Regarder la vidéo en entier
Accéder directement au site
BOLD Magazine BOLD Magazine

Latrines lover

Texte et photo: Alix Bellac

DSC_1656

Il n’est pas nécessaire d’avoir les tempes grises pour se soucier d’écologie. Le Luxembourg abrite un jeune trublion qui fait souffler un vent de fraîcheur dans les toilettes et en général.

C’est dans un recoin de la campagne luxembourgeoise que se situent les bureaux de TechnoGreen et l’on pense l’espace d’un instant à David Vincent. Par bonheur, rien n’est vraiment loin au Luxembourg et Edmond Jreige nous accueille bientôt en bas de ses bureaux. Stan Smith et chino gris-vert, le jeune homme est la preuve que l’on peut s’intéresser à l’écologie sans avoir passé l’âge des discothèques. Cool et sympa, le tutoiement est de mise et l’on entre de suite dans le vif du sujet, entendez les wawas, les latrines, les pissotières. Mais écolos, s’il vous plaît !

Longtemps resté seul aux commandes de sa société, Edmond confie volontiers que le buzz autour des urinoirs Urimat lui a amené une certaine notoriété et a permis l’embauche de deux collaborateurs. Trois personnes dédiées au projet écolo, ce n’est pas trop ! “Les mentalités sont longues à faire évoluer mais je suis très confiant” analyse le jeune homme de 26 printemps. Il s’agit de produits éco innovants, légers puisque faits de 4 kilos de polycarbonate. L’entreprise qui les fabrique en Suisse n’utilise que de l’énergie verte (éolienne et hydraulique). “Si le produit une fois moulé est défectueux, il n’y a qu’à le fondre et le remouler” précise le jeune homme. Pour les plus conservateurs, une autre variété existe, en céramique celle-ci. Fabriqués en Turquie, les conditions de conception de ces urinoirs-là ne sont pas aussi écolos mais tout de même plus que la moyenne.

“L’appareil peut même être installé en boîte de nuit car supporte les chewing-gums, les cigarettes… et le vomi”

Du côté de l’installation, Edmond fait montre ici d’une légitime sérénité: les urinoirs s’adaptent au neuf et à l’ancien. Dans les nouvelles constructions, ils sont installés en étant reliés directement aux canalisations. Dans les anciens bâtiments, on pratique le retrofit, entendez le bouchage des arrivées d’eau et l’installation du nouveau dispositif. Une fois l’urinoir Urimat en place, une capsule vissée en son fond est conçue pour 8000 utilisations (la société dispense une séance de formation, l’utilisation est simple). La membrane s’ouvre sous le poids du liquide qui file ainsi directement dans les canalisations. Et c’est là toute l’innovation et l’intérêt écolo du produit. Sur un urinoir classique, chaque pipi nécessite trois litres d’eau.

Avec Urimat, rien, le système est absolument opérationnel, la membrane présente dans le dispositif, filtrant parfaitement. C’est bien simple: “à chaque fois que l’on change la cartouche, on a sauvé 100 euros d’eau !” annonce fièrement Edmond. Et aucune odeur en prime, rassurez-vous. “L’appareil peut même être installé en boîte de nuit car supporte les chewing-gums, les cigarettes… et le vomi” s’amuse le jeune entrepreneur. “Il y a encore un peu de travail pour se faire connaître et les mentalités à secouer” reconnaît-il mais grâce à Urimat, TechnoGreen a obtenu le prometteur et justifié prix de “Green Start-Up de l’année” lors des derniers Business Awards. Et ne compte évidemment pas s’arrêter en si bon chemin.

Un papier toilette au diapason des toilettes sans eau est maintenant proposé. Satino Black est un PQ contenant trois fois plus de feuilles mais surtout totalement biodégradable, ce qui n’est pas le cas des autres papiers (qui même recyclés comportent tout de même une partie déchet). Dans une démarche totalement écolo, Edmond nous confie que des approches sont en cours auprès d’entreprises luxembourgeoises afin de récupérer leur papier qui sera ensuite transformé. De la corbeille de bureau au papier toilette totalement biodégradable et inoffensif pour l’homme et pour la nature, voilà un transit bien vertueux…

Surfant sur ces réussites, la société Technogreen compte continuer à innover autour de technologies respectueuses de l’environnement. “Pour que l’on dépense moins et que l’on épargne plus”, c’est le moteur (vert) de celui qui ira loin pour le bien de tous.