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“Petit à petit, je me découvre un peu plus”

Texte: Godefroy Gordet
Photo: Simon Cabrejo

Avec plus de 1 500 followers sur Soundcloud, Drips, son premier album tout juste sorti en mars dernier, le soutien des grands de la scène électro luxembourgeoise et la protection du label 7eventy3hree monté par le producteur international Sun Glitters, Aamar monte, monte, monte, depuis ces quelques derniers mois et tout cela à la force d’une musique puissante, élégante et profonde, qu’on aime se réécouter à l’infini. Originaire du Cap Vert, Gildo Tavares, du haut de ses 26 ans et tout juste cinq dans la musique, fait déjà frémir le public du Grand Duché.

photo de Simon Cabrejo2

La musique t’est venue comment?

Aamar: J’ai découvert le Hip Hop à l’âge de 13 ans par mon oncle et quelques amis qui étaient DJ entre 2000 et 2008… J’avais toujours des vinyles autour de moi, c’est donc normal qu’à un moment j’ai vraiment voulu entrer dans le Hip Hop. Petit à petit ça a été évident pour moi de vouloir un jour faire de la musique. Du coup, j’ai commencé par me procurer du matos pour pouvoir en faire moi même.

Aujourd’hui que représente la musique pour toi?

La musique est plus devenue une sorte de thérapie pour moi. Elle m’a beaucoup aidé. J’ai comme l’impression que tout autour de moi est connecté à la musique. Aujourd’hui, je fais de la musique pour moi mais aussi pour les gens qui m’écoutent et qui aiment ce que je fais.

D’abord dans le Hip-Hop, tu t’es tourné vers l’électro en 2011. Pourquoi avoir choisi cette route?

Au départ, je me suis grave inspiré de J Dilla (aka Jay Dee). Maintenant plus le temps passe et plus je découvre d’autres artistes comme Flying Lotus, Nosaj Thing, Tycho, Chrome Sparks… Je suis accro à Lapalux, Gutter Glitter est l’un de mes sons préféré avec Song Flowers et Movement I, II, III. C’est peut-être pour ça que mes sons sont plus tournés vers l’électro. Je dirais que je cherche encore un peu mon identité dans la musique, petit à petit je me découvre un peu plus, c’est comme une aventure pour moi.

Glow a été ton premier gros succès sur la toile, comment tu l’as appréhendé?

C’est le titre sur lequel je pense avoir le plus travaillé. Je l’ai beaucoup modifié avant de le poster sur Soundcloud. Au final il a bien marché et c’est devenu le titre auquel je me suis le plus attaché. Je prépare une vidéo officielle du morceau, qui sortira bientôt…

Tu peux nous parler de ta rencontre avec Sun Glitters?

J’ai rencontré Sun Glitters via Napoléon Gold l’année dernière en août aux Rotondes. J’ai toujours été un fan de son travail. On est resté en contact et il m’a beaucoup aidé ensuite sur Drips, sorti le 4 mars dernier. On continue à travailler ensemble et monter des projets…

Aujourd’hui, tu es hébergé sous son tout jeune label 7eventy3hree. Comment se passe le travail ensemble?

C’est une superbe opportunité pour moi de faire partie du label de Sun Glitters. C’est vraiment agréable de travailler avec Victor et j’ai pu rencontrer de superbes personnes depuis. C’est aussi une meilleure façon pour moi d’exporter ma musique. On collabore vraiment bien ensemble et bientôt, il y aura du nouveau…

Tu peux m’en dire plus?

Tout ce que je peux te dire c’est qu’il faudra être là le 30 avril pour le Out Of The Crowd Festival à la Kulturfabrik. Nous serons tous les deux sur scène pour jouer ensemble…

Quelle perception as-tu de la scène électro luxembourgeoise? Tu penses qu’on peut parler de Lux Touch comme la French Touch des années 90?

Oui on a quand même un peu notre style, même si ce n’est pas hyper flagrant. Je pense qu’on parlera de la scène luxembourgeoise d’ici quelques années. Il nous faut juste un peu de temps et on doit travailler dur.

Ton premier disque Drips est sorti il y a peu… Tu peux nous parler de la conception de cet album?

Tout est parti d’une idée autour de trois films: Eternal Sunshine, A Space Odyssey et Beyond the Black Rainbow. J’avais perdu la première version de l’album, j’ai donc vraiment voulu passer à un autre truc, de là est venu Drips.

Que raconte Drips?

Tous les morceaux de l’album représentent une partie de moi, ce que j’ai traversé durant ces cinq dernières années, les moments inoubliables comme les plus sombres. Si je devais traduire littéralement le titre de l’album, je parlerais de «gouttes de ma mémoire».

Que représente ce premier disque pour toi?

C’est le début d’une aventure qui me motive à faire encore de meilleurs projets. J’ai eu la chance d’avoir un grand soutien de mon label et notamment de Victor qui continue d’exporter l’album et promouvoir l’album pour moi. Quelques mois après la sortie du disque je suis vraiment surpris et ravis des retours.

Pour moi c’est un album hyper zénithal, aérien et à en croire le titre de tes morceaux (Saturn, Lights, Venus, Neptune, Jupiter) c’est un peu ce que tu recherchais?

Oui c’est vrai que je me perds souvent dans ma musique. Je me fais tout un film dans ma tête et je finis par croire que suis dans l’espace… Je fais de la musique pour faire voyager les gens en eux même. J’essaye de faire en sorte que les gens se sentent bien, je veux mettre les gens à l’aise tout en les faisant voyager dans mon monde.

Finalement l’électro correspond le mieux à ta vision de la musique?

En quelque sorte oui. Je pense que l’électro est un monde un peu mal compris. Quand on parle d’électro, les gens ne voient qu’une seule chose alors qu’il y a des tas d’univers à découvrir.

Comment décrirais-tu ton univers?

Calme et à la fois plein d’énergie.

Après le 15 avril aux Rotondes, le 30 à la Kulturfabrik pour le Out Of The Crowd Festival, le 7 mai à la Rockhal et le 14 mai Place Guillaume, tu as fait pas mal de dates ces derniers temps. Comment tu gères ça?

Pour l’instant j’arrive bien à gérer le stress. Je me sens assez tranquille si on peut dire.

Comment tu te vois dans 5 ans?

Dans 5 ans je me vois faire la même chose mais juste avec un peu plus d’expérience…

 

Chiffres,

  • 26 ans
  • Depuis 5 ans dans la musique
  • 1 album

Prochaines dates,

  • Le 4 juin aux Rotondes de Luxembourg
  • Le 12 août au Festival E-lake de Echternach
  • Le 7 septembre au Prince Charles de Berlin