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Release Party de FloatingArms

Texte Etienne Poiarez

A la manière d’un film où les paroles auraient disparues, pour faire place à un océan électronique alliant ombre et lumière, la présentation du premier album de FloatingArms fut une belle expérience conçue dans les caves des Trinitaires. Avec une distribution de leur CD baptisé Parallel à l’entrée de la soirée, on ne peut pas nier que l’accueil était chaleureux. Release Party de FloatingArms.

Nous nous sommes enfoncés dans les souterrains, guidés par les notes inquiétantes et sombres des synthés de Shizuka. Mêlant sonorités indus et rythmes techno dans un maelström ténébreux, l’électro de cet artiste messin tissa des liaisons avec les extraits de film japonais dans la mouvance cyberpunk, diffusés en arrière-plan. Des vagues de beats sauvages distillaient une violence sourde qui devenait presque physique à la vue de telles images. Shizuka n’a clairement pas peur de sonder l’inconnu, cherchant à toujours surprendre l’auditeur. La musique n’est plus une simple marchandise. Elle devient une nourriture pour l’âme. La foule était encore éparse mais rivée au spectacle. Il avait toute notre attention.

Le show s’acheva et deux bières plus tard, voilà FloatingArms qui monte sur scène. Les trois messins du groupe, respectivement Julien (TohuBohu), David (NoDrum NoMoog) et Sébastien (AndWeShelter), ont additionné leurs talents, leurs expériences et leurs univers sonores pour accoucher de Parallel, paru sur leur propre structure Tryptik Sound. La référence aux sonorités développées par le label anglais Warp Records n’est pas incongrue. Cependant, c’est plutôt du côté du label français Infine Music que j’identifierais la musique de FloatingArms, mixant les rythmes délicats et puissants de la house, avec une série d’arpèges minimalistes et scintillants. Çà et là des samples de voix surgissent, se répètent et se taisent, alors que les musiciens claquent quelques accords de guitare et chantent sur certains titres comme Breaking The Way ou le très pop Unfounded Love. Les morceaux les plus intenses, Interstellar et Collision, parviennent à propulser les esprits direction l’espace, avec panache! Si je devais résumer ce que j’ai pu entendre durant ces quelques minutes, je dirai avoir eu affaire à une montagne russe de sensation, alternant entre des envolées cosmiques et des pop-songs ébouriffantes.

Dommage que le concert s’achève pour nous, la fatigue devenant de plus en plus accablante après une semaine difficile… Le hip-hop survolté de NIID sera pour une autre fois. Pas grave, la soirée était belle et la musique était sidérante de justesse et de sensibilité. Un joli début pour FloatingArms, à qui nous ne pouvons que souhaiter de faire toujours mieux, de continuer à nous épater et de ne jamais abandonner la musique. Ah ça non!