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Voyage en Sicile

Texte: Raphaël Ferber
Photos: Raphaël Ferber
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Le restaurant Oro E Argento accueille dans sa cuisine le chef italien étoilé Pietro D’Agostino, le temps du Festival de la Sicile, qui a lieu jusqu’à la fin de la semaine. On a goûté à son menu, on te dit tout.

«La Sicile a été colonisée à maintes reprises et chaque peuple a laissé une trace de son passage, qu’on retrouve dans nos plats.» C’est de cette façon que Pietro D’Agostino a présenté son menu basé sur les poissons et les fruits de mer et élaboré à «quatre mains» avec Yann Castano, le chef du restaurant Oro E Argento, au Sofitel Luxembourg Europe, récemment récompensé d’un 15/20 dans le guide Gault&Millau consacré au Grand-Duché. Un menu à 95 euros qui s’inscrit dans le cadre du Festival de la Sicile, qui a d’ores et déjà débuté depuis lundi. Pour en apprécier toutes les subtilités (car on peut vous le dire dès maintenant, c’est une réussite), il va falloir vous dépêcher : le chef étoilé a accepté de quitter «La Capinera», son restaurant en Italie, durant une petite semaine, jusqu’à dimanche. Une semaine qui passe forcément un peu plus vite pour nous que pour son équipe en Italie, qui, au vu du talent de son chef, doit sans doute trouver le temps un peu plus long en son absence…

Bref, ce «mélange de toutes les saveurs siciliennes» que Pietro D’Agostino propose en six plats débute par un velouté de fèves et petit pois, marié à un Bocconcini de poisson, fenouil et citron confit. La suite, une salade de Gambero rosso agrémentée de ciboulette, d’oranges, d’amandes et de pizzette di Avola, est associée à un vin blanc «Hauner Salina Bianco», dont la robe dorée le ferait passer pour un vin de paille. Mais on s’est bien retrouvé face à un vin sec, issu des îles éoliennes, parfaitement équilibré, un peu velouté. La passion du chef étoilé n’a cessé de se décliner, du rouget croustillant aux champignons accompagné de pommes de terre en sauce de brocoli Nostrani, et qu’il a tenu à associer au seul verre de rosé de la table (un Rapitala Rosato élaboré à partir de deux cépages, typique du sud de l’Italie), à l’Agnolotti fait maison et sa réduction de crustacés et de petits fruits de mer.

Un menu délicat, constitué de plats légers, qui ne nous comble pas uniquement de par ses qualités gustatives : après le filet de loup de mer péché à la ligne, servi sur sa crème de fenouil et ses petites seiches croustillantes, qui nous a plu autant qu’à Marie-Hélène Onursal, la directrice générale du Sofitel, impossible d’avaler quoique ce soit d’autre… Vraiment impossible? Allez, on ne pouvait pas dire non au dessert, une ricotta poire-chocolat revisitée. On a juste zappé les quelques mignardises et le café. «J’espère vous avoir fait voyager et vous avoir apporté la chaleur de la Sicile, où il faisait 28 degrés aujourd’hui !» a plaisanté Pietro D’Agostino. La chaleur, on ne sait pas… Mais oui, ce voyage culinaire fut particulièrement agréable.