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Anne Simon et Nora Koenig questionnent le « tout avoir » féminin à neimënster

Par Fabien Rodrigues

« We can have it all – Do fembots still have time for a burn-out? » ou les femmes peuvent -elles tout avoir, une question brûlante traitée sous forme d’une exposition pluridisciplinaire inspirée notamment des réseaux sociaux, par Simon et Koenig à néimenster à partir du 19 janvier… 

En tant qu’artistes et mères, Nora Koenig et Anne Simon se demandent s’il est possible de tout avoir, comme elles s’en étaient convaincues. D’un point de vue subjectif, inspirées de leur expérience, elles remettent en question le mythe « carrière et famille », selon lequel il est possible de conjuguer ces deux dimensions, professionnelle et privée. Un projet d’art visuel qui les fait sortir de leur zone de confort en tant qu’artistes et qui a dérivé par étapes d’une intention initiale toute autre ou presque, comme nous l’explique Anne Simon : « Nora et moi étions parties sur l’exploration du pouvoir et des femmes, de la perception et de la représentation de ce rapport. Nous sommes vite arrivés à des traductions visuelles plus que textuelles et nous avons alors digressé en nous inspirant des tendances sociales actuelles… »

L’installation expose de manière ludique, à travers une série d’autoportraits déformés, les représentations de cet adage causant l’illusion/désillusion dans une tentative désespérée de feindre que nous sommes les marionnettistes plutôt que les marionnettes de ces mises en scène. Instagram, selon Anne, joue un rôle ambivalent tantôt bénéfique, tantôt pervers dans ce processus : « Sans parler du temps que l’on passe sur nos écrans et sur ces plateformes sociales comme Instagram, la question du progrès se pose : si, sur nos profils plus ou moins privés, nous nous permettons d’être qui nous souhaitons, les feeds d’images nous font aussi parfois retomber dans le conservatisme ‘suburby’ des plus flagrants : ‘Regardez la jolie lunchbox que j’ai préparé à mon fils ce matin !’ et consort… »

De plus, ce sont la professionnalisation et ma monétisation de ces moyens d’expression qui sont questionnés, sans jamais être jugés par les deux artistes luxembourgeoises. Les femmes sont-elles, dans ce « tout avoir », victimes ou complices ? Anne Simon aime faire référence à une citation de Marshall McLuhan pour amorcer son interrogation : « Plus la compétition est intense, plus les compétiteurs.trices se ressemblent… »

Aucun verdict, mais une réflexion collective à ne pas louper lors du vernissage, le jeudi 19 janvier à neimënster puis jusqu’au 26 février. 

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