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Strange As Angels : Looking For Robert Smith

Textes : Carl Neyroud / Loïc Jurion / Aurélie Platek
Photos : Julien Mignot

Alors que les aficionados de la bande à Robert Smith restent à l’affut de toutes informations concernant l’arrivée prochaine d’un nouvel opus de la part de The CURE, la (très) bonne surprise nous vient de Marc COLLIN du groupe NOUVELLE VAGUE qui répondra à l’appel le 18 juin prochain en éditant Strange As Angels. Fruit d’une collaboration originale avec CHRYSTABELL (la dernière muse de David LYNCH), cet album n’est pas du tout une énième « madeleine de Proust » mais bien la réinterprétation qui apporte de nouvelles sensations et émotions à l’œuvre originale et originelle.

C’est la première fois que Marc COLLIN (l’hémisphère droit de NOUVELLE VAGUE et garant du côté Darkwave, Synthwave et Goth du groupe de cover qui officie depuis 2004) publie un album exclusivement dédié à un groupe / un artiste. Et c’est sur l’œuvre de Robert Smith que cet original duo a jeté son dévolu pour nous livrer un album doté d’une grande cohérence.

L’univers lyrique et mélodique du leader natif de Blackpool se voit happé et transposé dans un style très cinématographique. A raison d’un titre repris dans l’ordre chronologique de chaque album édité, ce sont 13 chansons issues de 13 albums couvrant ainsi 40 ans de carrière qui se voient entièrement revisités et royalement habillés d’un nouvel écrin musical avec à chaque fois une interprétation vocale inspirée.

Dès les premières notes de Three Imaginary Boys, nous sommes projetés dans un monde à la croisée des orchestrations de Bernhard HERMANN et de Danny EFLMAN (l’utilisation du Thérémine n’est pas étrangère à ça). Ce tourbillon philharmonique nous fait irrémédiablement penser à l’univers des œuvres de Tim BURTON mais aussi à l’ambiance de THE BARBER (le film / hommage des frères COEN au cinéma des années 30-40). L’ouvrage est talentueusement produit et arrangé par Marc COLLIN qui réinterprète la grande majorité des titres à la manière d’une bande originale de film. Et ce magnifique écrin est complété par un travail impressionnant de la voix de CHRYSTABELL qui réalise la performance de respecter le « phrasé » et les « intonations » de Robert SMITH. Le tout, en l’adaptant à sa tessiture si particulière. Le duo nous dévoile le magnifique travail d’équilibriste en s’accaparant l’œuvre originale  et en l’habillant de magnifiques tissus en velours de couleur (forcément) noire.

La production est incroyable et c’est même dingue de se dire qu’un Frenchy s’étant attaqué à l’œuvre du charismatique Robert SMITH, en la dépouillant de toute l’instrumentation signée « The CURE »,  a réussi la performance de nous dévoiler la quintessence du son « british ». Par moment, on s’attend même à entendre la voix de PJ HARVEY… Certains arrangements font penser à Portishead, Craig Armstrong ou encore David Arnold (Shaken and Stirred: The David Arnold James Bond Project). Bref, ici tout est « So British ».

Ces 13 réinterprétations d’un artiste majeur et influant nous prouvent, à la manière de L’étrange histoire de Benjamin BUTTON, que l’œuvre de Robert SMITH rajeunit au fil des années.

Track list Album : Three Imaginary Boys, Seventeen Seconds, A Forest, The Drowning Man, Charlotte Sometimes, One Hundred Years, The Walk, Dressing Up, A Night Like This, Just Like Heaven, Lullaby, Friday I’m In Love, Lost