Nintendo va t-il réussir son pari avec la Switch?
Le 3 mars sort la nouvelle console hybride de Nintendo. Amenée à prendre la relève d’une Wii-U morte-née, celle-ci s’est dévoilée à Bruxelles où nous avons pu la prendre en main et tester les jeux qui devraient la propulser sur le marché. Le géant nippon réussira-t-il son nouveau pari ?
L’avenir de Nintendo va se jouer avec la Switch, sa nouvelle console hybride que nous sommes allés découvrir en avant-première à Bruxelles, quelques jours avant sa sortie officielle dans le monde entier (le 3 mars, 299 euros). On aurait bien aimé aussi trouver une boule de cristal dans la capitale belge car il faut bien l’avouer, à l’heure des pronostics, on serait plus à l’aise face à une grille de tiercé. Le géant nippon va-t-il réussir ce nouveau pari? On ne le sait pas et on va attendre de voir.
Nintendo reste sur une désillusion avec sa Wii-U, grande sœur de feu la Wii qui a cartonné pendant 7 ans, entre 2006 et 2013, dépassant les 100 millions de consoles vendues à travers le monde. Jamais une console de salon de la firme japonaise n’avait d’ailleurs atteint un tel chiffre (la fameuse Game Boy et la DS ont fait mieux, mais il s’agit de consoles portables). L’arrivée de la Switch signe la fin de vie de la Wii-U qui, elle, semble avoir été sous perfusion durant un peu plus de 4 ans, entre fin 2012 et ce début d’année, dépassant péniblement la barre des 13 millions d’unités vendues dans le monde.
Nintendo s’était démarqué avec la Wii en misant sur une nouvelle façon de jouer à des jeux vidéo : avec la technologie Bluetooth et des manettes à détection de mouvement, les joueurs ont décollé leurs fesses de leur canapé, acceptant naturellement de faire des concessions quant au rendu graphique dont la quête vers la performance a été laissé aux deux punchers que sont Sony (PlayStation) et Microsoft (Xbox). En toute logique, Nintendo a voulu capitaliser sur ce succès à l’heure de tourner la page de la Wii, continuant volontairement sa vie à l’écart de la guerre entre ses deux rivaux. Avec la Wii-U, on pouvait passer de l’écran à la manette, celle-ci étant dotée d’un large écran : c’était la nouvelle révolution de la marque. Exit le jeu à détection de mouvement.
Aujourd’hui, si cette console n’a pas marché, on peut estimer que c’est parce que le public n’a pas réellement compris son identité, l’essentiel de la communication menée par la marque se concentrant sur les mérites de cette nouvelle manette… la faisant passer, de fait, pour une console portable. Les gros éditeurs ont vite lâché l’affaire et Nintendo a dû se débrouiller avec ses licences maisons (Mario Kart, Zelda et plus récemment Splatoon). Enfin, ce large public que le géant nippon avait réussi à sensibiliser et à rassembler autour de sa Wii (ce qui reste un véritable tour de force) était-il prêt, à l’image des joueurs aguerris et habitués à recycler leur machine, à réinvestir dans une nouvelle console ? C’est encore aujourd’hui la question que l’on se pose à l’heure où la Switch débarque dans les rayons.
«La flexibilité d’une console portable,
la puissance d’une console de salon»
L’échec de la Wii-U n’a pas donné envie à Nintendo de changer de cap, mais plutôt de « corriger ses erreurs » comme on nous l’a dit à Bruxelles. En fait, la Switch nous fait penser à une Wii-U 1.5, avec un côté hybride plus poussé dans la mesure où cette fois, on peut quitter son canapé et continuer dans le train la partie entamée sur l’écran de notre télé. Plus besoin de rester dans le rayon de la console (comme avec la Wii-U), puisque c’est la console elle-même (et son écran) qu’on emmène avec nous ! «On a tous connu ça, ces moments où l’on est plongé dans un niveau alors qu’on a un rendez-vous et qu’il faut couper la partie. Désormais, il est possible de continuer à jouer à Zelda dans les transports» a appuyé Frédéric Michaux, Marketing Manager pour Nintendo Benelux. «La flexibilité d’une console portable, la puissance d’une console de salon» : c’est sur ce type de slogan que Nintendo s’appuie pour promouvoir son nouveau bébé.
Concrètement, les manettes (nommées «Joy-Con») jouent les alliés parfaits : elles se fixent de chaque côté de la console pour l’emmener où on veut, et s’assemblent au «Grip» pour constituer une manette plus standard et ainsi jouer sur la télé. Notre escapade à Bruxelles nous a permis de constater que la qualité graphique gagnait en netteté en version portable, et que les Joy-Con assuraient une très bonne prise en main. Quant à la référence à Zelda du Marketing Manager de Nintendo Benelux, elle n’était bien sûr pas anodine : la Switch mise à fond sur The Legend of Zelda : Breath of the Wild, nouvel épisode d’une licence qui fleure bon la nostalgie et l’aventure épique, pour faire décoller les ventes. On a pu y jouer une petite demi-heure, histoire de se familiariser à son monde ouvert, et on peut vous dire qu’on a hâte de pouvoir mettre la main dessus afin qu’il nous révèle tout son potentiel. Mario Kart 8 Deluxe et Splatoon 2 (dont le but est toujours d’affronter une équipe avec, entre autres, son rouleau de peinture), auxquels nous avons pu jouer une dizaine de minutes, assurent le fun service mais ils ne sortiront respectivement qu’en avril et cet été. A ce moment-là, sans doute qu’on y verra un peu plus clair.