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Un nouvel écrin à l’apex de l’architecture et de l’art pour Ruinart

Par Fabien Rodrigues / Photos : ©Mathieu Bonnevie

La Maison Ruinart est non seulement un des fleurons les plus reconnaissables du vignoble champenois et une des fiertés effervescentes du groupe LVMH, mais elle est également une amoureuse des arts, de l’art de vivre et de la nature. Après trois longues années de travaux, ces trois éléments se retrouvent combinés dans un 4, rue des Crayères complètement repensé. Au centre de ce projet de prestige et de savoir-faire, un bâtiment onirique signé de la star Sou Fujimoto et un jardin d’œuvres d’art spécialement commissionnées…

Un chemin de crayères à ciel ouvert, qui mène le public sur une centaine de mètres jusqu’au centre de l’action : c’est ainsi que l’on rentre à présent « chez » Ruinart. Trois ans de travaux et une métamorphose dévoilée en grande pompe certes, mais aussi et surtout en présence à qui on doit sa réussite. Difficile de fixer le regard pendant quelques instants tant les points d’attrait sont nombreux : le domaine émane une vibe organique qui mène l’observateur aux différents centres d’intérêt – anciens ou nouveaux – du site de production, de visite, d’expérience et de vente de la Maison Ruinart. « Ouvert depuis des générations aux courants qui façonnent la Champagne et le monde, le 4 RUE DES CRAYÈRES, à Reims, est une adresse unique, où talents et savoir-faire évoluent en harmonie avec le vivant. C’est là que s’exprime le terroir culturel de la plus ancienne maison de Champagne » : la Maison pose d’emblée un de ses arguments les plus convaincants.

Le rêve de Sou Fujimoto

Face au bâtiment centenaire a surgi un pavillon contemporain en pierre de taille et en verre d’une grande pureté de lignes. D’abord dissimulé au regard, ce pavillon Nicolas Ruinart, qui abrite l’espace d’accueil, de vente ainsi que le bar Ruinart a été confié à l’architecte Sou Fujimoto. Parmi ses réalisations les plus iconiques : L’Arbre Blanc à Montpellier, le Pavillon du Japon lors de la Biennale de Venise 2012 ou encore plus récemment la tour Hana à Nice et le BEM à Paris. Son « Grand Ring » est également en construction à Osaka pour l’Expo 2025, rien que ça. Fujimoto a imaginé un espace inspiré par l’évanescence des bulles de champagne, sculpté par la lumière : le quatrième mur est, de fait, une paroi de verre qui ouvre sur la cour d’honneur. Le corps du bâtiment répond au stvle des façades 19e en vis-à-vis et sa toiture, asymétrique, forme une courbe rappelant la rondeur d’une bulle de champagne géante qui serait venue se poser là, faisant le vide sur une partie imaginaire du bâtiment. « Mes valeurs en tête pour proposer et réaliser ce projet étaient le calme, l’harmonie, l’élégance et l’intégration dans l’environnement. Le travail autour de la lumière était aussi très important, avec cette idée de légèreté et de transparence faisant se fondre la structure du pavillon dans une expérience unique au sein du domaine », confie-t-il pour l’occasion.

En effet, grâce à cette immense baie vitrée, le visiteur se retrouve face à la cour d’honneur à la façon d’un tableau. La gradation du verre, de la transparence a une subtile opacité, crée une impression évoquant à nouveau l’effervescence du champagne et un « dialogue fécond » avec les bâtiments préexistants met en exergue la modernité de son dessin asymétrique, « comme dans un rêve »…

La stimulation des sens

Au sein de l’espace de réception, pensées comme le prolongement intérieur de la végétation du jardin, des tiges hautes surgies du sol, fibres de lin poudrées de marbre par Cogitech forment des îlots blancs, révélant ou dissimulant les différents espaces dans un jeu de perspectives. Au centre étincelle un carrousel de verre dont les parois se reflètent à l’infini dans un plafond en miroir, vision vertigineuse reliant le sol et le ciel, « le passé et le futur ». Nichés le long de ces parois hypnotiques, des flacons de champagne Ruinart Blanc de Blancs qui donnent envie de les cueillir comme des fruits mûrs… Dissimulée au sous-sol, une cave secrète, intimiste et exclusive, permet quant à elle aux amateurs et collectionneurs de vivre une expérience privilégiée. Tout cela, et bien plus encore, est la patte de Gwenaël Nicolas, architecte d’intérieur chouchou de nombreuses Maisons de luxe et tokyoïte passionné, autre membre de la dream team composée par Frédéric Dufour, Président de Ruinart, pour cette étonnante transformation patrimoniale.

Il se confie également : « Cette transformation se devait de traduire la transition vertueuse et responsable entre le passé, le présent et le futur de Ruinart. Les exigences durables n’étaient même pas une question pour moi, qui vis au japon : elles vont de soi et peuvent tout à fait s’intégrer dans l’esprit de surprise dans lequel on a souhaité placer les visiteurs. Elle se devait aussi de traduire non seulement où va l’enseigne, mais aussi toute l’industrie du Champagne et, in fine, le monde ».

Autre point de rendez-vous et de stimulation des sens ô combien important au sein de ce beau pavillon : le Bar by Ruinart, évidemment, et son atmosphère sereine et empreinte de nature. Les bulles de verre d’Atelier Barrois, en lévitation au-dessus du bar massif en pierre beige rose, attirent le regard et les papilles vers la dégustation d’un bon flacon. Les fauteuils, vêtus dans une palette de verts délicats « qui semblent infusées par celles des feuilles de Chardonnay », invitent à la convivialité. Enfin, l’élégante terrasse et son alcôve à l’ambiance tout aussi onirique – et qui n’est pas sans rappeler l’énigmatique parc des Faux de Verzy tout proche – créent une dernière liaison naturelle avec la cour d’honneur, le jardin et les œuvres géniales qui y ont été installées…

Que d’ares, que d’art

« L’art fait partie du patrimoine de la Maison, depuis son origine. Grâce à l’émotion qu’il suscite, il permet de porter un regard moderne sur le vivant », confie Frédéric Dufour – et c’est plus qu’évident lorsqu’on parcourt les allées du nouveau jardin du domaine. C’est là que sont intervenus Fabien Vallérian, Directeur Arts & Culture de la Maison Ruinart et Christophe Gautrand, entrepreneur paysagiste de renom choisi pour dessiner ou redessiner les extérieurs du domaine

Lors de présentation du projet, Fabien est quant à lui revenu sur le processus de création – et l’ampleur – de cette partie immanquable du domaine : « Nous avons écumé beaucoup de salons et de biennales pour sélectionner les artistes participants et, au final, au lieu de la demi-douzaine d’œuvres prévues à l’origine, ce ne sont pas moins de 19 qui ont été commissionnées à cette occasion. Leur représentation est très diverse, notamment en matière d’expérience, avec des artistes de 30 à 80 ans ; mais un point les rassemble : leur travail engagé sur la durabilité et l’environnement, avec un message fort et une curiosité pour la Champagne. Nous avons voulu des œuvres qui n’étaient pas qu’esthétiques, mais aussi génératrices d’impact dans l’expérience qui vit le visiteur désormais en venant au 4 RUE DES CRAYÈRES. Et pour être honnête, il reste de la place ! ». Un jardin d’art donc, qui se place comme un véritable atout pour stimuler les trois publics visés par Frédéric Dufour : le régional qui en fait une destination locale ; le français de manière générale, qui découvre l’art de recevoir Ruinart lors d’un séjour en Champagne ; mais aussi et bien sûr l’international qui profite d’un fer de lance du savoir-faire viticole français à une petite heure de Paris.

Mais attention : les œuvres ne sont pas disposées au hasard, loin de là ! Les artistes ont en effet étroitement collaboré avec Christophe Gautrand, qui – au-delà de recréer un espace naturel extérieur digne du renouveau de cette adresse, a dû trouver les essences justes et les placements opportuns pour chaque sculpture et installation. C’est par exemple notoire pour Xylemia, installation de l’artiste néerlandais Thijs Biersteker, baptisée en référence au mot xylem qui désigne le tissu végétal qui achemine l’eau des racines vers le haut des plantes et qui met la technologie au service d’une expérience interactive : grâce à des capteurs, les informations sur la santé des arbres, recueillies en temps réel en mesurant le flux de sève, sont traduites par des signaux visuels. Utilisant des technologies similaires à celles employées par les œnologues de la Maison quand ils étudient le cycle de vie de la vigne, Thijs Biersteker livre ainsi une illustration sensible de l’intelligence du vivant. Ou encore avec Between us (Entre nous) de l’artiste française Lelia Demoisy, avec laquelle elle souligne les liens d’interdépendance noués par deux érables du jardin, à la façon de liens discrets qui enlacent leurs troncs et rendent perceptible leur intimité. Évoquant le symbole de l’infini, ces cercles suggèrent que chacun de nous est concerné par cette symbiose et coopération qui unit les deux arbres, nous renvoyant à nos propres liens de dépendance avec la nature et à notre appartenance au règne du vivant…

Modernité, durabilité, élégance, savoir-faire, gastronomie, hospitalité, équilibre ou encore créativité : nombreuses sont les vertus mises en œuvre autant qu’en lumière par la Maison Ruinart dans cette incroyable métamorphose du 4 RUE DES CRAYÈRES. Une métamorphose dont on pourrait parler encore bien plus, mais qui se vit sur place, au contact de celles et ceux qui l’ont faite et s’engagent à entretenir son message dans les décennies à venir, au moins…

Ce format est également à retrouver dans le Bold Magazine #88, à lire en ligne ici!

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