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Bold #51

BLASPHÈME 2.0


Il y a bientôt deux mois, nous apprenions, comme vous, la fin d’une belle aventure ;
celle de Luxuriant. Alors que le magazine devait fêter ses dix années d’existence,
nous n’aurons donc plus le droit à ses couv’ parfois complétement décalées et ses
interviews, souvent venues d’ailleurs. De notre côté, nous sortions notre première
édition de l’année, et il ne me paraissait pas forcément de bon ton de revenir sur cette
actualité à ce moment-là. Pour être honnête, chez Bold, quand on a appris la nouvelle,
on a tous eu un sentiment mitigé. Celui – égoïste mais totalement pragmatique –
de nous dire que cela pouvait être une opportunité pour nous, mais d’un autre côté,
qu’on ne pouvait pas se réjouir de la fin d’un mag’ – concurrent ou non – qui avait
marqué de son empreinte le paysage médiatique luxembourgeois. Malgré sa gratuité
et la logique commerciale inhérente à ce modèle économique, Luxuriant était parvenu,
avec le temps, à faire naître un style qui lui était propre et qui a fait sa réputation.

Du coup, au moment de choisir nos Somebody pour cette édition, le fait de proposer
à Sébastien Vécrin – ancien rédacteur en chef émérite dudit magazine –, s’est imposé
comme une évidence. Avant de le rencontrer lors du shooting, je ne le connaissais pas
personnellement – oui je sais, on ne doit pas être nombreux dans ce cas dans le pays –
mais quand on sait l’implication que demande ce métier, je ne pouvais faire autrement
que de lui accorder une place dans ce dernier numéro. Du coup, on s’est mis à discuter
et on s’est dit qu’il fallait qu’on fasse un truc qui marque, mais surtout, qui soit
à son image.

Après quelques brainstorming sur Messenger, une idée était née ; mettre en scène
celui qui avait tout perdu, muant ainsi l’ancien red’ chef, en sdf à la recherche
d’une nouvelle opportunité. Je vous passe les détails, mais après diverses réflexions,
on s’est dit que le message ne serait pas forcément bien compris. Deuxième option ;
une église, des filles dévêtues sur l’autel et lui. Référence blasphématoire à David
Lachapelle et à la couverture d’un Luxuriant devenu culte. Le tout sur fond de Carmina
Burana, bien entendu. Encore une fois, afin d’éviter les foudres de certain.e.s –
écriture inclusive quand tu nous tiens –, on s’est dit que c’était peut-être trop ambitieux
et que les moeurs n’étaient pas forcément prêtes. Du coup, troisième option ; associer
ces deux allégories – brillantes vous pouvez nous l’accorder – ; mettre une journaliste
de Bold en petite tenue, dans un caddie et lui aux commandes. Dommage,
avec la menace #MeToo qui plane sur nos têtes d’homme dominant – merci Harvey
Weinstein – on s’est dit qu’on allait éviter.

Au final ? On a rangé nos idées saugrenues au placard mais on a gardé un peu d’inspiration
pour un résultat qu’on vous laisse découvrir.
Rassurez-vous, tout le monde est habillé sur la photo, enfin presque, puisque Sébastien
est venu en pyjama, heu pardon, en « jogging ».
Tant pis, on a fait avec, au moins on risque pas d’avoir une asso’ bien-pensante sur le dos
ou voir notre nom dans un tweet au hashtag inquisiteur.

Mathieu Rosan

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