Regarder la vidéo en entier
Accéder directement au site
BOLD Magazine BOLD Magazine

Le Magazine

Bold 66

C’était mieux avant… Cette rengaine de baby-boomer a longtemps inspiré commisération aux jeunes et moins jeunes persuadés que tout n’était que progrès. Par la force des choses, cette expression s’est muée en un véritable poncif et la question que tout le monde se pose désormais est ; à quoi ressemblera le monde de demain ? Que restera-t-il des fondements de notre société avant sa récente déconstruction ? Ou encore ; vais-je réussir à trouver une console next-gen avant un éventuel reconfinement ? Cela va « déjà » faire une année que nos modes de vie ont été bouleversés et que nos rapports sociaux et sociétaux ont drastiquement diminué (par moment il faut bien avouer que ce n’est pas une si mauvaise chose). Je me souviens encore des premières semaines du « vrai » confinement, j’étais alors bercé par une certaine candeur me laissant penser que la situation n’allait pas s’éterniser et que j’allais profiter de cette parenthèse pour peaufiner mon anglais trop approximatif, rejouer d’un instrument ou encore relire certains grands classiques de la littérature qui ont bercé mes années universitaires. Résultat des courses ? Ma liste de séries Z à mater sur Netflix est vide, mon anglais a été victime du Brexit, mes retrouvailles littéraires se sont résumées aux 34 tomes de Dragon Ball et la seule chose à laquelle j’ai joué c’est une PS4. 

Un an plus tard, si l’œuvre d’Akira Toriyama n’a désormais plus aucun secret pour moi, le « mal » livré bien plus rapidement qu’une commande Wish par l’Empire du Milieu est toujours parmi nous. Si tous les secteurs ont été fortement impactés depuis l’arrivée du Covid (oui j’ai définitivement décidé de dire « le Covid » n’en déplaise à l’Académie française), force est de constater que l’un d’entre eux apparaît clairement comme le « dindon de la farce ». Alors que le pays a fait face ces dernières semaines à un afflux déraisonnable de personnes dans certains lieux clos, les salles de concert, les théâtres
ou encore les cinémas sont restés dans l’impossibilité d’ouvrir leurs portes.

La pandémie a ainsi révélé la méconnaissance d’un secteur qui ne réclame pas de traitement de faveur, mais simplement d’être reconnu à sa juste valeur. Pourtant, la défense du droit à éprouver et cultiver son esprit n’est pas un vœu pieux ni une idée purement abstraite : elle incarne au contraire, à travers les gestes de la pensée et de la création, un attachement ferme à l’accès à la liberté et à ce que nous sommes. Prôner l’accès à la culture, c’est revendiquer une société de citoyens épanouis et conscients, tous capables de penser et qui refusent de n’être valorisés ou considérés que sur le plan comptable. Comme le dit si bien un proverbe africain : « un homme sans culture ressemble à un zèbre sans rayures ». J’aurais même dit un poney, mais vous avez compris l’idée… 

Consulter le numéro en ligne Télécharger le numéro en PDF
Revenir au Magazine