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Tali ou la mélodie du bonheur

Par Sébastien Vécrin / Photos : Elena Massen et Steve Muller

Le Luxembourg n’avait pas participé à l’Eurovision depuis 1993. Alors pour son retour en force sur la grande scène de l’entertainment à paillettes, le pays a décidé de placer toutes ses billes derrière TALI, une artiste talentueuse de 23 printemps. N’en déplaise à certains haters qui ne la trouvent pas assez luxembourgeoise à leur goût, la chanteuse a de fortes chances de ramener la coupe à la maison…

Peux-tu nous donner un petit avant-goût de ta prochaine performance au 68e Concours Eurovision de la Chanson ?

Je jouerai un remix de mon titre « Fighter », une version certes assez similaire, mais avec quelques nouveautés qui me rendent super enthousiaste.

Tu stresses pour les demi-finales du 7 et 9 mai à la Malmö Arena ?

Ouais, un peu, mais j’ai confiance en l’univers et foi en mon boulot (sourire). Je pense que ça va être top. Pour gérer la pression, j’ai ma petite routine : je respire profondément et je fais de la pleine conscience. Sinon, pour me changer les idées, j’adore écrire ou faire du sport.  

Quoi comme sport ?

De la danse, du yoga, du jogging.

Peux-tu nous parler de la genèse de « Fighter » ?

J’ai reçu cette chanson comme un cadeau. Les producteurs et auteurs cherchaient une chanteuse depuis des années jusqu’à ce qu’ils me trouvent, m’entendent l’interpréter et l’adorent. Les planètes étaient, ce jour-là, alignées.

« Fighter » cumule plus de 2 million d’écoutes sur Spotify, Eurovision Version incluse : tu penses que cette chanson est meilleure que tes autres tracks ?

C’est difficile de classer ma musique, car chaque titre a été écrit à un moment différent de ma vie, avec des hauts et des bas, des rencontres, etc. Certaines chansons me plaisent évidemment plus que d’autres, mais je pense qu’elles ont toutes une place spéciale dans mon cœur.

Quel est ton avis sur les faibles royalties que Spotify verse aux artistes ?

C’est affreux. Ça me rend triste que la musique soit devenue presque « gratuite » pour le public. D’un autre côté, elle devient accessible à tout le monde.  Quelque part, ça force aussi les musiciens à se battre beaucoup plus pour avoir une vie financièrement confortable et pour être diffusés aux quatre coins de globe, surtout si on n’a pas de soutien professionnel. J’espère que les choses vont bientôt changer pour le mieux.

Tu as reçu des offres sympas depuis ta sélection pour l’Eurovision ?

À fond ! J’ai plein de concerts prévus au Luxembourg et une collaboration vraiment chouette avec un artiste trop cool. Pour l’instant, c’est encore un secret (sourire)…

Tu vas te produire au festival USINA à Dudelange, et ton nom est en haut de l’affiche : comment tu gères cette célébrité ?

C’est surréaliste. Cependant, j’ai l’impression de garder la tête sur les épaules, peut-être parce que j’ai maté un tas d’interviews de Lady Gaga et Billie Eilish qui abordent leur célébrité respective et de leurs galères (rires).

Quelle est la rumeur que tu détesterais que les gens répandent sur toi ?

Que je suis une diva, égocentrique et impolie. Ou quelque chose sur mon corps. J’ai horreur des gens qui parlent négativement du physique des autres.

Quels messages espères-tu véhiculer avec ta musique ?

L’union, l’amour de soi, la gentillesse, la persévérance, le dépassement de soi.

Avant de participer, quel était ton avis sur l’Eurovision ?

Une grande fête sympa avec de la pop de tous les styles ! Ça me faisait aussi penser à mon grand-père qui était un grand fan du concours avant de nous quitter.

Tu gardes le contact avec les autres participants ?

Ouais ! On se voit tout le temps avec les finalistes du Luxembourg Song Contest. Ils sont récemment venus dîner chez moi. Je prévois aussi de collaborer avec eux sur de projets futurs. Cette bande est tellement inspirante qu’elle m’apporte une énergie hyper positive.

Tu avais un job à New York, et maintenant tu es de retour chez tes parents au Limpertsberg : tu souhaites te lancer tête baissée dans la musique ?

Oui. Je pense qu’en tant qu’artiste, je me dois de saisir cette opportunité. J’espère que cet engouement autour de mon son ne s’arrêtera pas après l’Eurovision et que les gens continueront à écouter ma musique par la suite, d’autant plus que je vous réserve de belles surprises.

Tu bosses sur ton premier album ?

Je travaille actuellement sur un EP pour mon projet solo TALI, dont quelques singles seront publiés dans les mois à venir, ainsi que sur un album avec mon groupe de jazz/funk dénommé Blue Stripes…

Tu estimes qu’il est nécessaire de produire un album de nos jours, ou les singles suffisent ?

J’ai l’impression que sortir des singles est la meilleure stratégie pour capter l’attention en ce moment. Malgré tout, je trouve que le concept d’un album, artistiquement parlant, est phénoménal. Tu peux raconter une histoire cohérente avec une ambiance spécifique. J’adore ce concept. En tant que fan de musique, j’aime quand les artistes sortent des albums complets. Je me connecte plus facilement à leur univers.

Quelle sera ta première dépense quand tu recevras un gros paiement de la SACEM ?

Payer tout ce que je dois en premier (rires)… Après ça, j’adorerais partir en voyage pour me détendre, en pleine nature ou sur une plage. Voyager est ma façon préférée de dépenser de l’argent.

Avec quels autres artistes tu traînes au Grand-Duché ?

Francis of Delirium, CHAiLD, Edsun, Joel, Krick, Naomi.

Quels sont tes spots cools au Luxembourg ?

Le lac de la Haute-Sûre, le Mudam, Intense Coffee, le restaurant AKA Cité pour les sushis, Kaale Kaffi pour quelques verres.

Comment tu composes ?

Normalement, je débute mes chansons au piano. Je commence presque toujours par la mélodie, puis j’ajoute des paroles. J’affine ensuite mes lyrics en fonction des harmonies. J’ai essayé une fois d’écrire une mélodie pour des paroles déjà écrites et c’était un cauchemar, probablement l’une des choses les plus difficiles que j’ai jamais eu à faire (rires).

Tu écoutes tes propres chansons ?

J’écoute mes sons pendant les deux premiers jours, mais après, presque plus du tout, ou alors une fois ou deux tous les quatre mois.

Quelle est ta playlist idéale ?

Coldplay, Laufey, Olivia Dean, Sara Bareilles, Billie Eilish, Lady Gaga, Eloise, Harry Styles, Taylor Swift, Billy Joel, Stevie Wonder, Queen.

Israël, Luxembourg, Argentine, Chili, New York : ces endroits ont-ils nourri ta créativité ?

Tellement. Je ne serais pas l’artiste et la personne que je suis aujourd’hui sans ces lieux et ces expériences que j’ai vécues en tant qu’enfant voyageant autour du monde.

C’est facile pour toi de chanter en français ?

Ça ne vient pas aussi naturellement qu’en anglais ou en espagnol, mais je sens qu’il y a un charme magique quand je chante en français.

À quoi ressemble une semaine typique en ce moment ?

Réunions, essais de stylisme, presse et interviews, répétitions, courir sur le tapis roulant, réseaux sociaux, écriture de chansons, sessions en studio, etc. Néanmoins, je vis pleinement chaque moment.

Tu lis les messages des haters sur les réseaux sociaux ?

Bizarrement, ça ne m’affecte pas autant que je le pensais. Je pense que New York m’a vraiment rendue forte et m’a donné une carapace. Évidemment, ce n’est pas agréable, mais je suis plutôt fière de la manière dont je gère ça. La plupart du temps, je choisis de ne pas les lire.

Comment tu prends soin de ta voix ?

Du thé et des vitamines (sourire).

Quelle est la chose la plus bizarre qui t’est arrivée sur les planches ?

Je dansais dans la comédie musicale Grease et mon partenaire est tombé de la scène… Sinon, lors d’un concert à New York avec le groupe New Aviv City, mon rouge à lèvres a coulé partout sur mon visage à cause de la chaleur des spots. Une dame au premier rang m’a tendu une serviette pour que je me nettoie pendant que le concert continuait (sourire).

Peux-tu partager le moment exact où tu as réalisé que la musique était ta vocation ?

Probablement en regardant la comédie musicale Mamma Mia avec mon grand-père ou le concert de piano de Lang Lang, ou peut-être mon film préféré quand j’étais enfant, La Mélodie du bonheur.

À quoi ressemble ton avenir idéal ?

Vivre confortablement sur le plan financier et émotionnel avec mon partenaire, composer ma propre musique, faire des tournées, collaborer avec d’autres musiciens à l’international. Et peut-être faire quelques films et du théâtre. Idéalement, j’aimerais être proche de ma famille et de mes amis et, si l’argent le permet, m’acheter une jolie maison près de la plage pour des vacances (sourire). Wow, rien que d’y penser, je suis toute excitée.  

J’ai l’impression que la vie est belle, je me trompe ?

Même si la vie amène son lot de souffrances, je la prends du bon côté. De toute façon, les moments difficiles nous rendent plus forts et nous font apprécier les petites choses du quotidien, alors profitons-en avec le sourire !

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