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Vincent Lacoste, l’éternel “jeune acteur” devenu incontournable

À tout juste 28 ans – dont une dizaine d’années à enchainer les rôles – Vincent Lacoste s’est imposé comme un acteur incontournable du cinéma français. Son secret ? Un peu de chance, beaucoup de travail et surtout… une aura comique naturelle.

Quelques semaines après avoir raflé le César du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation dans le drame historique balzacien Illusions perdues de Xavier Giannoli, le revoilà dans les salles obscures mercredi avec De nos frères blessés. Dans cette adaptation libre du roman de Joseph Andras – prix Goncourt du premier roman en 2016 – signée Hélier Cisterne (Vandal, 2013), il incarne Fernand Iveton, qui fut le seul Européen exécuté durant la guerre d’Algérie (1954-1962) en raison de ses actions auprès du FLN.

Pas un film sur la guerre d’Algérie, “De nos frères blessés” explore davantage les vies intime et personnelle de Fernand Iveton, toutes deux percutées par la guerre. En s’impliquant avec le FLN, trahit-il sa famille ? Et son pays, la France ? Mais en détournant le regard de la situation des Algériens, ne trahit-il pas ses valeurs morales ? Jamais tranchées, ces questions sont au coeur du film.

Découvert à 16 ans

“L’histoire m’a plu tout de suite”, confie l’acteur lors d’un entretien. “Raconter le parcours d’un héros ordinaire dépassé par les événements et son engagement moral, j’ai trouvé que c’était très fort”. Un rôle qui le sort de sa zone de confort, lui qui est un habitué des comédies ? “J’aime tous les genres, même si c’est vrai que j’ai commencé par faire des comédies. D’ailleurs, j’espère que je continuerai à en faire parce que c’est ce que j’aime vraiment, mais ça ne m’empêche pas d’entrer dans d’autres univers”, dit-il.

Découvert à l’âge de 16 ans dans Les Beaux Gosses, le premier long métrage de Riad Sattouf (2009), devenu au fil des années une figure tutélaire pour l’acteur, il traîne sa moue enfantine et sa force comique innée de film en film depuis une dizaine d’années. Alternant grosses productions comme Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté (2012) et films plus confidentiels comme Deux fils (2018), il peut se targuer d’avoir tourné avec de grands noms du cinéma français comme Jean-Pierre Bacri, décédé en 2021, (Tout de suite maintenant, 2016) Gérard Depardieu (Saint Amour, 2016), Virginie Efira (Victoria, 2016) ou encore Léa Seydoux (Journal d’une femme de chambre, 2015).

Anxieux

“Je suis très chanceux de faire ce métier que j’aime et j’essaie de le faire avec passion. Je suis très heureux que ça se passe comme ça pour l’instant”, répond-il lorsqu’on l’interroge sur sa filmographie. Et d’ajouter : “D’ailleurs je réalise pas vraiment”. A 28 ans, il a déjà tourné dans une trentaine de films. Pourtant, l’image de “jeune acteur” – titre du premier tome de la trilogie que lui consacre Riad Sattouf sorti le 4 novembre dernier – lui colle à la peau. “Vincent, c’est quelqu’un qui a une vraie fraîcheur et qui vous inspire immédiatement de la sympathie”, souligne le réalisateur Hélier Cisterne.

Attention toutefois à ne pas s’y tromper. Car sous ses airs d’éternel ado nonchalant et rieur se cache en réalité un bosseur un peu timide: “Je suis quelqu’un d’assez anxieux même si ça se voit pas (rires). Donc oui, j’aime bien préparer mes rôles. Me préparer à chaque tournage c’est indispensable”, raconte-t-il.

Nommé à cinq reprises aux César, il aura fallu attendre la 5e fois pour qu’il puisse repartir avec sa première statuette. “Ca m’a bien fait plaisir”, se remémore-t-il entre deux blagues. Le rôle d’Etienne Lousteau dans les Illusions perdues était “un rôle exceptionnel”, confie-t-il. Et de conclure : “Ce film aura toujours une place à part pour moi”.