Regarder la vidéo en entier
Accéder directement au site
BOLD Magazine BOLD Magazine

Verbier ou le «Rutsch» chic et canaille

Par Fabien Rodrigues

C’est un mélange de chic, de folles festivités, de gastronomie et d’un petit « je ne sais quoi » international qui en fait une de stations alpines les plus prisées des amateurs de poudreuse luxembourgeois : Verbier, au cœur du canton du Valais, nous donnes des envies de dévaler les pistes et de dégommer des shots ! En constante évolution, elle est la destination coup de cœur de Bold pour rutschen – glisser – comme il faut cet hiver…

On y croise autant de plaques luxembourgeoises que de familles anglaises aisées, ou presque : pendant longtemps, toujours à présent mais moins qu’avant pour cause de Brexit, Verbier a été LA station anglophone des Alpes suisses par excellence. Il y a « quelques » années, on y croisait volontiers James Blunt en tournée des grands ducs, Richard Branson faire son jogging du matin comme si de rien n’était ou encore Jason Statham faire…well, tout ce qu’il veut, soyons honnêtes. Ainsi que tout le gratin grand-ducal, festif ou plus discret, qui y passait une semaine ou même un grand week-end, à la recherche d’un bol d’air frais, chic et un peu déjanté.

GRANDS ESPACES, GLISSADES ET RIPAILLES

Il faut dire que la station du Val de Bagnes n’a pas à rougir de ses illustres voisines que sont Gstaad ou Chamonix, juste de l’autre côté de la frontière française : avec plus de 300 kilomètres carrés, le territoire de Verbier représente aujourd’hui l’une des plus grandes communes de Suisse, dont plus de la moitié des espaces sont classés en zone naturelle protégée. On y pratique évidemment tout ce que les sports d’hiver peuvent inclure dans leur lexique : ski, snowboard, freeride, ski de fond, peau de phoque, œuf d’autruche ou raquettes… Trouvez l’intrus ! Autres activités à envisager pour une expérience hivernale inoubliable : luge, balades en chiens de traîneaux, saut en chute libre, parapente ou encore escalade sur glace, le programme s’annonce chargé pour qui veut profiter des superbes paysages de la station et de ses environs.

À noter que Verbier a aussi beaucoup misé ces dernières années sur sa belle saison, notamment en rassemblant les fans de mountain biking, qui s’y affrontent chaque année lors du Grand Raid BCVS – Swiss Mountain Bike Race Marathon, la plus importante course VTT d’Europe en haute montagne qui compte en moyenne 2500 participants. Mais trêve d’aventures et de cascades sportives, on n’est pas dans Mental! ici (coucou Simon)… Les pentes, c’est beau, c’est blanc, mais c’est aussi parsemé de quelques bons restos d’altitude où il serait bien dommage de ne pas s’arrêter pour une pause gourmande – quitte à avoir du mal à repartir – attention, consommer de l’alcool avec excès peut être dangereux, tout ça, tout ça… Le vrai bon plan du midi, c’est le Dahu, avec les bons plats locaux cuisinés sur place par le patron Claude-Alain Besse, l’accueil au top d’Anne et des prix honnêtes. L’établissement bénéficie aussi d’un snack « sur le pouce », Le Break, et d’un bar, de quoi satisfaire toutes les stratégies de repli…

« À VERBIER, ON CROISE TOUT LE GRATIN GRAND-DUCAL ET BRITANNIQUE, FESTIF OU PLUS DISCRET, À LA RECHERCHE D’UN BOL D’AIR FRAIS, CHIC ET UN PEU DÉJANTÉ »

PARTY TIME + ME TIME

De retour des pistes, il est temps de savoir où aller guincher comme jaja et faire la nouba jusqu’à l’aube
dans le dernier endroit in, avec des oiseaux de nuit locaux qui n’ont littéralement jamais prononcé ces quelques mots… Il faut dire que la valse des bars de nuits et autres clubs est toujours très active à Verbier, et chaque établissement peut très bien avoir changé de nom d’une saison à l’autre
au mieux, d’une semaine à l’autre au pire. Dans ce ballet des endroits branchés, un résiste aux affres des tendances du moment et se maintient comme un phare : le Farm Club, institution « élégante, intime et excentrique » fondée en 1971, qui n’a jamais désempli jusqu’à présent. Situé aujourd’hui au sein de l’Experimental Chalet et tenu depuis quelques bonnes années par l’inénarrable Kevin – sorte de Régine de Verbier en version mecton hétéro – l’endroit reste un incontournable clivant certes, mais un incontournable.

Plus jeune et très en vue, le Numéro 8 campe lui depuis peu en face de l’intemporel Hôtel Farinet et de ses après-skis toujours aussi courus, sur la place principale de Verbier, et au pied du boutique hôtel de neuf chambres et du même nom. On y mange, on y trinque, mais on y fait aussi quelques belles soirées, voire afters dominicales à grands coups de DJ sets. Non loin de là, on aimait beaucoup à l’époque le Coup d’État, devenu ensuite Twin Peaks, puis Monoski et sûrement autre chose depuis, déjà et encore fermé (ou l’inverse ?), mais qui pourrait bien, entre l’écriture de ces lignes et la parution du magazine, avoir trouvé repreneur et nouveau concept sexy… Suspens !

Enfin, difficile de ne pas conseiller un des endroits les plus chill mais aussi les plus festifs de la ville, l’attitude en moins – presque tout le temps : Le Crock No Name, bar musical à la belle terrasse avec vue, à quelques pas bien pentus du Farinet et tenu par Pierre-Jean Leclercq et son équipe. C’est au final là qu’on a toujours passé les meilleures soirées et les visiteurs grand-ducaux – surtout celles et
ceux qui ont eu la joie de connaître Pierre-Jean à l’époque où il servait le Tout-Luxembourg au Cat Club et au Melu – en sont particulièrement friands…

(Photos : ©Christophe Voisin)

Après une soirée riche en déhanchés, quoi de mieux qu’un bel après-midi tout confort dans le plus beau spa de la ville ? Attention, adresse d’insider absolue : le spa de La Cordée des Alpes reste un des lieux les plus féériques dans lesquels on a pu se prélasser dans un jacuzzi. Le décor à la fois contemporain et feutré, meublé avec goût, le feu ouvert, les couleurs apaisantes et les grandes alcôves où prendre soin de soi comme jamais : il n’y a pas à tortiller, c’est le meilleur spot pour se ressourcer, de loin.

(Photos : courtesy of La Cordée des Alpes / ©Melody sky)

GUIDE MICHELIN : IL N’EN RESTERA QU’UN !

Si on a toujours su manger correctement, voire bien, voire très bien à Verbier, le nombre de bonnes adresses et de tables adoubées par le guide rouge fondent comme neige au soleil depuis un moment. En cette fin d’année 2024, la scène Michelin de Verbier ressemble à un épisode de Highlander sur M6 en 1997 : deux survivants référencés, dont un vit ses derniers instants… La Table du Vingt-Deux, table née comme un speakeasy se trouvant derrière la bibliothèque du Crock susnommé et également gérée par le truculent Monsieur Leclerc, a en effet annoncé qu’il s’agissait de sa dernière saison. Pierre-Jean a de nouvelles ambitions, les propriétaires des murs aussi : c’est l’heure de la fin d’une belle aventure que Gault & Millau Suisse avait même qualifiée de « merveilleuse » en janvier dernier.

(Photos : ©Christophe Voisin)

Ambiance vintage élégante, cuisine ouverte, bons vins suisses et produits locaux mis en valeur – et pas qu’un peu : l’endroit est une belle adresse à la qualité constante au fil des jeunes chefs qui ont occupé sa charmante cuisine ouverte. Après Adam Batema et Thomas Vado, c’est le chef Maxime Gombaud qui ravira les guests bien renseignés de l’endroit pour cette ultime ouverture saisonnière de La Table du Vingt-Deux, qu’il faudra ne surtout pas louper si vous êtes dans les parages – et ce avant le baisser de rideau, le 22 avril à 22h22…

Un peu plus haut, un incontournable est, quant à lui, le dernier récipiendaire d’une étoile Michelin à Verbier : Le Chalet d’Adrien constitue toujours un véritable bastion de gastronomie et de luxe tranquille. Le chef de la Table d’Adrien, Sebastiano Lombardi, originaire des Pouilles, y porte une attention particulière aux produits nobles et à une cuisine sophistiquée aux parfums de la Botte, inédits dans la station. Une combinaison qui explique probablement la longévité de l’endroit.

« LA SCÈNE MICHELIN DE VERBIER RESSEMBLE AUJOURD’HUI À UN ÉPISODE DE HIGHLANDER : DEUX SURVIVANTS RÉFÉRENCÉS, DONT UN VIT SES DERNIERS INSTANTS… »

Enfin, une dernière adresse est à bien garder dans son carnet de voyage, mais cette fois sur le chemin du retour puisque celle-ci se trouve à Martigny, au creux de la vallée : Les Touristes, jeune restaurant déjà très en vue proposé par deux anciens jeunes chefs prometteurs du Club Alpin de Champex – Maël Gross et Christophe Genetti. À la suite de leur distinction en tant que découverte de l’année 2022, le duo de chefs a ainsi inauguré son nouveau fief, recevant rapidement la bagatelle de 16 points par le guide Gault & Millau Suisse. Les deux copains s’y inspirent de la saisonnalité, en mettant en avant le végétal et en privilégiant les produits locaux…

Un arrêt gourmand aux Touristes donnera de plus l’occasion pour les férus de culture de passer une tête dans une des institutions les plus insolites de la Confédération helvétique : la Fondation Gianadda et son impressionnant jardin de sculptures, situés à quelques minutes à peine !

Ce focus tourisme qui donne des envie des glissades stylées est également à retrouver dans Bold Magazine #89, à lire en ligne ici!

Un concentré de news culture, de bons plans lifestyle, de reviews et d’exclus en une newsletter BOLD chaque mercredi ? C’est en un clic avec ce lien !