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Sisters of Mercy : corbeaux noirs planant sur la plaine

Par Thibaut André / Photos : Carl Neyroud (@Deadly Sexy Carl)

Le gang de Leeds faisait une étape par la Rockhal samedi dernier et jouait à guichets fermés. Chantres du macabre et de la noirceur, les Sisters of Mercy nous ont arrosé d’une pluie de tubes aux accents gothiques, postpunk et coldwave. Nos experts live Carl et Thib vous racontent ça…

Formé en 1980 dans le nord de l’Angleterre, le groupe goûte rapidement aux joies des politiques thatchériennes (c’est de l’ironie, évidemment) et leur musique n’en ressort pas des plus guillerettes et primesautières, puisque c’est dans une atmosphère sombre et inquiétante, non sans une touche néoromantique propre à l’époque, que le groupe se positionne.

Emmené par le scintillant Andrew Eldritch tenant les parties vocales, le quatuor de base (les puristes diront qu’ils débutent en duo puis en trio jusqu’à ce que le 4e membre les rejoigne en 1981) se caractérise par une absence de batteur, ce dernier étant remplacé par une boite à rythmes du nom de Doktor Avalanche. La drum machine délivre un beat carré et puissant et deviendra même la marque de fabrique du groupe, en plus de nappes de synthé lancinantes sur fond de grosses guitares que les amateurs de punk et de métal ne renieraient pas. Même si le line-up a connu moult changements à travers les décennies, Eldritch restera aux commandes du vaisseau amiral.

Andrew affiche ce soir une meilleure forme que lors de sa dernière prestation en ce même lieu en 2019. En effet, il semblait alors souffrir d’un gros coup de fatigue, même si la tenue des musiciens fut impeccable. Notre époque post-covid semble lui avoir donné un regain d’énergie en ce début d’automne. Le leader mène la danse et sa présence scénique est remarquée et appréciée par le public. À notre grand étonnement, l’audience n’est pas composée que de quadras et plus, mais on y trouve aussi des plus jeunes, ce qui nous rappelle que le fossé des générations est un mythe en musique – même si certains clichés ont la peau dure. Nous sommes quasiment tous de noir vêtu pour l’occasion, en mode « corbeau » pour celles et ceux qui ont traversé les années 80.

On ne va pas non plus se mentir : nous étions là pour les tubes du groupe qui n’a que 3 albums studio à son palmarès : First and Last and Always (1985), Floodland (1987) et Vision Thing (1990). C’est donc avec beaucoup de nostalgie et une touche de passéisme que le public les a réclamés à cor et à cri. Et nous en avons eu pour notre argent puisque les titres Marian, More, Lucretia My Reflection et Dominion/Mother Russia ont résonné avec une intensité particulière pendant le set. C’est surtout sur la version longue de Temple of Love et le final This Corrosion pendant le rappel que le public va se lâcher, l’onde de choc se propageant sur toute la profondeur de la salle. Ça ne nous rajeunit pas, vous nous direz. Certes, mais c’était bien agréable ! 

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