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SUM 41 : “Nous avons toujours eu la liberté de faire ce que nous voulions”

Parmi les madeleines de Proust qui perdurent dans nos têtes, comment ne pas évoquer Sum 41 ? Groupe punk rock mythique des années 2000 – époque bénie de nos premiers émois avec le skate ou encore d’American Pie -, ses membres ont toujours su marcher sur le fil de la popularité sans jamais renier leurs origines. Retour à l’époque de Fat Lip, Still Waiting ou encore In Too Deep avec le bassiste du groupe, Jason McCaslin, dit Cone pour les intimes.


Order in Decline est votre 7e album studio. Tu peux nous en dire un peu plus ? Quand vous enregistrez, vous avez toujours le même modus operandi ou tu remarques des changements depuis vos débuts ?

Pour cet album, c’était un peu différent effectivement même si le processus d’écriture est toujours à peu près le même. On se réunit tous ensemble et on écrit nos chansons. Ce qui était différent cette fois, c’est qu’au lieu de louer un studio pour aller enregistrer, on a chacun fait nos prises dans nos propres studios et on s’envoyait les pistes. On a du bon matos chez nous et on s’est dit que ça pouvait avoir du sens. Nous avons pu faire autant de prises que nous voulions et nous n’avions pas la pression du temps limité d’un studio. Je me réveillais le matin, je descendais en pyjama et j’avais tout le temps de faire ce que je voulais et d’enregistrer mes prises comme je l’entendais.

C’est votre deuxième album sur le label Hopeless Records. Est-ce que le fait d’être sur un label indépendant vous offre plus de libertés ?

Honnêtement, nous avons toujours fait ce que nous voulions sur le plan musical. Même lorsque nous étions sur un label majeur, ils n’ont pas essayé de nous pousser vers une certaine direction. Lors de nos débuts, la pop était bien plus populaire et c’est vrai que le label ne savait pas trop quoi faire de l’album. Malgré tout, ils l’ont quand même sorti. Être désormais sur Hopeless Records nous ramène un peu à nos débuts finalement. Tout le monde est très enthousiaste de nous avoir. Un peu comme quand nous avions 19 ans (sourire). Avec le temps, le rock s’est moins retrouvé sous les projecteurs et ça se ressentait assez au niveau de l’intérêt que notre ancien label avait pour notre musique. Du coup, ça nous fait très plaisir de bosser avec eux !

Après la révolution du démat’ dans l’industrie musicale ces dernières années, on assiste à un retour en grâce du support physique. Que penses-tu de tous ces changements ?

Personnellement, je trouve évidemment que le vinyl a quelque chose de particulier et un meilleur son qu’un support digital. Malheureusement, il reste quand même assez encombrant pour les concerts. Après c’est sûr que beaucoup de personnes en achètent pour l’objet et le souvenir. Pour en revenir à notre dernier album, on doit bien avouer que pouvoir s’envoyer les pistes digitales simplifie pas mal de choses. Les gens n’ont plus besoin d’avoir une boîte de cassettes ou des CDs sur eux pour pouvoir profiter de toutes les musiques qu’ils ont envie d’écouter. Ce que j’apprécie toujours beaucoup avec le support physique, c’est de pouvoir regarder le livret et les remerciements.

Vous avez toujours été un groupe un peu hybride avec un son assez lourd, par rapport à d’autres collectifs punk rock tels que the Offspring, NoFX ou Green Day. C’était une manière de vous démarquer ?

Nous n’y avons jamais vraiment réfléchi en tant que tel. On a toujours eu envie d’intégrer des éléments empruntés au hard rock ou au métal, et SUM 41 est le résultat de tout cela. Au début, il ne s’agissait peut-être que d’une partie de solo, ou d’un bridge peu plus lourd, puis on s’est retrouvés à faire des chansons complètes qui allaient plus dans cette direction. Le premier album était plus pop que ceux d’après. Nous étions encore au lycée et sans doute pas encore assez bons pour intégrer les éléments qui font de nos chansons ce qu’elles sont aujourd’hui. Mais c’est évidemment en s’améliorant que l’on peut ajouter de nouvelles influences à nos chansons. Ce n’était pas un de nos objectifs au départ, mais c’est ce qui fonctionne pour nous et ce qui semble plaire à nos fans.

Justement, certains fans vous demandent de revenir aux influences pop de vos débuts ?

Nous ne sommes pas un groupe qui va enregistrer deux fois le même album. On essaie d’intégrer de nouveaux éléments à chaque fois et je dois quand même avouer que la tendance est plutôt à l’opposée. Les gens qui viennent nous voir pour entendre nos chansons plus lourdes vont plus vite tirer la gueule si on joue nos chansons pop que l’inverse. Ils ont un peu moins de tolérance. Nous préférons ça également, donc à ce niveau, on n’a pas à se plaindre.


Retrouvez l’intégralité de notre interview avec SUM 41 dans le Bold 62 !