«Faire le maximum avec le moins possible»
Image: johlem
Ces derniers temps, il y a une sacrée mouvance qui voit sortir de la scène musicale luxembourgeoise quelques jolis noms, de Edsun à Sh’Napan en passant par Napoléon Gold ou Aamar, sur des prod’ qui vont du R&B à l’électro instrumentale par des détours hip-hop, voire downtempo ou ambient… Sans se lasser, on s’en prend pas mal dans les oreilles, et c’est notre dernière trouvaille qui nous a convaincu que la déflagration était loin d’être finie. Hokube, beatmaker et prod’ à l’énorme background, s’installe clairement dans ce petit monde.
Depuis 2015, moment où il s’est décidé à s’installer en solo avec son premier EP, Hokube rayonne depuis le Grand Duché jusqu’à des kilomètres à la ronde. Avec sa musique, mélange de hip-hop old school à la new-yorkaise, d’électro et de musique traditionnelle africaine, le jeune Gabonais est passé par Paris ou Séoul mais a finalement choisi Luxembourg pour développer son univers. Et on est pas peu fiers de l’avoir avec nous.
Tu es né et tu as grandi à Libreville, au Gabon. Comment es-tu arrivé à Luxembourg?
Je me suis aperçu qu’il y avait pas mal de choses qui émergeaient artistiquement ici et j’avais besoin de changer de l’atmosphère de Paris. Je trouve que le Luxembourg est un meilleur endroit pour faire avancer ses projets.
Hokube, ça signifie quoi?
C’est venu au collège, quand je commençais à faire des prod’ pour des petits groupes autour de moi. Je suis parti de «Hip-Hop Hero», comme pour «Guitare Hero», j’ai conservé uniquement les trois «H» et ça a donné «H au cube»: «Hokube».
“Je me sentais bloqué, j’avais besoin de lâcher tout ce que j’ai dans la tête et être le maitre à bord sur un projet”
Dans ton travail de beatmaker et producteur, tu mélanges un hip-hop old school, avec la French Touch et le pop africain. De ton point de vu, qu’est ce qui te différencie du hip-hop instrumental ou de l’électro?
L’approche que j’essaie d’avoir est de ne pas raisonner en terme de style, mais juste aller vers ce qui me semble le plus naturel. Parfois, je vais avoir un petit réflexe qui vient en plus de ce que je sais faire, ou je vais m’inspirer d’idées qui peuvent venir de choses que j’ai beaucoup écoutées. Dans Color of the Night, par exemple, j’ai intégré du M’Vet, un instrument qui vient de la musique traditionnelle gabonaise.
En 2015, juste après ton arrivé au Luxembourg, tu as sorti le EP I Had to Do This at Some Point. Ça a été libérateur pour toi?
Oui complètement. Je me sentais bloqué, j’avais besoin de lâcher tout ce que j’ai dans la tête et être le maitre à bord sur un projet. Sur cet EP, j’avais envie de me dire qu’enfin je pouvais faire quelque chose seul, de la cover au titre, en passant par la track list.
Tu as fait les 24 Heures Electroniques de la Rockhal, l’ouverture des Congés Annulés le 29 juillet cet été, ou encore tout récemment le LuxFilmFest. Hokube en live, ça donne quoi?
A la base, je viens du monde de la prod’ où tu programmes tout. Quand j’ai commencé à faire du live, j’ai dû réfléchir à comment pouvoir jouer ce que j’avais. On a l’impression que c’est simple mais en fait il faut réussir à déconstruire ta musique et voir ce qui est possible de jouer et à quel niveau se situe la performance. En live, je me retrouve moi et mes machines sur scène, et je sais quand je peux déconstruire, quand ça peut partir en total improvisation, comme sur le morceau U Know Who, où je m’amuse un peu avec les basses.
Tu as teasé un tout nouveau projet, c’est quoi?
C’est un projet sur lequel je travaille depuis cet été. C’est un album de dix titres, dont certains que j’ai déjà introduit dans mes live. J’aimerais développer deux volets: un premier instrumental, puis, plus tard, un second avec des invités. Ça s’appellera This Album Need a Title!
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