5 questions pas trop cramées à Eugénie Anselin

À l’occasion de la sortie dans les salles du très attendu Complètement Cramé de Gilles Legardinier ce mercredi, Bold s’est entretenu avec la comédienne Eugénie Anselin, qui partage l’affiche de ce projet luxembourgeois d’envergure avec Fanny Ardant et John Malkovich

Complètement Cramé est non seulement un des films francophones les plus attendus de ce mercredi 8 novembre, mais sa sortie revêt aussi une saveur toute particulière au Grand-Duché, puisqu’il s’agit d’une coproduction franco-luxembourgeoise, financée en partie par le Film Fund et derrière laquelle on retrouve Bidibul Productions – ainsi que Tarantula Distribution pour la…distribution.

Le pitch ? « Depuis la perte de sa femme, Andrew Blake n’a plus le cœur à rien. Un ultime élan le pousse à retourner en France, dans la propriété où ils s’étaient rencontrés. Ce voyage vers le souvenir des jours heureux ne va pas du tout se passer comme prévu. Lorsqu’il débarque au domaine de Beauvillier, Blake se retrouve engagé comme majordome à l’essai suite à un quiproquo. Face à celles et ceux qu’il découvre aussi perdus que lui dans cet endroit à part, cet homme qui croyait sa vie finie va être obligé de tout recommencer »…

Adapté du best-seller de son metteur en scène Gilles Legardinier, le film et sa belle affiche figurent au casting les stars Fanny Ardant, Émilie Duquenne et John Malkovich – que l’on a également pu voir se produire à la Philharmonie cette semaine – mais aussi Philippe Bas et une des comédiennes franco-luxembourgeoises les plus en vue du moment, Eugénie Anselin ! Il aurait donc été dommage de ne pas lui poser quelques questions jute avant la sortie de ce long métrage ambitieux…

Eugénie, tu peux nous parler un peu de ton rôle dans Complètement Cramé ?

Eugénie Anselin. Je joue le rôle de Manon, qui a une petite vingtaine d’années. J’aime bien jouer des rôles plus jeunes, ça fait toujours plaisir ! D’autant plus que la production du film a été un peu plus longue que prévu, mon casting n’était donc pas si évident que ça, même si je ne suis pas beaucoup plus âgée que mon personnage… Bref, Manon est un peu paumée, elle est enceinte et vient de se faire larguer par son copain. C’est un véritable chamboulement dans sa vie qui va l’amener au domaine de Beauvillier, où elle va pouvoir reprendre goût aux choses et reconstruire sa personne aux côtés de ses habitants… C’est un très joli second rôle que j’ai pris beaucoup de plaisir à interpréter !

Un rôle qui s’est éloigné de la composition au moment du tournage, puisque tu attendais toi-même un heureux événement…

Tout à fait ! Le tournage ayant été repoussé, il se trouve que je suis arrivée sur le set très enceinte ! C’était parfait pour le tournage des scènes dans lesquelles Manon l’est également, mais au début du film, il a fallu jouer d’astuces et de paniers divers et variés pour feindre le début de la grossesse. Ce tournage a d’autant plus d’importance affective pour moi…

Un tournage en pleine Bretagne avec Ardant, Malkovich et Duquenne, ça donne quoi ?

C’est avant tout beaucoup de bonheur ! J’ai déjà tourné à l’international avec de grands noms du cinéma, mais peut-être moins connus du grand public – mais effectivement là, notamment avec John, c’était une situation vraiment spéciale. Et puis il y’avait une ambiance de joyeuse colonie de vacances au final sur ce tournage, ce qui amenait un petit surplus d’excitation assez agréable. De l’humour potache aussi, avec des « tu peux enlever ton ventre maintenant ! » pendant la fête de fin de tournage – facile, mais drôle ! En tout cas, beaucoup de décontraction puisque – comme je l’ai déjà raconté lors d’autres interviews – j’avais déjà plus ou moins gaffé lors de la première lecture du script, lorsque j’ai demandé ma direction à John qui sortait les poubelles de dos… Après ça, il n’y a qu’à profiter, d’autant plus que l’ouverture aux autres est un des grands axes thématiques du film.

Revenons justement à ces thèmes : quels sont-ils ? Qu’a-t-on envie de voir en prenant place devant Complètement Cramé ?

Il faut avoir envie de passer un bon moment. Ce qui n’est pas trop demander ! Le livre de Gilles dont s’inspire le film est déjà souvent décrit comme « feel good », on est donc dans une bienveillance assumée. Les personnages se sont perdus en restant fixés sur des points de leur passé ; le présent, l’ouverture aux autres, la confiance qui peut en découler vont les aider à se réparer, à s’enraciner de nouveau dans cette vie. Et je pense qu’il y’a là un message à portée universelle, sans entrer dans un cliché trop facile : si l’on prend le temps de prendre tout ce qu’il y a de bon dans notre entourage direct, dans les petites choses qui font du bien, en s’ouvrant aux autres et en se laissant le loisir de rire de l’adversité, réparer ses blessures est probablement bien plus facile…

Le public luxembourgeois a pu te voir aussi bien sur grand écran que sur les planches de théâtre. Que t’apporte le cinéma par rapport au théâtre, et inversement ?

C’est vrai que j’aime aussi beaucoup le théâtre et son sentiment d’immédiateté, son euphorie du danger et de l’épreuve sans filet. Jouer sur scène, ça se vit en direct, ça se partage avec des partenaires de scène et un public. Tout le monde est au même niveau au final. Ce sentiment de troupe est moins présent au cinéma, à part lorsqu’on fait partie du casting principal comme c’est le cas pour moi ici, puisque tous les comédiennes et comédiens tournent souvent des scènes à part. Par contre, la magie du 7^e art reste absolument intacte pour moi, cette grande machine, ces dispositifs impressionnants, le silence et la concentration qui règnent après le mot « action »… J’ai besoin du cinéma, j’adore y aller… Et enfin, j’aime aussi qu’il y’ait 3 films en 1 : celui de la lecture du scénario, celui du tournage, et la mouture finale que l’on découvre souvent en même temps que le public ou presque… Seul le cinéma sait faire ça.

Il ne restera qu’aller vérifier tout cela dès ce soir dans les salles… Action !

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