Marina Abramović présentera son dernier opéra sur… des écrans géants
La papesse de la performance ne cessera jamais d’étonner. Après avoir présenté l’opéra The Seven Deaths of Maria Callas dans le prestigieux Opéra d’État de Bavière à Munich, Marina Abramović s’est tournée vers un lieu plus atypique pour faire découvrir sa dernière oeuvre au public londonien…. Des écrans géants installés en plein coeur de la capitale anglaise.
Marina Abramović présentera en 2021 une nouvelle version de The Seven Deaths of Maria Callas (Les sept morts de Maria Callas), dans laquelle l’artiste serbo-américaine rend hommage à la regrettée cantatrice grecque en mettant en lumière les destins tragiques de sept personnages qu’elle avait interprétés de son vivant.
“Ça fait 31 ans que je veux réaliser une œuvre dédiée à la vie et à l’art de Maria Callas. J’ai lu toutes ses biographies, j’ai écouté sa voix extraordinaire et je l’ai regardée au cinéma. Sagittaire, comme moi, j’ai toujours été fascinée par sa personnalité, sa vie – et sa mort. Comme tant de personnages qu’elle a créés sur scène, elle est morte par amour”, avait déclaré Marina Abramović au sujet de Maria Callas.
Cette représentation de The Seven Deaths of Maria Callas coïncidera avec l’ouverture de la très attendue exposition de la Royal Academy of Arts sur Marina Abramović, qui se tiendra l’année prochaine entre septembre et décembre. Elle s’inscrira également au sein d’un programme d’art public organisé par l’artiste visuel et réalisateur Marco Brambilla, pour un nouvel espace expérimental de plus de 2 000 m2.
Un nouveau Turbine Hall ?
Situé à l’entrée de la gare londonienne de Tottenham Court Road, ce bâtiment a été développé par Outernet, une société décrite en ligne comme “une entreprise de médias et de divertissements immersifs dotée des plus grands écrans enveloppants haute résolution au monde”. Des écrans géants seront installés du plancher au plafond, faisant ainsi de cet espace “le plus grand lieu d’exposition numérique au monde”.
“Le programme Outernet Arts a pour objectif de créer une intimité entre le spectateur et l’artiste tout en présentant des œuvres d’une ampleur sans précédent, grâce à une technologie de pointe. Notre programme est axé sur l’accessibilité et l’inclusion et je pense que l’aspect vivant des écrans vidéo va se connecter à notre imagination collective de manière très puissante. Pendant que vous serez dans l’espace, vous n’aurez pas l’impression de regarder un écran, mais de plonger dans un portail et une autre réalité”, affirme Marco Brambilla dans un communiqué.
Dans un entretien au Guardian, l’artiste d’origine italienne compare ce nouvel espace au Turbine Hall du Tate Modern, qui a accueilli l’an passé le travail de la plasticienne américaine Kara Walker. “A cette échelle, je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de semblable dans le monde, ce qui est très excitant. On a tous en tête des installations d’envergure comme ‘Weather Project’ d’Olafur Eliasson […]. Notre ambition est de créer une série similaire d’installations monumentales”, a-t-il expliqué au quotidien britannique.