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Viva Esperanzah!

Texte et photos Kevin Martin

A quelques semaines de sa 14ème édition, l’effervescence médiatique sur ce que l’on annonçait comme LE World Music Festival, nous a conduits, le temps d’un weekend, jusqu’à Floreff, un petit bourg belge aux portes de Namur, qui s’est transformé pour trois jours en capitale de la musique du monde et de la green attitude.

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Oubliez les vastes plaines sans âmes, c’est au beau milieu d’une abbaye datant des année 1121, avec ses vielles pierres, ses jardins et ses arbres, que le Festival Esperanzah a accueilli ses 36 000 festivaliers et 160 artistes. Trois jours de musique, dans un esprit festif convivial et familial, de rencontres multiculturelles et de spectacles de rue, voilà le pari (gagné) pour ce festival qui se veut engagé et alternatif.

Esperanzah interpelle par sa mixité, et pour cause, surpris de croiser familles, poussettes et personnes âgées au beau milieu d’une foule de jeunes, chope de bière à la main, on a très vite compris que l’Esperanzah n’est pas un festival comme les autres. Multigénérationnel et multiculturel, dés ton entrée sur le site, tu es plongé dans une ambiance festive, ou toutes les générations se confondent. Un véritable concentré de bonne humeur qui ne te laisse pas indifférent. Entre deux concerts, ou un petit rafraîchissement à la buvette, il est quasiment impossible d’échapper aux 150 artistes de rue en charge de vous garantir un show permanent durant ses trois jours. Fanfares givrées, théâtre de rue, numéros de cirque, spectacles de feu et même boby painting, le dépaysement et l’ambiance est garanti. Et pour ceux qui supportent mal la chaleur, ou simplement les plus cinéphiles, la fraîcheur de l’abbaye abrite un cinéma avec un large choix de documentaires pour appréhender le monde sous d’autres facettes.

Malgré L’idéologie générale qui semble aux antipodes du capitalisme, il est quand même possible de faire du shopping chez les artisans qui vous proposent de belles créations, de qualité artisanale garantie.

Sinon, coté musique, Esperanzah c’est trois scènes pour trois ambiances. On y retrouve la scène principale pour les sonorités festives, une scène en plein jardin pour l’émotion et la douceur et une scène découverte pour les curieux en quête de nouvelles sensations musicales. On nous a rapporté que c’est le sénégalais Faada Freddy accompagné de son groupe Daara J qui à ouvert les festivités. Apparemment l’ambiance y était extra (dommage nous étions encore à la recherche d’une place de parking).

Attention, ne t’y trompes pas Si tu imaginais croiser Depeche Mode ou Blur sur scène, c’est râpé, au contraire, Esperanzah a convié plus de 36 artistes engagés, venus des quatre coins du monde pour nous offrir une programmation qui se veut hors des circuits commerciaux traditionnels. Du rap au Jazz, il y en avait pour tous les goûts et pour preuve, entre la voix touchante et empreinte de nostalgie de l’américaine Melody Gardot, la prestation riche de gospel et folk de Lisa Simone, la fraîcheur de NNEKA et les sons électro-pop du francais The Avener, les festivaliers ont été séduits et conquis. Petit bémol, comme beaucoup nous nous attendions a voir les soeurs cubaines d’Ibey remplacée en dernière minute par un groupe Liégeois nomé Atomic Spliff. Une bonne découverte, chapeau les gars.

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Quand on vit Esperanzah, on vit aussi écologie et ici ça fait plaisir car on est loin du Greenwashing, mais bel et bien dans une politique engagée. Outre les toilettes sèches, les gobelets réutilisables et le tri poussé des déchets, quand on y regarde d’un peu plus près, on y voit un festival vraiment engagé qui pousse sa politique jusqu’au choix des partenaires, des fournisseurs et même de la décoration. Un petit détour par le village des possibles a suffit à nous conforter dans cette idée. Ici on y retrouve toutes sortes de campagnes de sensibilisation sur le plan éthique et environnemental avec une large préférence pour les produits issus du commerce équitable et de circuits courts.

Bref, Esperanzah a bel et bien sa place dans le palmarès des festivals de l’été.