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Röyksopp, l’étoile (électro) polaire

Par Fabien Rodrigues / Photos © Stian Andersen

Entrés au Panthéon des meilleures groupes européens grâce à des succès internationaux tels que What Else is There? ou Remind Me au cœur des années 2000, le duo norvégien Roÿksopp, composé des amis d’enfance Svein Berge et Torbjørn Brundtland, s’est aussi illustré quelques années plus tard avec de nombreuses collaborations électropop d’envergure mondiale, notamment avec l’excellente Robyn. Discret depuis 2015, Roÿksopp revient avec un triple-album visuel génial et un concert sur le parvis de l’Abbaye de Neumüster produit par den Atelier le 27 juin, forcément immanquable. L’occasion d’une petite conversation avec les deux artistes…

Bonjour Röyksopp, comment ça va ?

Très bien, merci !

Quelle a été l’ambiance, la vibe de votre travail ces dernières années, depuis la fin des confinements pandémiques ?

Après les lockdowns, on a parfois l’impression que les gens apprécient davantage les moments où ils sortent et vivent quelque chose ensemble. Comme s’ils se disaient « nous avons fait l’effort de sortir, nous savons que c’est précieux, autant en profiter ». C’est en tout cas ce que l’on ressent de notre côté. Cela fait aussi que nous nous amusons d’autant plus que et que nous prenons toujours plus de plaisir en tant que DJs et en jouant nos lives sur scène ces temps-ci…

Êtes-vous toujours très ancrés en Scandinavie ? Personnellement et musicalement ?

Oui tout à fait, nous habitons à Bergen, en Norvège, et il est juste de dire que nous nous sentons tous les deux très liés à la nature ici – cependant, nous n’avons pas l’impression de faire partie d’une scène musicale norvégienne/scandinave. Nous avons l’impression de faire notre propre musique, tout en étant ouverts aux influences d’autres scènes du monde entier… Notre ancrage personnel est de fait indépendant de notre créativité musicale, que nous avons réussi à transmettre dans le monde entier depuis quelques bonnes années maintenant.

L’une de vos dernières vidéos publiées sur votre chaîne Youtube est True Electric 2023 : Oslo, qui contient beaucoup d’énergie festive. Allez-vous amener la fête au Luxembourg lors de votre concert du 27 juin ?

Lorsque nous jouons en live, nous avons une approche différente de celle que nous avons en studio. Nous transformons notre musique en une expression plus brute et plus énergique sur scène. Alors oui, si les gens sont prêts à faire la fête, nous serons heureux de « bring the party » !

Karin Dreijer pour l’un de vos plus célèbres tubes, Robyn pour un EP entier, mais aussi Alison Goldfrapp plus récemment pour Impossible : les voix de femmes semblent avoir une grande importance dans votre travail. Comment cela se fait-il ? Que recherchez-vous dans une voix ?

Notre approche des collaborations consiste à rechercher quelqu’un qui a créé son propre univers et à l’inviter dans le nôtre. Notre idée est que le résultat de cette collision d’univers aboutira à quelque chose de nouveau et d’intéressant. Je pense qu’il est juste de dire que nous sommes assez « pointilleux » dans nos goûts musicaux lorsqu’il s’agit de chanteurs. Nous recherchons des voix qui portent quelque chose en elles… Karin, Robyn et Alison ont toutes les trois su amener leur sensibilité dans nos collaborations, chacun a un rendu unique, qui résulte ainsi d’une combinaison, d’une collision unique…

Par ailleurs, vos dernières sorties dans la série Profound Mystery présentent un mélange de musique actuelle, d’électro et de synth pop des années 80/90 que l’on retrouve dans les séries télévisées à succès, comme Stranger Things, etc. Que pensez-vous de ce retour musical ?

La réintroduction des vibes synth pop des années 80 dans la culture populaire est très amusante à observer. Pour nous, Röyksopp, qui avons 20 ans, il s’agit de la renaissance d’une période musicale que nous avons vécue jeunes. Nous avons toujours laissé l’influence de différentes époques musicales colorer certains éléments de notre musique. Dans notre musique, l’auditeur attentif peut trouver des clins d’œil, cachés ou non, à des artistes et à des courants musicaux d’autres époques. Toutefois, nous ne voulons pas aller jusqu’à les reproduire à l’identique ! Nous gardons un esprit ouvert à ces influences et on dirait effectivement que la culture télévisuelle du moment fait de même.  

Votre identité visuelle et vos clips vidéo ont toujours été très forts, hypnotiques et cohérents. Je me souviens les enregistrer et les regarder en boucle sur MTV à l’époque… Comment transcrire cet aspect visuel dans les médias d’aujourd’hui ?

Merci ! C’est chouette de penser que des gens enregistraient nos vidéos, avant Youtube, avant les médias sociaux… C’est vraiment une époque amusante ! Pour notre récent triple-album, nous avons collaboré avec le brillant artiste visuel Jonathan Zawada pour la transcription visuelle. À l’origine, nous étions intrigués par les résultats des premiers réseaux génératifs, au final sans doute « défectueux », comme DeepDream. Dans ce projet, nous voulions consacrer une attention égale à chaque piste, c’est pourquoi nous avons créé 30 vidéos, une pour chaque piste. Nous avons ainsi travaillé avec la société de production Bacon et ses réalisateurs pour créer de véritables courts-métrages pour chaque morceau, et nous en avons réalisé quelques-uns nous-mêmes… Il est donc tout à fait juste de dire que le côté visuel de ce que nous faisons est toujours aussi important pour nous aujourd’hui.

Comment décririez-vous votre vécu, votre expérience de la scène ? Est-elle complémentaire du travail en studio ou une expérience à part entière ?

Complémentaire et pourtant très différente. En studio, c’est comme écrire un livre. C’est une solitude productive, importante pour ce que nous sommes. En concert, il s’agit de se connecter. Nous avons parfois l’impression de recevoir autant que nous donnons lorsque nous sommes sur scène. Il s’agit de se rassembler, de se lier aux autres, de partager le moment.

Avez-vous déjà joué au Luxembourg ? Qu’attendez-vous et qu’est-ce qui vous et qu’est-ce qui vous excite ?

Nous avons déjà joué au Luxembourg, il y a quelques temps maintenant. On a eu un super public, on a gardé de bons souvenirs de cette expérience, et on a vraiment hâte de revenir ! Comme nous vous l’avons dit dans au fil des réponses, la scène est un moment de communion très exutoire et rempli d’énergie pour nous, surtout que nous sommes dans une super forme. Le décor du concert est exceptionnel en plus, on est certains que tout cela va former un moment mémorable, et on vous attend de pied ferme devant nous pour le vivre pleinement à nos côtés !

Le concert de Röyksopp, organisé par den Atelier à l’Abbaye de Neumünster, c’est le mardi 27 juin prochain. Infos pratiques et tickets ici.

Cette cover interview est également à retrouver dans le Bold Magazine #80, à lire en ligne ici!

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