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A Perfect Circle : quadrature du cercle

Photos : Carl Neyroud / Deadly Sexy Carl
Texte : Thibaut André - Carl Neyroud
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Les concerts abondent en ce mois de juin. Et dire que la saison des festivals de l’été ne fait que commencer. La team musicale de Bold Magazine (Carl et Thib) ne ménage pas ses efforts et tient à vous ramener la substantifique moelle de ces grands moments d’émotion. Ce samedi soir, dans l’antre de la Rockhal, A Perfect Circle a donné une prestation mémorable.

Le public afflue en masse tant et si bien que la densité de la grande salle laisse penser que le groupe n’est pas loin de jouer à guichets fermés. Il faut dire qu’on a affaire à des pointures avec cette formation emmenée par son chanteur charismatique – voire mystique – Maynard James Keenan. Ce dernier est surtout connu pour être le frontman de Tool mais aussi le vocaliste de Puscifer. On retrouve en outre des musiciens d’Eagles of Death Metal et des Smashing Pumpkins (James Iha est absent ce soir car il tourne avec SP). En tant que membre fondateur et guitariste soliste, Billy Howerdel est également le technicien du guitariste de Tool, Adam Jones. La boucle est bouclée. Plus exactement, la quadrature du cercle est atteinte.

APC a sorti son quatrième album studio « Eat The Elephant » le 20 avril dernier. La formation officiant en quintet sur scène est connue pour arpenter les vastes plaines musicales du rock alternatif et progressif, offrant une palette sonore assez large et un chant lancinant aux accents parfois rageurs.  Les structures des morceaux sont donc assez complexes et alambiquées sans pour autant verser dans le math rock. Les plages sont de format long et les breaks font la part belle aux ambiances atmosphériques pour amener au final chaque titre vers un climax tant espéré.

Lorsque le groupe envoie le troisième titre avec The Hollow, le public vibre à l’unisson et le gimmick de guitare exécuté au bottleneck en fin de refrain nous plonge dans les bras des sirènes envoutantes, gardiennes de l’univers musical d’APC. Toute voiles dehors, la formation donne le cap.  Maynard semble heureux d’être là. Du moins montre-t-il quelque sentiment amical, ce qui, sur son échelle de sympathie naturelle, relève de la performance olympique.

Sur scène, les musiciens semblent concentrés, très concentrés. On ne note aucun comportement extravagant ni aucune posture provocatrice. Il y a un côté introverti et  réfléchi à leur présence. Les lumières sont sobres et tamisées, ce qui n’a pas dû faire l’affaire des photographes accrédités pour l’occasion. Il était par ailleurs strictement interdit de sortir son smartphone et le personnel de sécurité veillait au grain, réprimandant, voire excluant, toute personne tentant la gageure. L’ambiance était un peu tendue à ce niveau. APC, en la personne de Maynard James Keenan, est obsédé par la gestion de son image selon la rumeur.

Au terme d’un concert de plus d’une heure et demie, le groupe conclura le set avec  « Feathers » dans une version de plus de six minutes. Si la performance musicale fut absolument remarquable et sans faille, on peut éventuellement regretter un manque de jeu de scène. Mais il semble que le groupe ait opté pour la musicalité avant la théâtralité dans un décor spartiate avare de lumière.  C’est un choix artistique.