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The Subways, les Rock’n’rolla de Welwyn Garden City (Interview)

Texte Godefroy Gordet
Photo N&B Jaroslav Kutheil
Photo Couleur Greig Clifford

The Subways, c’est ce trio britannique rock alternatif qui tire vers le post-grunge. Un groupe incontournable de la scène indie-rock des années 2000, passé en première partie d’Oasis ou Stereophonics et derrière la caméra de Guy Ritchie pour Rocknrolla (2008)… Loin d’être des branques donc. Mais bizarrement, ça fait un petit moment que The Subways se fait bouder par nos confrères de la presse… Money and Celebrity n’a pas fait l’unanimité, et certains sont restés sur leur faim. En même temps, le trio avait placé la barre très haute avec deux premiers disques (Young for Eternity et All or Nothing) hyper plébiscités par la critique et sincèrement vraiment ouf. Dans nos souvenirs les plus dingues, Rock & Roll Queen et Oh Yeah nous avait filé une gifle mémorable. Certes, le groupe a de la ressource et avec ce quatrième album, on les voit bien défrayer la chronique. On leur souhaite en tout cas! On a rencontré Josh Morgan le batteur du groupe qui nous explique qu’ils ont, plus que jamais, envie de faire plaisir à leurs fans!

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  • Qui êtes-vous? D’où venez-vous? Comment le groupe s’est formé?

Nous étions trois jeunes et nous n’avions rien à faire. Nous jouions chez mes parents en mettant les amplis au max. Je crois que ça plaisait à mes parents, ils aiment ce genre de musique. Même aujourd’hui ma mère écoute Nirvana quand elle n’écoute pas notre CD, mon père, lui, écoute Jimi Hendrix.

  • Votre nom emprunte le style des dénominations des groupes de rock britanniques des années 60… «Subways», c’est venu d’où?

Billy a trouvé notre nom quand il était au lycée. Entre les cours, il allait dans un tunnel en dessous d’une route pour discuter avec ses amies. Nous les appelons les «Under Subways» en Angleterre. On aime bien la musique des 60’s, mais notre nom est une jolie coïncidence!

  • Vos influences passent par Nirvana, de Oasis à Sigur Ros, Sonic Youth ou Kylie Minogue et pourtant vous développez un Garage Rock plus fidèle aux pontes du style comme The Stooges, The Sonics, tirant un peu vers The Shadows Of Knight et une pointe de New York Dolls… Comment définiriez-vous votre musique?

Nous écrivons notre musique avec le cœur. Nirvana, Oasis et Sonic Youth ont été de grosses influences quand on a commencé. Ces groupes nous ont appris que les aspects les plus importants dans une chanson sont la guitare, les mélodies vocales et le rythme. On cherche à faire quelque chose de fort et fun. Aujourd’hui on a trouvé notre son.

  • Depuis Young for Eternity, avec lequel vous faites l’Olympia, le Rock en Seine ou le festival des Inrockuptibles, ainsi que les premières parties des groupes Oasis et Stereophonics, ou encore deux apparitions dans la série Newport Beach, peut-on dire que ce premier album a été déterminant? Comment avez-vous vécu ce passage, en seulement deux ans, d’anonymes à révélation musicale pop-rock?

Ça a été une grande opportunité pour nous. On a joué dans le monde entier. On a vraiment apprécié ce moment. Même si on était très jeunes (17-18 ans), on restait des personnes normales. On a gardé les pieds sur terre.

  • Plus tard en 2006, vous parcourez la France, de Lille à Paris en passant par Strasbourg, faisant halte à Luxembourg, pour sillonner plus tard l’Allemagne… Pour être récompensés en novembre par un MTV U Woodie Award du meilleur groupe international. Que vous a apporté cette reconnaissance?

On a travaillé très dur et être nominé était un honneur, le signe que nous étions sur la bonne voie et que les gens comprennent notre musique. Mais personnellement, je suis là pour créer et jouer de la musique.

En 2008, l’année de All or Nothing, votre deuxième album, vous jouez Rock & Roll Queen pour Guy Ritchie dans RocknRolla. Ça fait quoi de rencontrer l’un des plus grands réalisateurs britanniques? Ce moment était-il un peu comme une consécration pour votre musique?

J’étais très content que quelqu’un comme Guy Ritchie ait aimé notre musique! Peut-être même Madonna (sa compagne de l’époque, ndlr)! Peut-être qu’on fera un jour sa première partie?! C’est vraiment fun de jouer pour un film. C’était un concert normal. La seule différence c’est qu’on a joué Rock and Roll Queen deux fois de suite…

  • Ensuite vient Money and Celebrity, un troisième album coproduit avec Stephen Street, et cofinancé avec vos fans par l’intermédiaire du site Pledge Music. Cet album marque-t-il pour vous un tournant vers une musique plus pop, légèrement moins «brutale»?

On avait écrit plus de 60 chansons pour cet album. Mais les 50 premières ne rentraient pas dans ce que nous cherchions. Les 12 autres avaient des mélodies vocales dont on avait besoin. Cette période était difficile pour nous, mais Stephen Street nous a beaucoup éclairés. Son attitude était admirable et il a rendu le «process» plus fun. Je crois que Pledge Music était le seul chemin que l’on pouvait prendre pour produire l’album sans se ruiner! C’était aussi une très bonne méthode pour nous connecter avec les fans…

  • Pour votre quatrième album, The Subways, vous avez choisi de retourner à l’autoproduction, rester indépendant… Pourquoi?

Pour le troisième album, Billy a enregistré des démos qu’on a envoyées à Stephen. Il nous a expliqué que c’était très bien, mais qu’on avait besoin d’un meilleur équipement. Pour nous, c’est bon pour la créativité (et les finances!). C’est comme si tout était possible et nous sommes uniquement tous les trois. Nous sommes plus proches grâce à ça.

  • Est-ce une façon pour vous de revenir à un son plus «à l’ancienne»?

Oui, exactement. Il y a quelque chose qui nous fait penser à nos 15 ans, juste nous trois dans un studio à faire de la musique.  Un petit peu de nostalgie. Je crois que c’est pour ça qu’on a réécrit les chansons I’m In Love et We Get Around, qu’on avait écrit à nos 15 ans. Je crois que c’est important d’avoir une sorte «d’immaturité» dans certaines chansons.

  • Comment s’est faite la création de ce dernier disque?

Chaque son a été créé dans la maison de Billy. Il écrivait les partitions de guitare et les paroles. Après, on a travaillé ensemble sur la structure et le dynamisme. Charlotte travaille ses parties basses et vocales chez elle, puis on travaille sur le rythme. Ensuite, Billy doit mixer tout ça. Parfois il passe 12 heures par jour au studio.

  • Quels sont vos objectifs avec ce nouvel album?

On n’a jamais véritablement d’attente. On veut seulement faire plaisir à nos fans et jouer encore au moins trois ans. C’est un travail fun. On a des fans qui se sont mariés et qui avaient échangé leur premier baiser à l’un de nos concerts. Ce genre de choses sont les plus importantes pour nous.

  • Les années 2000 ont vu s’imposer une nouvelle génération de groupes indie-rock. Aujourd’hui comment faire pour se démarquer? Qu’est ce qui a changé en 2015?

Je ne sais pas où on est. Je ne préfère pas penser à ça. J’espère qu’on peut jouer devant nos fans chaque jour et écrire des chansons qu’ils aiment. J’aime bien découvrir des groupes que j’aime, comme The Hives. Mais j’espère que l’avenir verra naître plus de groupes hard et heavy!

  • Vous vous lancez dans une grande tournée européenne pour février/mars. Une quarantaine de dates en deux mois. Comment sentez-vous cette aventure?

Avec ma Playstation, plein de jeux vidéos, des livres et du Café! On se connaît tous donc c’est pas trop dur, on est tous très proches. Même si le bus est plein de mecs qui puent.

  • Quelles sont les salles qui vous impressionnent le plus?

The Square à Harlow m’impressionne parce qu’on y a joué notre premier concert. C’est dans une ville pauvre et la municipalité a essayé à plusieurs reprises de le fermer, mais tout le monde était contre.

  • Un concert que vous aimeriez rejouer?

Mon premier concert avec la dextérité que j’ai maintenant!

En Bref

  • The Stooges ou Sigur Ros?

The Stooges

  • Guy Ritchie ou Danny Boyle?

Guy Ritchie

  • Paris ou Londres?

Paris

  • Neo-Punk ou Post-Punk?

Les deux

  • Seul ou accompagné?

Seul avec ma PS Vita

 

Ils seront ce soir (dimanche 15.03) à la Rockhal

et le 17 avril au Festival des Artefacts à Strasbourg