J’ai décidé de retrouver une vie saine
Avant j’étais prof. J’avais une vie calme et saine. Un mec aussi. Et trois chiens. Je travaillais 18h par semaine. Les copies et les préparations… Je gérais (la vérité? j’alternais une semaine de procrastination intense à 18h, une autre de 70h pour rattraper le retard). Mais j’avais le temps de courir, de cuisiner… De prendre soin de moi, quoi.
Et puis, je suis devenue journaliste. Mon rêve de gamine. Alors il a ‘fallu’ sortir. Mais j’ai très vite pris le pli. Repas de presse, apéro de presse, afterworks, et autres joyeusetés. En un an, j’ai bu tous les verres que je n’avais pas bus les 31 dernières années. Ceux des 31 prochaines aussi.
Un matin, il a fallu que je me rende à l’évidence… L’alcool fait des dégâts. Et pas que sur la route. Ou les réveils difficiles ou honteux (parfois difficiles ET honteux). Mais sur le visage. J’avais déjà assez mal digéré le «vous avez un peu de couperose», d’un spécialiste de l’esthétique que j’avais sympathiquement sollicité pour un article (franchement, de quoi je me mêle?). Alors quand il a fallu y ajouter les boutons, les cernes, les pores dilatés et une légère enflure. Moyen. (Rappelons qu’entre le moment où je suis passée de prof à journaliste, je suis aussi passée de en couple à célibataire). Bref, le prince charmant n’était pas prêt de venir me cueillir au réveil.
C’est donc en plein mois décembre… – oui décembre, quand le commun des mortels s’occupe de sa détox avant l’été, moi j’avais décidé de me la faire avant les fêtes – que je me suis dit que, peut-être, il était temps de lever le pied… (Oh ! Grande nouvelle!)
Bien sûr, j’ai continué de courir et de partager mes courses sur Facebook. Mais force est de constater que ça ne suffisait pas. Il ne restait plus qu’une solution. La salle de sport. Terme honni. Quand je déclarais… «Non moi, j’aime juste courir, dehors, profiter de la nature… Aller dans une salle, avec des gens, les horaires, rien que d’y penser, ça m’épuise…» (Tu parles… #feignasse). J’avais essayé le Pilates pendant les vacances, il y a deux ans. Tu transpires pas trop, et c’est dans tous les magazines (argument de poids). Ca me semblait un bon compromis. (Je sais pas vous, mais je ne comprends pas ces filles qui s’agitent sur de une musique pour le moins approximative jusqu’à finir en nage. On peut faire la même le vendredi soir sur du son beaucoup plus cool et avec des gens vêtus d’autre chose que du lycra brillant.) J’ai donc pris mon courage à deux mains, et j’y suis allée. Et ça m’a plu. Vraiment.
Tant qu’à faire, j’ai essayé de limiter les apéros, les pâtes à 5h du matin en rentrant de soirée. Les shots. Les trois cafés latte par jour. Les Dinosaurus à la pause de 10h. Le carrot cake de 16h. Ca tombe bien, depuis que Godefroy – ex-collègue et rédacteur en chef de Bold – est parti, j’ai tellement de travail que j’oublie de goûter. Merci Godefroy. Et plus trop le temps non plus d’aller aux déjeuners de presse, aux afterworks…
J’ai redécouvert les joies des tisanes et des soirées devant la télé, seule avec Ernestine, mon illustre chatte, et une petite soupe de carottes. On s’y habitue, c’est comme tout. Et puis… tu es une healthy girl ou tu ne l’es pas. (Du coup, j’ai 377 photos d’Ernestine, sous tous les angles – beaucoup de dos, ça l’a vite gonflée de jouer au modèle – si quelqu’un veut lui faire un book, on peut s’arranger…) J’ai rattrapé par mal de retard en sorties ciné. (Traduction, j’ai regardé Dirty Dancing jusqu’à ce que mort s’en suive). En revanche, désolée, mais j’ai pas eu le temps de potasser ma géo…
Et finalement, tant de sacrifices valent le coup. (En gros, rien manger ni boire et faire du sport, y’a pas de miracles, ça fonctionne!) On lâche rien, les gars! On se voit lundi prochain à la salle?