Idles: pas si oisifs que ça !
Le quintet britannique Idles était de sortie à la Rockhal ce mardi pour présenter leur 5e plaque Tangk depuis leur formation en 2009. Si l’album sonne comme une onomatopée croisée avec un mot de slang, c’était la promesse d’un passage houleux en terres rouges. Nos experts live Carl et Thib en étaient, bien sûr…
Le groupe ne ménage pas ses efforts dès l’entrée en matière. En effet, il balance d’emblée ses classiques pour chauffer la foule et la formule prend. Colossus marque un temps fort et permet de faire monter la température d’un cran dans la salle. Ensuite, ça enchaine avec Mr. Motivator qui envoie du très lourd dans son style ravageur oscillant entre post-punk et post-hardcore.
Le chanteur Joe Talbot, haut perché, se positionne en parfait harangueur de foule et joue à la perfection son rôle complémentaire d’ambianceur. On notera au passage son engagement politique et ses rappels à la paix quelque part en terre proche-orientale. C’est comme ça.
Si le public est au rendez-vous, certains pourront néanmoins regretter la grandeur de la salle pour un groupe, certes très talentueux, mais dont le jeu se dévoile beaucoup mieux dans une salle plus exiguë avec un public en grand nombre et au bord de l’asphyxie. Idles est un groupe furieux et bestial, son côté incisif ressort mieux dans la promiscuité.
Au niveau du visuel, on a droit à un lightshow basique, mais de qualité, parfaitement en ligne avec le caractère minimaliste, terne et béton qui sied tant au post-punk. Pas besoin de faire dans la dentelle, on est là pour en découdre et non pour faire du crochet. D’ailleurs, le set se termine sur le bien nommé Rottweiler, une sorte d’hymne enragé contre tout ce qui se balade sur la partie droite du spectre politique. Toujours cet engagement.
Dans l’ensemble, on a assisté à une bien belle performance au jeu scénique convaincant. On remarque également que les nouveaux titres doivent encore percoler dans les têtes des auditeurs pour obtenir des réactions aussi intenses que sur les anciens titres. Mais Idles a néanmoins montré de la ressource. Vivement le prochain passage !
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