Vod.lu, le nouveau Netflix luxembourgeois ?
T’y as peut-être déjà jeté un œil : le service de vidéo à la demande Vod.lu est en ligne depuis maintenant une quinzaine de jours. Un Netflix à la sauce luxembourgeoise ? Un peu, dans la mesure où le but est ici de promouvoir les productions nationales. Mais pas seulement : en plus de 140 films produits ou coproduits au Grand-Duché, tu auras bientôt accès à un catalogue de près de 3000 films orientés autour du ciné européen et indépendant. La comparaison avec Netflix a cependant ses limites, à commencer par celles qui bordent les deux modèles économiques. On ne parle pas tout à fait de la même chose. Comme son nom l’indique (vod : «Subscription video on demand»), avec Vod.lu, pas d’abonnement. Tu loues ton film (de 0,99€ à 3,99€) ou tu l’achètes définitivement (de 6,99 € à 14,99 €). «Ce que nous vous offrons, c’est un regard alternatif et militant sur le cinéma ainsi que la diffusion et le soutien d’une culture indépendante» dit l’un des slogans du service.
On va devoir patienter pour la SVOD
Militant. Il faut comprendre donc que la SVOD, soit le modèle sur lequel se base Netflix, ce n’est pas pour tout de suite. «Tout l’enjeu est de valoriser le cinéma et de le monétiser de manière cohérente et juste» souligne ainsi Maxime Lacour, CEO d’UniversCiné Luxembourg. En gros, hors de question de brader des films en proposant un abonnement à moins de 10 euros et de ne reverser «que quelques cents» aux producteurs. Ceci étant, Maxime Lacour ne ferme pas complètement la porte à une offre d’abonnement qui pourrait éventuellement voir le jour à la fin de l’année prochaine. Si cela se fait, le CEO d’UniversCiné Luxembourg compte proposer des films récents, en tout cas moins de deux ans après leur sortie en salle. «C’est une question de temps. Pour l’instant, nous voyons vod.lu comme une alternative à Netflix, pas comme un concurrent.»
Avant de se lancer dans ce projet, la D’Filmakademie avait tenté de se rapprocher des responsables européens de l’entreprise américaine afin de donner de la visibilité aux films luxembourgeois, jusque là invisibles sur les plateformes déjà existantes. «Netflix était très intéressé… à partir du moment où il y avait aussi des acteurs américains dans nos films» raconte non sans humour Claude Waringo, président de la D’Filmakademie.
Ce service de vidéo à la demande, né de l’initiative de D’Filmakademie, est soutenu par Creative Europe, le Film Fund Luxembourg et la Chambre de commerce. UniversCiné Luxembourg, cogérée par la D’Filmakademie et UniversCiné Belgium, a pour vocation d’opérer la plateforme en français, anglais et allemand et de le distribuer auprès d’un grand nombre d’opérateurs, au Luxembourg et à l’international.