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Si dans un précédent édito je confiais mon désamour pour la période estivale et la myriade d’activités qui lui sont inhérentes – je vous passe mon laïus sur les apéros, les barbecues et autres défilés de tongs et nues pieds en tous genres -, l’automne, et particulièrement le mois de septembre – synonyme de rentrée -, a toujours été pour moi un moment que j’affectionne particulièrement. Surmotivé à l’approche de l’été indien, j’ai toujours eu pour habitude d’en profiter pour faire le plein de bonnes résolutions. Enfant, cela se résumait à écrire correctement mes devoirs dans mon agenda (j’arrivais en moyenne à tenir deux semaines) ou éviter de me mettre à dos mes prof’ trop rapidement. Désormais, cela se résume davantage à être de meilleure humeur le lundi matin en réunion ou d’arrêter le sarcasme dans mes éditos. Vous l’aurez deviné, j’aurai du mal à tenir sur la longueur. 

En parlant d’édito, je m’étais justement juré qu’à mon retour de vacances, et pour cette édition de rentrée, je n’allais pas m’attarder sur les débats entre pro-vaccins et antivax (rien que le nom, on dirait l’appellation d’un laxatif). Seulement voilà, je n’ai pas pu m’empêcher de m’attarder sur les manifestations qui ont notamment eu lieu chez nos voisins français concernant le pass sanitaire. Outre mon incompréhension pour une multitude de raisons, la moyenne d’âge des participants (beaucoup avaient entre 50 et 70 ans) m’a marqué. Ces boomers, comme internet aime à les appeler, ont sûrement oublié qu’ils ont bénéficié pendant bien longtemps d’un environnement très favorable sans se soucier de ce qu’ils laisseront derrière eux. Pourtant très critique envers les jeunes qu’ils accusent d’être des enfants gâtés et irresponsables, il semblerait que le fait de se contraindre pour le bien de tous soit paradoxalement trop compliqué pour cette génération dorée.

C’était d’ailleurs sans compter sur le nouveau titre d’Eric Clapton, This Has Gotta Stop, littéralement « Il faut que ça cesse », dans lequel l’artiste de 76 ans s’offusque des mesures prises par le gouvernement britannique pour endiguer la pandémie. L’artiste a par ailleurs annoncé qu’il refuserait de jouer dans toute salle de concert qui requiert une preuve de vaccination ou l’équivalent d’un pass sanitaire. En même temps, quoi de plus normal après avoir consommé de la cocaïne et de l’héroïne la moitié de sa vie que de s’inquiéter du travail des laboratoires… Une singularité qui devrait d’ailleurs plaire à Jimmy Fallon ; l’animateur américain s’était
en effet amusé cet été de l’explosion des demandes de rendez-vous pour se faire vacciner en France suite aux annonces d’Emmanuel Macron : « Me faire vacciner pour protéger ma famille ? Non. Pour manger du foie gras avec des inconnus ? Oui », s’était-il amusé.

Autant de situations ubuesques qui mettent en exergue un égoïsme exacerbé au nom de la défense d’une liberté à tous prix. De quoi remettre parfaitement au goût du jour cette question d’Albert Camus : « Que préfères-tu, celui qui veut te priver de pain au nom de la liberté ou celui qui veut t’enlever ta liberté pour assurer ton pain ? ».

Personnellement j’ai choisi…

 

 

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