Cinq bonnes raisons de (re)découvrir Metz
Photo : DR/Centre Pompidou-Metz
Jouer les touristes à Metz le temps d’une journée, une idée saugrenue ? Pas tant que ça ! Car la capitale de la Moselle française cumule les atouts et se joue de ses multiples facettes. Tantôt cité d’érudition à la programmation culturelle et artistique pointue, tantôt repaire de gastronomes placé sous le haut-patronage de Rabelais, quand elle ne charme pas les fashionistas par ses innombrables boutiques et centres commerciaux… L’universitaire et fourmillante cité moyenâgeuse risque fort de vous surprendre.
Parce que Metz est canon…
Et d’ailleurs, il lui tarde d’être reconnue à sa juste valeur. Metz est en effet en campagne plus qu’active afin d’être inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO sous l’intitulé « Royale et Impériale ». Fière ? Un peu, oui, et à raison. Ville-jardin, dans laquelle s’écoule un long fleuve tranquille (enfin, un fleuve, on se comprend… deux cours d’eau s’y croisent tout de même), sa beauté – quoique trop méconnue – est pourtant incontestable. Ruelles pavées charmantes, héritage de son fier passé médiéval, qui côtoient des quartiers nés sous Louis XV, flamboyants de classicisme, sans parler de sa gare, érigée au début du siècle et récemment couronnée du titre de plus belle gare de France, avec ses statues cryptiques et son influence germanique. Plus récemment, la ville affiche une allure plus contemporaine, due à l’arrivée du Centre Pompidou-Metz, qui positionne clairement la cité mosellane comme une référence en matière d’art contemporain. Et puis, comment ne pas mentionner son Jardin Botanique, un véritable jardin extraordinaire autrefois connu sous le nom de Parc Frescatelly, qui, d’ailleurs, vient juste de célébrer ses 150 ans en juin dernier. On s’y rend donc juste pour flâner au fil de l’eau sur les berges du Plan d’eau, visiter le quartier des îles, ses ponts et ses passerelles, faire un selfie devant le Temple Neuf, lorsque le soleil décline #NoFilter et, enfin, se sentir minuscule au pied de la Cathédrale Saint-Étienne, la troisième plus haute de France avec sa voûte de 41 mètres. Puisqu’on est là, on en profite pour entrer brûler un cierge et/ou admirer les vitraux, dont certains signés de la main de Chagall.
Parce que Metz n’a de cesse de raconter des Histoires
Ville de naissance de Verlaine, dans laquelle Chateaubriand, Madame de Staël ou Rabelais ont séjourné (à noter, l’ancienne demeure de ce dernier, en Fournirue, s’est métamorphosée un troquet très titi parisien avec sa petite terrasse arborée : le Café Mathis), Metz attise les convoitises et a piqué la curiosité des plus érudits.
(Nous en profitons pour faire une petite parenthèse littéraire : l’immense Salon du Livre qui s’y tient au mois de juin vaut absolument le détour.)
Patrie de Saint-Nicolas, la cité du Graoully immense monstre qui fascine petits et grands invite à un étonnant périple fabuleux en plein cœur de la ville, afin d’en percer le secret. D’ailleurs, en vous penchant sur son histoire, vous pourriez découvrir les raisons qui ont poussé Pierre Perrat, l’architecte de le la Cathédrale Saint-Étienne, à vendre son âme au diable… Mais si les légendes abondent, la ville est tout aussi riche d’une Histoire véritable. Cité-État trois siècles durant, que les Français et les Allemands se sont disputée au cours de plusieurs guerres, la ville de Metz porte en elle les stigmates de son incroyable destin.
Parce que Metz est un haut lieu de la culture française
Et que tous les arts y sont largement représentés. Déjà pourvue de plusieurs musées d’art et d’Histoire, dont le Musée de la Cour d’Or, Metz a été la première ville de province à accueillir un satellite du prestigieux centre Pompidou parisien. Pépite architecturale et décoiffante de par sa direction artistique, le musée d’art contemporain réjouit les aficionados d’art depuis son ouverture, en 2010, par ses expositions.
Bien consciente de son incroyable potentiel artistique, Metz est, depuis, montée un cran au-dessus forte d’une programmation des plus riches et éclectiques, largement portée sur une scène vivante contemporaine.
A booker absolument, l’Opéra-Théâtre et l’Arsenal – dont l’acoustique est à vous couper le souffle – pour s’y délecter de concerts symphoniques, lyriques ou baroques, théâtre, ballets classiques et contemporains et autres concerts de jazz. Les Trinitaires, quant à eux, font la part belle à la scène locale, également très prolifique, tandis que la petite dernière, la BAM arrive à point nommé avec une programmation entièrement dédiée aux musiques urbaines actuelles : rap, slam, musiques électronique, hip-hop…
Et puis, Coupe du Monde oblige, on vous rappelle quand même que Metz a aussi un club de foot, créé en 1919, porté par de fervents adorateurs, même en temps de disette.
Parce que Metz est tendance
Cité universitaire, la ville est en perpétuelle ébullition. En semaine comme les week-ends, jeunes et moins jeunes s’y pressent pour y faire du shopping dans la rue Serp’. La plupart des plus grandes enseignes internationales y ont pignon sur rue, tandis que ses grands magasins – Printemps et Galeries Lafayettes – attestent résolument que Metz n’a rien a envier à la capitale française question tendances. D’autant que l’offre s’est encore considérablement agrandie dernièrement avec l’ouverture de deux nouveaux centres commerciaux intra-muros : Wave et Muze, qui tous deux ont déchaîné les passions des accros au shopping.
Puis, une fois les achats compulsifs assouvis, on flâne volontiers en terrasse, sur la place Saint-Louis, petit écrin qui recense un nombre de coffee shop et établissements qui font le bonheur des bobos messins. Le Fox Coffee ne désemplit pas le dimanche à l’heure du brunch, tandis que, le soir, Maison Baci affiche complet avant que ses habitués ne migrent vers le Rubis pour y boire un dernier verre. À mentionner aussi Les Vedettes, de l’apéro – les planchettes de fromage et charcuterie sont démentes – jusqu’au bout de la nuit, pour danser : nombreux sont les DJ’s – locaux mais pas que – à y jouer les vendredis et samedis soirs. Nous, on aime aussi beaucoup la Quille et on s’est laissé dire que le Selfie, un tout nouveau bar à vins, était pourvu d’une bien jolie terrasse.
Parce que Metz est une destination de fines gueules
Puisque vous n’ignorez plus que Rabelais a vécu à Metz, sachez encore que l’auteur français a laissé sa signature, grâce à une appellation « les Tables de Rabelais ». En se fiant à cette distinction, aucun risque de se tromper lorsqu’on réserve une table. Parmi les bonnes adresses labellisées, on y trouve El Theatris, très élégant restaurant qui jouxte l’Opéra-Théâtre, ou encore Chez Mauricette au cœur du Marché Couvert (et on en profite pour aller y faire un tour pour déguster un pâté lorrain à même son petit sachet en papier, acheter des mirabelles quand c’est la saison, des madeleines de Commercy ou – nos préférées – celles de Liverdun, une boîte d’authentiques bergamotes ou du fuseau lorrain). À découvrir également Le Local, un restaurant terroir-chic qui fait la part belle aux produits de saison et locaux (évidemment), ainsi qu’El Cantino – une institution dans la ville, bien connue des autochtones et portée par un chef aussi fascinant que sa cuisine est un délice.
Nos deux coups de cœur, eux, vont, sans hésitation aucune, à La Casa Ricci, charmante petite cantine italienne avec sa verdoyante cour intérieure qui donne sur les cuisines. Dépaysement garanti pour les yeux et, surtout, en bouche. Là, on y mange une vraie bonne bouffe italienne, celle de la nonna, simple et sans chichis. À la carte, plusieurs variétés de pâtes et de sauces fraîches, des suppli, des arancini, des buschettes, à déguster arrosés d’un verre de bon vin (italien). Le seul hic ? Cette très chouette adresse de la rue Sainte-Marie n’est ouverte qu’à l’heure du lunch (et pour un authentique aperitivo les mercredis, jeudis et vendredis soirs, durant la belle saison).
Pour le brunch dominical, L’Instant, rue Taison, reste indétrônable. Le chef Maxime Michelet – notamment passé par les cuisines des Crayères à Reims – regorge d’inventivité pour écrire, chaque mois, une nouvelle carte aussi poétique que savoureuse, tandis que les doigts de fée de la pâtissière Julie Himmelsbach (qui a fait ses classes sur les bancs de Bocuse) achèveront de vous faire oublier toute notion de modération. La tentation d’y rester jusqu’à la fin du service est grande, histoire de goûter l’infinie déclinaison de salades, quiches, cakes et autres merveilles.
Enfin, les becs sucrés n’oublieront pas de faire une dernière halte gourmande chez Fresson pour y déguster un croustillant et fondant macaron ou une autre de ses délicates douceurs, tandis que les indécrottables de la junk food, eux, feront un petit sitting place Saint-Jacques pour emporter un Américain au Steinfhoff, une institution du genre 100% locale, avant d’aller le dévorer sur l’Esplanade, pour sa vue imprenable sur la Moselle, le Mont Saint-Quentin et l’Arsenal…