Les aristocrates de Downton Abbey reviennent avec encore plus de faste
Secouez les tapis, astiquez l’argenterie : la famille d’aristocrates de la série TV “Downton Abbey” arrive au cinéma avec encore plus de faste et de glamour, visite du roi et de la reine d’Angleterre oblige.
Neuf ans après la diffusion du premier épisode de la série, qui s’était arrêtée en 2015 après six saisons, c’est le grand “come back” des Crawley.
“Je ne pensais pas particulièrement à un film quand la série s’est arrêtée (…) mais il y a eu cette espèce de vague de demandes pour le film et finalement c’est devenu réalité”, a expliqué Julian Fellowes, créateur et scénariste de la série et du film, avant la première mondiale lundi soir dans le centre de Londres. Récompensée aux Golden Globes et Emmy awards américains comme aux Bafta britanniques, la série a été vue par environ 120 millions de personnes dans plus de 200 pays.
Elle retrace les péripéties d’une famille d’aristocrates et de leurs domestiques de 1912 à fin 1925. Le film, qui sortira vendredi au Royaume-Uni et le 25 septembre en France, reprend l’histoire en 1927, un an après la grève générale qui opposa le monde ouvrier britannique au patronat et au gouvernement conservateur de Stanley Baldwin.
On y retrouve le casting de la série, dont l’excellente Maggie Smith, interprète de l’impitoyable comtesse douairière, mais aussi de nouveaux acteurs comme Imelda Staunton (la cruelle Dolores Ombrage dans Harry Potter), qui joue Lady Bagshaw. Elle rejoint son mari à la ville, Jim Carter, qui joue le majordome retraité Charles Carson.
Panique au château
Si le couple a joué côte à côte, Imelda Staunton n’a pas réussi à se faire servir par son époux: “Je n’ai rien obtenu de lui… Il était de l’autre côté de la salle à manger!”, a-t-elle confié, faussement outrée. Le majordome Carson reprendra du service à l’occasion de la visite du roi George V et de la reine Mary, un honneur qui plonge la famille Crawley dans un état de stress et d’excitation.
“On ne va pas arrêter de changer de tenues!”, s’inquiète Lady Cora, l’épouse américaine du comte de Grantham. Au sous-sol, les domestiques aussi sont fébriles, impatients de déployer tous leurs talents. “M. Molesley (le maître d’hôtel) est probablement plus excité qu’il n’a été de toute sa vie”, remarque son interprète, Kevin Doyle.
Menacés de se faire damer le pion par le personnel du couple royal, dont un chef français insupportable, ils feront une petite révolution pour servir les monarques. Pendant ce temps-là, la comtesse douairière, Lady Violet, reine des manigances, prépare son prochain coup. Avec ses mimiques outrées et son sens de la répartie, l’acariâtre doyenne de la famille est l’un des personnages préférés des fans de la série.
Ceux-ci ne devraient pas être déçus car certaines de ses répliques – “Je ne me dispute pas: j’explique” – s’annoncent déjà cultes. Robes longues et fluides, sautoirs en perles, coupe garçonne pour Lady Mary : le film surfe sur la nostalgie des années 1920 et joue à fond la carte du glamour.
Les critiques britanniques ne n’y trompent pas et, dans leur ensemble, ont apprécié le “délicieux fun” de ce “somptueux” long métrage, tout en soulignant qu’il n’est pas autre chose qu’un nouvel épisode condensé de la série TV. Véritable tour de force, Julian Fellowes arrive néanmoins à inventer une intrigue pour chacun de la vingtaine de personnages.
Réalisé par l’Américain Michael Engler, qui a œuvré dans les séries Sex and the City ou The Big C, le film met en scène rivalités et romances dans le décor du château, entouré de son majestueux parc à l’anglaise. Downton Abbey, qui s’appelle en réalité Highclere Castle, et se trouve dans le Hampshire (sud de l’Angleterre) et non dans le Yorkshire (nord) comme le veut la série, est lui aussi devenu mondialement connu.
Ce magnifique château, créé en 1842 par le même architecte qui a conçu le Parlement de Londres, Charles Barry, a vu sa fréquentation annuelle doubler grâce au phénomène Downton Abbey, atteignant aujourd’hui 90 000 visiteurs.
Downton Abbey, le 23 septembre au cinéma.