Rumpelstilzchen
L’adaptation théâtrale et en luxembourgeois d’un conte de fées populaire, par Ian De Toffoli, l’écrivain, et Myriam Muller, la metteure en scène, a connu un franc succès lors de sa création au Grand Théâtre en décembre dernier.
Rumpelstilzchen (Le Nain-Tracassin ou Outroupistache) est certainement un des contes les plus connus des frères Grimm. C’est également un des plus courts, avec des personnages aux fonctions archétypales typiques et sans véritable profondeur psychologique, ce qui a été éminemment favorable pour une réécriture. Il s’est donc agi d’épaissir cette histoire de trahison et d’avarice par des mobiles jusque-là peu explorés, de combler les ellipses par des actions et du dialogue, là où l’on trouvait jusque-là des non-dits et des suppositions. Qui est ce Rumpelstilzchen et pourquoi veut-il s’emparer du premier-né de la reine?
Mais finalement, en racontant cette relation entre une fille de meunier et une créature surnaturelle, ne retombe-t-on pas toujours, inévitablement, sur la lutte ancestrale entre la fierté et le désir de sécurité, entre le masque fin de la civilisation et les forces sauvages qui nous sous-tendent tous, ou bien, pour reprendre le jargon économique actuel, entre créanciers et débiteurs.
