Ananda Grows, explorer son monde intérieur
Nick Sauber avait commencé par nous offrir une expérience. Celle d’un musicien luxembourgeois extatique, désireux d’offrir de l’amour par sa musique entre improvisations habiles et harmonies structurelles. Finalement, il campe aujourd’hui le projet Ananda Grows, sous des traits rythmiques pluriels et une identité un brin étrange – c’est le moins que l’on puisse dire – et ça lui réussît plutôt bien.
D’une variété d’influences comme le jazz fusion, l’expérimental, le RnB urbain, le chill hop et l’électronique, le multi-instrumentiste et producteur continue de livrer des expériences musicales plus folles les unes que les autres nous faisant voyager dans l’esprit de Nick et en même temps, nous offrant la possibilité de retrouver notre monde intérieur.
« La musique fait partie de ma vie depuis ma naissance. Elle a toujours été la principale ligne directrice de ma vie. La chose qui m’occupait le plus », annonce d’entrée de jeu le luxembourgeois. En même temps, rien de bien étonnant lorsque l’on apprend que Nick vient d’une famille de mélomanes et que ses frères ainés Max et Sven Sauber poursuivent eux aussi des carrières dans la musique. Formé dans une école de musique classique où il fait du violoncelle son instrument principal, Nick Sauber fait très vite ses premières expériences dans quelques groupes locaux. À l’époque plutôt branché métal, punk et classique, « j’étais bassiste dans un groupe métal et guitariste pour un autre, et je faisais déjà mes propres compositions ».
“Une joie de vivre qui ne cesse pas”
Plus tard nait un premier projet solo, « The Nick Sober Experience », sorte de spectacle labo avec lequel Nick ira du E-Lake Festival aux Aralunaires, mais surtout un projet qui lui donnera les clés pour développer Ananda Grows, la belle mutation de toutes ses expériences de parcours. Traduit du Sanskrit et de l’anglais par « la joie de vivre grandissante », Ananda Grows n’a rien d’un trip halluciné mais d’un projet musical qui vient et s’adresse à l’âme, « un musicien en création a parfois cette impression d’évasion qui donne une énergie positive à sa musique mais aussi à sa vie, une joie de vivre qui ne cesse pas », explique le compositeur.
C’est dans ce sens qu’il a conçu son premier album Hülle und Fülle sorti le 30 avril dernier, en plein confinement. Un « voyage auto- thérapeutique » produit et publié en totale autonomie, « dans la conception de cet album j’ai été étais constamment confronté à moi-même, j’ai donc dû chercher des solutions aux problèmes qui apparaissaient. C’est une façon de travailler qui m’a enrichi en tant que personne et en tant que musicien ».
Pour ce disque il s’entoure des musiciens Nicool, Paul Andrew et Jakob Jung. Des personnes très proches de lui qui lui ont insufflé une grande inspiration, « Leur présence sur mon album s’est faite naturellement. J`avais déjà pensé à eux en créant certaines mélodies, ensuite, les enregistrements se sont passés spontanément, puis je les ai incorporés dans mes créations ».
Hülle und Fülle regroupe ainsi 8 titres savoureusement jazzy, nourris de hip hop où l’on entend les accents saxo de Kamasi Washington, les tessitures obscures de Flying Lotus, quelques lignes de chez Hernie Hancock ou encore, l’association électro/jazz de The Herbaliser. Des influences que Nick ne réfute pas, bien au contraire, « ce sont des gens que j’admire, même si en ce moment j’écoute beaucoup de néosoul, de RnB et de newjazz. En fait c’est très divers et ça change tout le temps ». Tiré de ces influences, quand Kamasi Washington explique que le « Jazz et le hip-hop sont l’expression d’une rébellion », Nick Sauber complète la parabole en ajoutant que c’est une voix pour l’amour, « qui n’a pas assez de représentants et qui ne peux cesser de trouver des moyens de s’exprimer. Et surtout une rébellion contre la violence qui traverse le monde entier ».
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