires. On retiendra néanmoins l’empreinte indélébile que les Smashing Pumpkins ont laissée sur le rock alternatif.

Le set démarre sur le très métal ‘The Everlasting Gaze’ qui donne le ton : ça va barder. Les membres du groupe font un petit clin d’œil à leurs potes de U2 en reprenant leur titre ‘Zoo Station’, mais en version musclée pour l’occasion. Ils enchaînent sur ‘Today’ avec son intro qui ressemble à une petite mélodie de marchand de glaces pour ensuite virer dans un déluge de guitares. Le cœur du public est d’ores et déjà conquis puisque ce dernier reprend le refrain en chœur. À ce stade, nous n’en sommes qu’au 4e titre d’un set qui en comptera 21 pour une durée de près de 2 heures.

‘Tonight, Tonight’ et sa mélodie spatiale met le public en apesanteur tandis que ‘Ava Adore’ le maintient sur orbite. Ensuite, Billy Corgan troque sa guitare électrique pour une acoustique. L’audience jubile, car elle sait ce qui l’attend : ‘Disarm’ avec sa mélodie sublime et ses paroles déchirantes – Billy y parle de son enfance douloureuse. Si le set à son entame est marqué du sceau de la puissance, il prend maintenant une tournure profonde et mélancolique. Le lancinant ‘Mayonaise’ (titre farfelu que Billy a pris lorsqu’il a composé ce morceau face à un pot de mayo dans sa cuisine) confirme ce virage.

Mais pas question pour le groupe et le public de sombrer dans la mélancolie pour de bon. En effet, tout le monde reprend du poil de la bête sur le tube ‘1979’. Les Smashing Pumpkins frappent un immense coup avec un final en 3 temps ponctué par le ravageur ‘Jellybelly’ ainsi que le génial ‘Cherub Rock’ et, last but not least, le très attendu ‘Zero’. Billy Corgan, vêtu d’une soutane, termine la grand-messe sous les hurlements du public. Le groupe n’a rien perdu de sa rage et de sa superbe. 

Un concentré de news culture, de bons plans lifestyle, de reviews et d’exclus en une newsletter BOLD chaque mercredi ? C’est en un clic avec ce lien !