THE WOMBATS, une petite pétanque ça te dit?
A l’origine des Wombats, il y a trois potes de la Liverpool Institute for Performing qui s’envolent d’Angleterre pour partir jouer en Chine… Balancé, à la va vite, pour mettre quelque chose sur l’affiche de leur premier concert en 2003 à Liverpool, le nom “The Wombats”, leur ait resté, et leur colle finalement à la peau. Plus pour le côté sympathique et heureux de la tronche du marsupial que pour le reste. Un peu sans se prendre trop au sérieux, très vite, le groupe décolle. Matthew Murphy, Dan Haggis et Tord Overland-Knudsen, commencent par conquérir le Japon avec un premier album, presque oublié, titré Girls, Boys and Marsupials (2006) puis se plongent dans le grand bain avec A Guide to Love, Loss & Desperation (2007). This Modern Glitch en 2011, est très bon, mais c’est leur petit dernier Glitterbug qui semble leur consacrer maturité et une véritable aura musicale. Aujourd’hui toujours très proche, le trio, a la chance tous les ans de partir à l’aventure autour du monde pour jouer leur musique…
- Depuis la sortie de votre premier album, avez-vous toujours envie de danser sur Joy Division?
C’est quelque chose qui nous arrive de temps en temps. Ça nous rend ‘so happy’…
- D’après vous qu’est-ce qui a fait de vous la résurrection de la pop anglaise?
Je ne savais pas que la pop anglaise était morte! Mais merci en tout cas, je suis heureux que vous pensiez qu’on lui ai fait un bon bouche à bouche!
- Supergrass, les Kinks, Arctic Monkeys, The Killers, ça vous emmerde qu’on cite ces groupes pour comparer votre musique?
Pas du tout. C’est un honneur d’être comparés à ces groupes adorés dans le monde entier!
- Après un premier album superbement «britannique», This Modern Glitch rompait avec le côté pop anglaise pour rejoindre le registre punck-rock à l’américaine. Quel virage avez-vous pris depuis A Guide to Love, Loss and Desperation?
Plus de synthés. Plus de mois passés à Los Angeles. Une envie de découvrir une autre direction pour le groupe. Voilà la recette.
- En avril dernier vous avez sorti Glitterbug, un troisième disque aux accents très pop mais très réussi. Pouvez-vous nous parler de l’élaboration de ce troisième album?
On a essayé de renouveler notre façon d’écrire. Parce qu’on voulait travailler différemment mais aussi par nécéssité, Murph étant plus souvent à Los Angeles. Avec Tord on écrivait les bases de la musique et on envoyait tout ça à Murph pour qu’il y greffe les paroles. Parfois Murph nous envoyait une idée sur laquelle on travaillait à notre tour. On a enregistré la plupart des démos à Liverpool et ensuite on a débarqué à Londres pour sortir de notre bulle et avoir un point de vue extérieur. C’est là que Mark est entré en scène.
- Que pouvez-vous me dire à propos de Mark Crew?
C’est quelqu’un de tellement serein et drôle qui a rendu le processus de production léger et assez facile. On a le même âge, donc une culture musicale et des inspirations communes. En plus c’est un maître de kung fu et il a la meilleure des barbes. Le seul point négatif de son studio c’est que c’est une boîte à chaussures sans fenêtre.
- Et à propos de Manny Marroquin (Kanye West, Alicia Keys)?
Il a des oreilles magiques. D’habitude quand quelqu’un mixe un de nos albums, on a pas mal de rectifications à faire. Avec lui c’était presque du premier coup à chaque fois.
- “Glitterbug”, qu’est ce que ça veut dire?
“Glitterbug” c’est un peu le côté caché et sombre de tout ce qui brille.
- Vous avez abandonné le sous titre de vos deux précédents albums, “The Wombats Proudly Present”, pourquoi?
Au niveau de l’esthetique de l’album, c’etait mieux sans.Ce qui ne veut bien sûr pas dire que l’on en est pas fier!
- Globalement votre musique a beaucoup évolué depuis votre premier disque. Néanmoins Greek Tragedy et Curveballs, répondent beaucoup au style Wombats. Est-ce que c’est quelque chose que vous ressentez également?
A chaque fois que l’on crée un album, on essaye de faire évoluer notre son. On ne veut pas reproduire ce qu’on a déjà fait. C’est assez ironique car pour nous Greek Tragedy et Curveballs sont justement deux chansons assez éloignées de ce que l’on a fait avant. Quand Tord et moi avons créé la musique de Greek Tragedy, nous avons même hésité à la montrer à Murph tellement nous pensions que c’était différent. Mais ce n’est pas la première fois que l’on entend cela sur ces chansons donc je suppose qu’il doit y avoir du vrai la dedans. Les oreilles de notre public sont plus objectives que les nôtres!
- Pour Greek Tragedy, Finn Keenan réalise un clip génial basé sur une idée forte. Comment s’est monté ce clip?
On savait que l’on voulait une histoire en forme de tragédie grecque, avec tous les éléments qui vont avec: des héros, un élément perturbateur et une fin sanglante. Finn est arrivé avec cette idée géniale et on a suivi. Au final, on a passé de bons moments couverts de faux sang, dans un entrepôt à moins deux degrés. Tout cela sans bouger d’un cil puisque nous etions censés être morts. Je pense que Murph se rappellera longtemps de son bain de 5 heures dans de l’eau glacée!
- Vous parlez beaucoup d’amour et de sentiment, de drogue, dans vos chansons, vouliez-vous faire un album plus profond, plus viscéral?
Toutes nos chansons sont ecrites par Murph. L’ambiance de chaque album dépend donc beaucoup de ses experiences personnelles. Ce serait donc sans doute mieux de lui poser la question. Mais je peux vous dire que chaque chanson sonne vrai pour moi. Je sais qu’elles viennent de ses tripes.
- La très sincère Headspace, dépeint un besoin d’évasion de l’esprit et du corps. C’est certainement le titre le plus personnel de l’album. Que représente t-il pour vous?
Je pense que Headspace parle de l’obsession que l’on peut avoir pour une personne. Comment chaque image et chaque pensée nous ramènent inéluctablement à elle.
- Il y a quoi dans vos iPods ces temps-ci?
J’écoute beaucoup le super nouvel album de Tame Impala et de Father John Misty. Avant d’aller sur scène en ce moment j’ecoute le classique ‘Gypsy’ de Fleetwood Mac, c’est impossible d’entendre cette chanson et de ne pas danser avec un grand sourire sur le visage!
- Quoi de prévu pour la suite?
On vient de finir la saison des festivals. Jusqu’à Noël on sera en tournée au Royaume-Uni, plus largement en Europe et aux Etats-Unis.
- Où serez-vous demain?
Sur la lune en train de faire une bonne partie de pétanque.