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Kong: Skull Island, 100% divertissant!

Texte: Thomas Suinot

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Une des icônes du cinéma fantastique est de retour en salles. Ni une suite de King-Kong, film culte de 1933, ou de son remake éponyme (et réussi) de 2005 réalisé par Peter «Le Seigneur des Anneaux» Jackson, mais un reboot! Un film qui redistribue donc les cartes et instaure un nouvel univers lié au singe géant.

Évoqué dans les pages cinéma de Bold #44, on était plutôt sceptique quant au projet pas très original et marketé façon «Apocalypse Now», qui annonçait en plus une nouvelle franchise dans laquelle le gorille devrait en découdre avec Godzilla d’ici quelques années. «Kong : Skull Island» se révèle finalement comme un divertissement efficace, qui brille par ses effets spéciaux et son rythme effréné mais pêche par le manque d’attachements aux protagonistes, y compris le grand singe, et quelques scènes parfois «too much».

Au lendemain de la défaite des États-Unis dans la Guerre du Vietnam, ou plutôt de l’abandon du pays comme le souligne le lieutenant-colonel Preston Packard (Samuel L. Jackson, inspiré par ses nombreux rôles similaires de grande gueule cool), une équipe de scientifiques (menée par un John Goodman un peu trop discret) et de soldats est dépêchée pour explorer une île inconnue avant la Russie. Le mercenaire et pisteur James Conrad (un Tom Hiddleston bien fade) et la photographe Mason Weaver (l’atout féminin du film Brie Larson) s’ajoutent à Packard et ses troupes.

«Un spectacle visuel puissant»

Passée cette rapide introduction et présentation sommaire des personnages, c’est parti pour presque deux heures d’action non-stop dans l’île mystérieuse. Les humains arrivent en masse par hélicoptères dans le territoire du gorille géant (encore plus que dans les anciennes productions le mettant en scène) et se font, sans surprise, dégommer par Kong. Les survivants sont éparpillés et affrontent toutes sortes d’autres créatures : araignées géantes et immenses reptiles agressifs. En plus de ce grand danger, les avis divergent : faut-il affronter Kong, qui ne fait que défendre son territoire, ou bien le sauver d’autres menaces animales ?

À cette question, le réalisateur Jordan Vogt-Roberts (son troisième fait d’arme après deux comédies confidentielles) tranche facilement mais développe mal son histoire qui aurait permis d’avoir davantage d’empathie pour le monstre numérique, extrêmement crédible. C’est un peu la même chose pour les héros, à commencer par le duo Hiddleston/Larson. Si le binôme ne manque pas de charisme, le couple est relativement en retrait pour affecter le spectateur.

Heureusement, «Kong : Skull Island» ne manque pas d’humour avec quelques vannes bien lancées et situations ubuesques (les morts ridicules au lieu d’être épiques). L’ensemble fonctionne plutôt bien mais va parfois trop loin (Hiddleston avec son masque à gaz et sa machette courant au ralenti dans le brouillard vert fluo). Le long-métrage est l’illustration parfaite d’un divertissement honorable pour passer un bon moment, à défaut d’être épique ou touchant. Sa photographie, ses effets spéciaux et son rythme, accompagnée d’une belle bande originale, sont les points forts qui assurent un spectacle visuel puissant à voir idéalement en IMAX. En bonus pour les fans : une scène après le générique promet effectivement une rencontre prochaine avec d’autres monstres connus…