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Mainsquare Festival d’Arras : mélanger les genres

Photos : Carl Neyroud
Textes : Thibaut André
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La team musicale de Bold Magazine (Carl & Thibaut)  a avalé les kilomètres ce vendredi 6 juillet pour se rendre dans le Nord en la ville d’Arras où se déroulait le Main square Festival. Evénement incontournable de la scène musicale arrageoise, le MSF en est maintenant à sa quatorzième édition sur trois jours avec des artistes divers et variés mêlant différents genres et courants. Le site de la citadelle est juste magnifique, son beffroi étant classé auprès de l’UNESCO. La Place des Héros, où se tient la grande scène, est juste impressionnante. Un concours tremplin a permis à des jeunes groupes et artistes d’être à l’affiche.

Si des poids lourds tels que Queens of the Stone Age, Depeche Mode ou encore Liam Gallagher étaient présents côté rock, on retrouvait aussi des pointures telles que Orelsan, Nekfeu et IAM côté rap. Entre les deux genres, il y en avait aussi pour tous les goûts avec, entre autres, l’électro-pop de PVRIS, le funk de Jamiroquai, le métal extrême de Gojiran le reggae de Damian Marley et la fusion de Pleymo. On vous raconte le premier jour. On vous promet de couvrir tout l’événement l’année prochaine, mais nous devions embarquer tôt le lendemain pour les quarante ans de The Cure dans le cadre du British Summer Festival à Londres.

Il est 17h, le duo postpunk rageux de BAASTA !, lauréat du concours, envoie les premiers sons. La combinaison basse d’un côté et guitare-chant de l’autre, augmentée de beats samplés, fonctionne bien. Les paroles sont dans le ton de la revendication. Le concert est convaincant, surtout que ces deux hommes ont la lourde tâche de donner le coup d’envoi du festival.

De retour à la main stage, les Breeders lancent leur set. Fort d’un tube décroché en 1993 avec Cannonball, le groupe, emmené par Kim et Kelley Deal (la première était la bassiste des légendaires Pixies), a connu un creux entre 1995 et 2008. Les deux jumelles reviennent ensuite à l’assaut avec Josephine Wiggs à la basse et Jim MacPherson derrière les fûts. Leur dernier album « All Nerves » est sorti cette année. On regrettera un manque de justesse dans l’exécution, mais la bonne humeur et l’envie de jouer sont au rendez-vous. Les singles tels que « Cannonball », « Divine Hammer » et « No Bye No Aloha » aident à diffuser la sympathie naturelle et sincère que les deux sœurs dégagent. C’est chouette de les revoir plus de vingt ans plus tard.

Il est près de 18h, la France vient d’éliminer aisément l’Uruguay en quarts de finale de la coupe du ponde. On sent la bonne humeur accrue sur le site du MSF. L’intérêt se porte maintenant sur la rencontre Belgique – Brésil à 20h. Va-t-on assister à une demi-finale entre cousins, à savoir France – Belgique ? 18h pétantes, petit tour par la tente réservée à la presse pour un discours d’intro et une poignée de mains avec le maire de la ville. Il nous est confirmé que le MSF est bien implanté à Arras et est là pour durer. Tant mieux.

PVRIS (prononcez « Paris » à l’anglaise) démarre son show avec l’époustouflant single « Heaven ». Ouvrir un concert avec son tube est un pari audacieux, mais ça fonctionne plutôt bien ici. La magnifique chanteuse pose sa voix avec justesse et aisance dans ce maelstrom sensuel et intense combinant avec subtilité l’électro, la pop, la dance et le rock. La prestation est de très bonne qualité.

Petit détour par la Jamaïque qui est présente sur la main stage avec Damian Marley, le fils du mythique Bob Marley. Il est accompagné de musiciens aussi jamaïcains que lui. La musique est évidemment du reggae sans ambages et sans faux col. Kingston n’est pas loin, les basses sont lourdes et rondes à souhait. Un cri de revendication mêlé de pensée positive résonne sur la place. Bob doit être fier du fiston qui arbore de superbes dreadlocks comme jadis son paternel. Le public adore en tout cas. Une mention spéciale est à décerner aux musiciens qui exécutent le set avec une précision remarquable.

Belgitude oblige, Roméo Elvis est bien présent et monte sur scène en arborant fièrement un maillot des diables rouges. Il rappelle en blaguant que, chez lui, en Belgique, on est fier de son équipe mais on ne se la ramène pas. Sous-entendrait-il que les Français sont chauvins ? Affaire à suivre. Quoi qu’il en soit, son set est délivré avec sincérité.  La réponse du public est très positive.

Pleymo et Gojira envoie du lourd, du très lourd, selon nos sources. Ca résonne dans la plaine et ça pogote dur dans le mosh pit. Ce n’est pas encore la guerre, mais pas loin. La programmation est bien éclectique déjà à ce stade.

Il est près de 22h30 déjà lorsque Queens of the Stone Age met le feu aux poudres. Poids lourd incontournable du festival, QOTSA démarre très fort avec Regular John, hymne power rock au riff hypnotique, voire épileptique. La suite est du même tonneau avec des titres anciens comme plus récents, revisitant dès lors le catalogue du groupe. Il y a un monde fou sur la Place des Héros. Le public en redemande et le groupe se montre généreux. En leader charismatique et rock star 2.0, l’Elvis roux alias Josh Homme prend du bon temps avec ses potes et communique sa joie de jouer tant avec les musiciens qu’avec la foule. Le final enverra le public au tapis (dans le bons sens du terme) avec les tubes « Little Sister », « Go with the Flow » et « A Song for the Dead ».

Renseignements pris, les concerts de Nekfeu, Jungle et Paul Kalkbrenner furent convaincants. Désolé, on devait à nouveau tailler la route pour rentrer, dans l’espoir d’obtenir trois heures de sommeil à l’arrivée. On n’est pas à plaindre car c’est la passion de la musique qui nous habite.