John Butler Trio : touché par la grâce

Du bush australien à la salle de l’Atelier, il en a fait du chemin ce trio emmené par le scintillant John Butler, et ce depuis 1988. Fort de sept albums studio – dont le petit dernier « Home » sorti en septembre 2018 – et quatre albums live, le groupe oscille avec brio entre le rock alternatif, le bluegrass, le blues, le funk, le folk, le reggae et le roots. La team musicale de Bold Magazine (Thib et Carl) était présente pour vous lors de cette fabuleuse performance dont on vous livre les détails et les photos.

Après une première partie convaincante assurée par l’artiste solo Bobby Alu pendant une petite demi-heure, c’est au tour de la tête d’affiche de monter sur scène sur le coup de 21 heures. La salle est comble et la chaleur du public est particulièrement appréciable étant donné la chute brutale de la température extérieure ces derniers jours. Le trio reçoit d’emblée un accueil chaleureux et enthousiaste.

C’est le troisième titre « Betterman » qui fera mouche même si les deux premiers morceaux avait déjà emporté le public dans leur sillage. La slide guitar de John Butler est imparable. Son jeu est précis, soigné et fin. La voix est d’une justesse incroyable et les deux autres musiciens – Byron Luiters à la basse et Grant Gerathy derrière les fûts – assurent les chœurs avec aisance. Tout est parfaitement en place au plan musical et la balance sonore est à son juste équilibre.

John change volontiers d’instrument, oscillant entre la slide, la douze cordes acoustique ou encore carrément la version électrifiée. Sa maîtrise de l’instrument est éblouissante. On retrouve aisément la patte des grands maîtres tels que Robert Johnson, Buddy Guy, Jimi Hendrix ou encore Stevie Ray Vaughan (liste non exhaustive). Le solo sur le titre « Revolution » nous laisse pantois. On a véritablement affaire à des musiciens touchés par la grâce ce soir.

Pendant plus d’une heure et demie, le trio magique va emmener le public dans un torrent sonore aux méandres surprenants. Le groupe revendique volontiers son soutien à l’écologie et sa musique transpire les quatre éléments que sont la terre, le feu, l’air et l’eau. Le voyage est enivrant et subtile, le trip détonant et sensible. C’est sur le titre « Ocean » joué en solo à la douze cordes acoustique que le concert atteint son climax. Pendant plus de huit minutes, John va emmener le public sur les plus grandes vagues que Mère Nature peut nous offrir. Indubitablement, la prestation de mardi soir s’inscrit parmi les moments les plus forts offerts par l’Atelier cette année.