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Sun Glitters : « Une nouvelle idée peut venir de nulle part »

Texte : Godefroy Gordet
Image : Sun Glitters

Musicien prolifique et artiste aux milliers d’idées, Sun Glitters ou Victor Ferreira, pour les intimes, c’est quelque chose comme 13 singles ou EPs, 2-3 disques sans dénominations et 3 albums officiels sortis entre 2011 et 2017… Même lui n’arrive plus à compter. Suivi de très prés par une presse exigeante, c’est une foule de mélomanes qui a succombé depuis, à son style qui nous fixe en apesanteur. Après nous avoir subjugué avec It Will Be Forever, un troisième album sorti l’année dernière, Victor semble ne pas avoir épuisé son potentiel créatif. Aujourd’hui sur une septième année autour de son projet Sun Glitters, le luxembourgeois de 45 balais, remet le couvert pour une série d’EPs – et « peut-être » un album au bout – soutenue par le collectif DXFXWXU qu’il vient de monter avec Mirza Ramic d’Arms and Sleepers.

Comment as-tu découvert la musique et quand as-tu su que tu en ferais ta vie ?

Pour moi la création a commencé assez tard même si je me suis toujours intéressé à la musique. Je suis vraiment rentré dans le vif du sujet quand j’avais 18 ans. On faisait les fameuses « boum » de l’époque avec un collectif et je faisais le DJ. Par la suite on a commencé à faire quelques trucs de hip hop plutôt marrant, puis on a créé un groupe de rock. Et entre temps, la musique électronique a commencé à m’intéresser de plus en plus. En 1998 mon premier projet électronique sous le nom de Sug (r) cane a vu le jour et je l’ai tenu pendant près de 12 ans pour switcher ensuite à Sun Glitters en 2011.

Pourquoi avoir abandonné Sug (r) cane ?

Je voulais faire un truc plus concret. Même si Sug (r) cane était assez intéressant, ce premier projet était plus comme une plateforme avec laquelle je cherchais un peu ce que je voulais faire. Avec Sug (r) cane j’ai tapé un peu dans tout, de l’expérimentale au trip hop en passant par de la drum and bass. C’était comme une salade sonore. Quand j’ai créé Sun Glitters j’avais une vraie identité en tête que ce soit musicale ou visuelle.

La sortie de ton premier album Everything could be fine en 2011 est relayée direct par Pitchfork en lui attribuant le label de « Best New Track ». Une véritable rampe de lancement pour ton projet musical…

Oui clairement. Pitchfork m’a permis en partie d’être aujourd’hui ce que je suis. C’est surtout le morceau Too much to lose qui a retentit un maximum et qui a fait que mon projet soit visible. Pour moi, à ce moment là, c’était juste une nouvelle aventure qui commençait. Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Un effet boule de neige total qui m’a poussé à arrêter mon boulot de graphiste pour pouvoir jouer ma musique.

En 2013, tout juste deux ans après la naissance de Sun Glitters, tu seras le 1er artiste électro luxembourgeois à signer sur un Label américain : Mush Records. Ça t’a permis de confirmer la direction que tu prenais ?

Au début oui et puis ça a été un flope. Mush Records était un grand nom du domaine mais quand je suis rentré dedans ça commençait décliner. En tout cas sur le moment ça m’a permis d’évoluer, de faire le buzz, d’avoir une étiquette. J’ai pu ouvrir de nouvelles portes mais je ne crois pas que ça a été très positif pour Scattered Into Light, mon second album.

Tu sors Scattered Into Light en 2014 chez Mush, un album qui reste fidèle à ton style glitchy et à l’affection que tu portes à la pure musique électronique. Un album synthé-pop et ambiant dans lequel tu associes à tes sons, la voix de l’italienne Sara Cappai. Un nouvel exercice musical dans ta musique ?

J’ai toujours aimé collaborer avec d’autres artistes. Steffaloo était déjà intervenue sur mon EP Cosmic Oceans en 2011 que je considère comme l’une de mes meilleures collaborations. Scattered Into Light a été plus compliqué car on a mis 1 an à la produire. C’est quelque chose qui ne m’est jamais arrivé. Pour moi Sara a sauvé l’album. Elle m’a permis d’effacer tout le côté négatif de cet album et sa voix m’a permis de faire les changements que je cherchais sur les morceaux. Si elle n’avait pas été là j’aurais sûrement abandonné cet album.

Dernier album en date, It Will Be Forever (26 mai 2017) est une sorte de déclaration d’amour à la musique électronique mais aussi à un monde rétro-futuriste, une époque qui, si elle existait, nous obséderait. C’est quoi l’histoire de ce disque ?

C’est la première fois que je travaillais sur une sorte de concept. Même si ce n’était pas voulu au départ, c’est mon manager Mirza Ramic qui m’a vraiment aider à concevoir l’histoire de cet album. Et c’est finalement le travail le plus complet que j’ai fait jusqu’à maintenant. Mirza m’a aidé à partir sur un autre style de musique, quelque chose qui change radicalement de ce les gens connaissaient de Sun Glitters. On est plus dans du Synth-Waves, un peu comme dans la B.O. du film Drive. Une ambiance sonore qui m’a influencé et m’a permis de trouver la direction de cet album.


Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le Bold 53 dispo actuellement