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Victor Tricar, danser sur la toile

Texte : Godefroy Gordet

Force est de constater que le travail de l’artiste peintre Victor Tricar intrigue autant dans la forme que dans le fond. D’ailleurs, l’adage qu’on lui collerait bien serait celui de quelqu’un qui ne lâche rien. Tricar s’acharne à montrer sa légitimité dans ce milieu artistique, où l’on s’intéresse souvent plus au futile qu’à la substance. Portrait. 

Victor Tricar, découvre le dessin au lycée, qui devient comme un palliatif à l’ennui qu’il ressent en cours. La peinture est venue plus tard, au retour d’un voyage, alors qu’il a 25 ans, « j’avais peint dans un style automatique… Un chemin s’est ouvert devant moi et depuis ce temps je n’ai jamais cessé de peindre ». À 37 ans aujourd’hui et quelques 12 années en tant qu’artiste peintre, Victro Tricar a vagabondé entre trois écoles d’art, fier de ne pas avoir été formaté, « acquérir des bases techniques c’est important, mais il faut beaucoup travailler pour créer son propre langage ».

Le français dit porter en lui un idéal de justice et une quête de vérité qui se décline dans son travail par des couleurs vives et optimistes, « de mon point de vue l’artiste va diffuser un message, une énergie, alors il vaut mieux avoir quelque chose de positif à transmettre ».

Il y a ainsi dans ses toiles, pléthore d’informations visuelles, mais des directions très claires dans le propos. Un processus créatif de l’idée à la toile qu’il prend comme un voyage.

Entre néo expressionnisme et caractère underground, ses toiles rappellent Basquiat, Penck ou encore Robert Combas. Néanmoins, d’autres influences guident son travail, « je suis graphiste de formation, le symbole, le logo, je l’ai étudié et je l’utilise avec une dimension mystique ». Imprégnée par son époque, la saturation de la publicité, les marques, la signalétique, Victor Tricar utilise ce langage moderne pour diffuser un message plus spirituel.

Entre 2009 et 2016, c’est dans le clinquant de la Californie et du Panama qu’il définit sa ligne artistique principale, entre une effervescence de couleurs et un vagabondage des lignes et des formes.

Après de nombreuses années à sillonner le monde avec sa peinture, il a élu domicile au Luxembourg en novembre 2016 et finit par y exposer pour la première fois l’année d’après, à l’Éclat de verre de Howald. Sous le titre Warrior, Tricar rassemble plusieurs toiles et propose un live painting durant le vernissage. Sa démarche à l’époque, était assez claire, « expose et vend, mon pote ! ».

En bon acharné, Victor Tricar ne lâche rien et l’année dernière, ses œuvres ont été présentées à la Luxembourg Art Week. Une belle reconnaissance que d’être présent à ce salon d’art international, « la galerie d’à côté vendait un Miró et un Dubuffet et moi j’étais là dans un coin avec mon grand sourire ».

Tout récemment l’artiste a développé End of Innocence, sa dernière exposition personnelle initiée par la galerie éphémère ARTSCAPE. Une galerie gérée par Christine Kieffer et Stefanie Zutter, des galeristes à l’esprit ouvert et souple, avides de prises de risque, « chose que l’on voit malheureusement trop peu dans les grandes structures, plutôt conservatrices ». L’exposition mélange deux périodes de la vie du peintre, celles du Panama et du Luxembourg, comme pour signer la fin de l’innocence et le début de la maturité chez lui, « il faut travailler, élaguer, aller à la mine tous les jours sans rien attendre au début, et un jour peut-être, le diamant que l’on a passé des années à tailler, commence à briller ».


Retrouver l’intégralité de notre portrait sur Victor Tricar dans le Bold 58 dispo actuellement