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Star Wars réussit son «Suicide Squad»

Texte: Thomas Suinot

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Le spin-off de la saga Star Wars, Rogue One – A Star Wars Story, est en salle depuis une semaine. Faut-il vraiment aller le voir? Oui, surtout quand on est fan! On vous explique pourquoi.

Là où DC a échoué à explorer son univers avec Suicide Squad, Star Wars réussit haut la main avec Rogue One et son escadron de soldats. Gareth Edwards (Monster, Godzilla) a réalisé un film épique se situant juste avant l’épisode IV (Un Nouvel Espoir) de la saga. Pour cause, ce spin-off (Rogue One – A Star Wars Story de son vrai titre) met en scène une bande de mercenaires atypiques de l’Alliance rebelle qui doit récupérer les fameux plans secrets de l’Etoile de la Mort de l’Empire (anciennement appelée Etoile Noire, un satellite artificiel permettant l’anéantissement des planètes). A la tête de cette mission suicide: Jyn Erso (convaincante Felicity Jones), la fille de l’architecte et créateur de l’arme de destruction massive (campé par un charismatique Mads Mikkelsen, malheureusement pas assez présent à l’écran). Jyn Erso est entouré d’un leader de la Résistance, Cassian Andor (Diego Luna, la bonne surprise), du robot K-2SO (apportant la touche comique quasi-obligatoire du film), d’un ancien pilote de l’Empire et de deux guerriers : un aveugle qui prêche la foi dans la Force et son frère d’arme, véritable commando et gâchette ambulante.

Avec un scénario prévisible et une histoire plutôt réservée aux fans de Star Wars, Rogue One créé la parfaite jonction entre la prélogie et la trilogie originelle de George Lucas. Le long-métrage de 2h14 pioche dans le meilleur de l’héritage de la saga, à travers des allusions savoureuses (du fan-service majoritairement utile et non gratuit), des personnages emblématiques (Dark Vador y apparaît enfin aussi puissant et impressionnant qu’il devrait l’être), des vaisseaux, planètes et robots divers, côté Rebelles comme Empire. Enrichissant avec brio un univers déjà bien fourni, le réalisateur propose aussi des choses inédites, ce qui manquait cruellement à l’épisode VII sorti l’an dernier, Le Réveil de la Force, de J.J. Abrams: nouveaux lieux emblématiques (les plages de Scarif, aperçues dans les bandes-annonces), aucun Jedi, un ennemi d’envergure (le directeur Krennic), etc. En résulte une impressionnante bataille spatiale, terrestre et aérienne durant les 45 dernières minutes du film!

Si techniquement Rogue One s’en sort à merveille, avec une photographie très soignée, des images léchées, des effets spéciaux crédibles et une mise en scène efficace bien qu’un peu convenue, la musique est parfois maladroite. Son compositeur Michael Giacchino (Lost, les reboots Star Trek), reprenant parfois les scores de John Williams sans toutefois les embraser pleinement, a remplacé au pied levé le français Alexandre Desplat trois mois avant la sortie officielle! Des déboires en post-production, il y en a eu un sacré paquet. Mais les fans qui avaient suivi les rumeurs et les informations sur la toile (tournage de nouvelles scènes en urgence, metteur en scène écarté de la salle de montage…) peuvent être rassurés: Rogue One est extrêmement réussi et relativement sombre (les premiers rush l’étaient davantage). Le cadeau de fin d’année pour tous les amateurs de la meilleure saga de science-fiction de l’histoire du cinéma!