Supreme au coeur d’une vente aux enchères à Paris
Une centaine d’articles siglés de la très prisée marque de streetwear new-yorkaise Supreme seront mis aux enchères le 16 mai par Artcurial à Paris, dans le cadre d’une vente dédiée à la culture urbaine aux Etats-Unis, a annoncé lundi la maison de ventes.
La vente, qui comprend aussi des oeuvres d’artistes comme Richard Prince, Barbara Kruger et Kaws, propose “une sorte d’état des lieux” de cette culture sur trois décennies, explique Fabien Naudan, vice-président d’Artcurial. Une évolution, décrit-il, qui a vu une démarche “marginale, underground” d’artistes, graffeurs, musiciens et skateurs dans les années 1990 devenir une activité “plus officielle, légale voire rentable”, qui aujourd’hui “tourne à plein régime”.
Supreme, griffe fondée en 1994 à New York par James Jebbia et dédiée à la culture skate, s’est ainsi illustrée en piratant les codes d’artistes ou d’autres marques, comme Louis Vuitton. Avant de se voir, 17 ans plus tard, associée à ce grand nom du luxe avec une collaboration officielle.
Un set de trois planches de skateboard datant de 2000, provenant d’une collection que Supreme avait dû retirer de la vente pour avoir utilisé sans autorisation le monogramme de Vuitton, sera proposé aux enchères (estimation : 12 000 – 15 000 euros). Un t-shirt de la même série est estimé entre 2 000 et 3 000 euros.
D’autres objets sont issus de la collaboration cette fois officielle entre les deux marques en 2017, notamment deux malles, dont l’une représente l’estimation la plus forte de la vente (70 000 – 100 000 euros). Les lots mis en vente proviennent d’une vingtaine de collectionneurs. Supreme, label que s’arrachent les jeunes, a construit son succès sur la rareté, avec des produits en éditions limitées dont les prix peuvent s’envoler sur les sites de revente.
Son logo, en lettres blanches sur rectangle rouge, est directement inspiré des visuels de l’artiste conceptuelle Barbara Kruger, dont une photolithographie sur un sac en papier, portant l’inscription “I shop therefore I am” (“J’achète donc je suis”) est proposée à la vente (800 – 1 200 euros).
Les emblématiques t-shirts “box logo” de la griffe sont aussi mis aux enchères. Ainsi que divers objets aux couleurs du label new-yorkais comme des nunchakus, un ballon de basket, une chaise pliante, un vide-poche, un marteau, un porte-clé, avec des prix démarrant à une centaine d’euros.
Parmi les près de 150 lots à passer sous le marteau, figurent aussi des oeuvres de Kaws, artiste américain qui a collaboré avec Supreme. Notamment une sculpture noire en vinyle peint, “4 Foot Companion”, estimée entre 40 000 et 60 000 euros.