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5 chouettes expos à ne pas rater pour Pâques

Par Fabien Rodrigues

Alors que le Grand-Duché entame ses vacances pascales dès ce vendredi, la scène culturelle locale fourmille d’expositions qu’il serait bien dommage de louper, en famille, entre amis ou en solo. Bold est allé s’en prendre plein les mirettes et partage avec vous son programme musées et ses coups de cœur du moment, avec une petite surprise du côté de la Gare Centrale…

Titus Schade à la Konschthal

Titus Schade est l’un des artistes majeurs de la jeune peinture allemande, élève entre autres de Neo Rauch à la Hochschule für Grafik und Buchkunst de Leipzig – ville d’art par excellence qui l’a vu naître et où il réside. Très en vue en Allemagne, l’artiste présente cette année à Esch-sur-Alzette sa première exposition monographique au Luxembourg, TEKTONIK, présentée et inaugurée le 15 mars dernier. Dans des décors semblables à des coulisses, il développe grâce à sa peinture des lieux qui oscillent entre la maquette et la situation scénique. Il imagine ainsi un large éventail d’architectures et d’accessoires les plus divers, qui invitent le spectateur de ses toiles dans un univers privé…

Un des traits les plus marquants du travail de Schade est ici son approche de la lumière dans ses peintures. Les formes et les structures, généralement architecturales, sont soumises à une régie lumineuse baroque, donnant une ambiance très particulière et terriblement hypnotique aux œuvres présentées ; tandis que sa maitrise du pinceau lui permet de réaliser des perspectives et des ombrés inédits. Les visiteurs peuvent aussi découvrir d’autres affects artistiques de l’artiste, comme du graffiti « œuvre dans l’œuvre » sur certains des murs représentés, ou encore les bûchers et autres bougies qui donnent à la fois une notion d’échelle, mais aussi d’intrigue dans ces paysages vides de toute présence humaine…

Le coup de cœur Bold : L’omniprésence de moulins gigantesques, qui se dressent comme des reliquats d’une civilisation paisible ayant dû fuir devant une menace, potentiellement technologique comme peuvent le suggérer certains détails… Une confrontation qui n’est pas sans rappeler certains jeux vidéo ou encore l’univers de Hayao Miyazaki (Nausicäa…) et qui ancre cette peinture contemporaine dans son temps.

TEKTONIK, de Titus Schade, c’est jusqu’au 1er septembre à la Konschthal (Esch-sur-Alzette).

Mary-Audrey Ramirez au Casino Luxembourg

L’exposition Forced Amnesia regroupe des œuvres récentes et des nouvelles productions de l’artiste luxembourgeoise Mary-Audrey Ramirez et plonge le public dans un univers onirique étrange, à la fois lugubre et coloré… Les techniques numériques et les créatures inspirées de jeux vidéo sont en effet au centre du travail de l’artiste, créatures qu’elle présente sous diverses formes et dimensions : en portraits sur les murs, en stase dans des containers tout droit sortis de la franchise Alien dans une des pièces, en réalisation 3D géante dans l’espace principal du premier étage du Casino ou encore au sein d’un jeu vidéo…

Car pour son exposition au Casino Luxembourg, Mary-Audrey Ramirez a bien conçu un jeu vidéo qui fait partie intégrante de son œuvre et pousse encore plus loin la rencontre provoquée entre fiction et réalité, à mesure que le visiteur explore le monde virtuel en question, manette en main.

Le coup de cœur Bold : La juste curation de cette l’exposition à la fois pointue, résolument contemporaine, mais aussi accessible et lisible. Parfaite, par exemple, pour une première visite du Casino Luxembourg, en solo ou en famille.

Forced Amnesia de Mary-Audrey Ramirez c’est jusqu’au 5 mai au Casino Luxembourg (Luxembourg). Photos : Alwin Lay

Bienvenue à la Villa (2) à la Villa Vauban

Encore trop peu connue des résidents les plus jeunes de la capitale et autres aficionados d’art, la Villa Vauban présente depuis décembre dernier ses acquisitions récentes dans le domaine de l’art contemporain avec panache. Les œuvres exposées proviennent de 41 artistes appartenant à des générations différentes, dont la plupart sont domiciliés au Luxembourg ou vivent et travaillent à l’étranger en tant que Luxembourgeois, mettant ainsi la création grand-ducale en exergue dans un lieu d’exception, qu’il fait particulièrement bon de visiter à l’arrivée du printemps.

L’exposition est divisée en huit ensembles thématiques qui reflètent les multiples centres d’intérêt de cette création artistique contemporaine : Across the border oppose la peinture murale de Tina Gillen à une sculpture de Pit Molling. Empowerment, met à l’honneur l’art féministe tandis qu’Images of humanity est consacré au portrait dans l’art contemporain. Shapes and surfaces présente des œuvres abstraites qui se distinguent par leur matérialité. Dans la cage d’escalier, le visiteur rencontrera Crossroads, des photographies de Séverine Peiffer et une sculpture de Bertrand Ney. Identity / Boundaries regroupe des travaux d’artistes divers et s’intéresse au rapport de l’homme à lui-même et au thème de l’isolement. Dans les travaux réunis sous Artificial / Lost Places, des objets apparemment banals prennent une nouvelle signification alors que Sensual présente des natures mortes et des paysages contemporains… Une visite d’une petite heure à peine qui vaut vraiment le détour !

Le coup de cœur Bold : Les œuvres intemporelles et si reconnaissables de Moritz Ney au rez-de-chaussée, la pièce Shapes and Surfaces donc son intégralité, le triptyque photo en collodion humide de Séverine Peiffer en haut des escaliers ou encore les photos de Lisa Kohl à l’étage… Et bien d’autres !

Bienvenue à la Villa (2), c’est jusqu’au 20 mai à la Villa Vauban (Luxembourg)

Julien Hübsch et Pit Riewer à Dudelange

Attention, derniers jours ! Pour la dernière exposition en date des Centres d’Art Nei Liicht et Dominique Lang de Dudelange, ce sont deux artistes montants de la jeune scène luxembourgeoise qui ont l’opportunité de mettre en lumière leurs nouveaux travaux.

Du côté de la gare et du centre Dominique Lang, c’est le très en vue Julien Hübsch qui expose, quant à lui, walls/origins/replacement, projet de recherche avec lequel il a remporté la Résidence de recherche et de création à la Cité internationale des arts de Paris en 2023. Sa pratique s’ancre dans les notions du vandalisme et la perception de l’espace urbain pour créer des environnements qui oscillent entre la peinture, la sculpture in situ et l’installation spatiale…

À Nei Liicht, Pit Riewer – lauréat 2023 du prix Révélation du Salon du Cercle artistique de Luxembourg à 24 ans à peine – propose sa nouvelle exposition No Form No Shape qui montre bien que la peinture est loin d’être désuète et convainc toujours la nouvelle garde. Au cœur de cette exposition se trouve un engagement profond avec des expériences et des attitudes personnelles, particulièrement résumées dans un poème inspiré par une sortie en soirée…

Le coup de cœur Bold : la série de 40 peintures « séquences » à la main de Pit Riewer, à l’étage du centre Nei Liicht, compilées en une vidéo – sorte de clip Take On Me d’un hypothétique néo A-HA – qui remet en cause « la dichotomie entre le mouvement et l’immobilité, la photographie et la peinture, et la réalité et la mémoire ».

Form No Shape + walls/origins/replacement , c’est jusqu’au 7 avril aux Centres d’Art de la Ville de Dudelange

Armand Streinchamps au bâtiment Helix de Post Luxembourg

Dans son tout nouveau bâtiment Helix aux volumes impressionnants, Post Luxembourg passe à la vitesse supérieure en matière de mise en valeur du patrimoine artistique luxembourgeois en dévoilant IV Seasons, exposition posthume d’Armand Strainchamps. Malheureusement décédé l’année dernière avant de pouvoir découvrir cette première exposition d’envergure du nouveau siège de Post Luxembourg – dont il avait posé les bases avec le directeur de cette dernière, Claude Strasser, et son galeriste Guy Kerger d’Art Work Circle – Strainchamps est sans aucun doute un des artistes luxembourgeois les plus significatifs, connu notamment par le grand public pour sa fresque monumentale sur le plafond de la Gare Centrale de Luxembourg, à quelque pas de là…

Pour cette exposition axée notamment sur une série de portraits et d’arbres colorés et articulés autour des quatre saisons, c’est son amie Danielle Igniti qui a été choisie en tant que curatrice. Celle qui se souvient avec émotion du côté « vieux bougre qui faisait exactement ce qu’il voulait, tant que c’était beau à ses yeux » a ainsi créé un parcours très organique qui commence au rez-de-chaussée avec le printemps et l’été pour s’étendre à l’automne et à l’hiver aux étages supérieurs, sur les impressionnantes terrasses intérieures du bâtiment Helix, accessible spécialement pour l’occasion au public.

Le coup de cœur Bold : Outre la très belle exposition curatée par Danielle Igniti, IV Seasons a aussi été l’occasion d’exposer au premier étage une superbe œuvre, plus ancienne, de Strainchamps, Show you all the colours (1990), que possédait Post dans sa collection et qui montre la technique de « copie répétée » d’une partie très identitaire du travail de l‘artiste luxembourgeois. De plus, une planche de timbres ad hoc a été créée à cette occasion exceptionnelle.

IV Seasons d’Armand Strainchamps, c’est jusqu’au 25 avril chez Post Luxembourg (Luxembourg) – Accès au public du lundi au vendredi de 10h à 18h et le samedi de 10h à 16h. Photos : ©Anthony Dehez

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